Mais quel est cet OVNI qui débarque pour nous en mettre plein les oreilles ? Ce sont bien les légendaires HYPOCRISY qui reviennent après 8 ans d’absence ou plutôt de manque. Car le death metal mélodique des Suédois a quelque chose d’extraordinaire que seul le dieu de la production Peter Tägtgren peut apporter à la planète metal. Et ce n’est pas ce quatorzième album qui nous fera fuir devant l’envahisseur : « Worship » est à nouveau une entité toute puissante que tous les amateurs de riffs féroces et de mélodies d’outre-Terre vénèreront avec plénitude.
Tout comme le design de la pochette où l’on peut distinguer une foule massée devant un temple sur laquelle descendent des vaisseaux clairement hypocris-identifiables, les onze titres de l’album font cohabiter son old-school et modernité technique. Dès l’intro du titre éponyme, on sent la patte extra-sensorielle d’HYPOCRISY avec des guitares acoustiques qui se transforment rapidement en riffs puissants et accrocheurs. C’est ensuite un déferlement de rythmes endiablés et de hurlements surhumains qui viennent marquer leur territoire. Efficace et implacable. Le plus lourd et mid-tempo single "Chemical Whore" fait l’effet d’une lumière éblouissante qui viendrait guider une humanité ravagée par les drogues pharmaceutiques et les addictions, alors que "Greedy Bastards", au son thrash/death, en impose par une simplicité envoûtante. Le tout puissant "Dead World", écrit par le fils de Peter Tägtgren, Sebastian, fait la part belle à un death metal pur souche, sans concession. Le côté électro-acoustique de "We’re The Walking Dead" nous emmène dans un monde parallèle grâce à des riffs lents et lourds et un rythme saccadé, très atmosphérique. Une véritable perle tombée du ciel. De son côté, le plus dissonant "Brotherhood Of The Serpent" nous transporte vers l’obscurité, la face cachée de l’âme humaine. "Children Of The Gray" est l'un des titres les plus impressionnants de l’album, dans la pure lignée HYPOCRISY mais avec une touche ultra sophistiquée alors que "Another Day" est bien plus brut, rapide et intransigeant, sans perdre en qualité musicale et technique. "They Will Survive" envoie des rythmes martelés très mis en avant sur des riffs cinglants et une voix imposante. "Bug In The Net" se veut comme un voyage lointain et infini vers des contrées inexplorées, mais de toute beauté, un retour au calme après une tempête solaire. Enfin, "Gods Of The Underground" clôture ce sublime « Worship » sur une note mélodique mais totalement death, comme un rappel de l’essence même d’HYPOCRISY : rapidité, précision, mélodie et intensité.
A nouveau, le groupe de death metal suédois le plus emblématique de son époque nous propose un voyage varié, riche et complètement addictif vers un espace sans frontière où règnent riffs techniques, atmosphères célestes et rythmes épiques. « Worship » restera, comme les précédents, un album phare de la carrière sans faille d’HYPOCRISY. On ne peut dire qu’une seule chose : MERCI !
