26 novembre 2021, 12:34

BLACK LABEL SOCIETY

Interview Zakk Wylde

Finalement le temps passe vite : un ou deux petit confinement et hop, on se retrouve ENCORE à discuter longuement avec notre ami Zakk Wylde à l’occasion d'une de ses nouvelles actualités. Cela fait combien de fois ? Neuf ? Oui neuf interviews, la dernière en date, mi septembre, s’étant hélas déroulée par zoom, nous privant d’un bon hug viril de la part du Berzerker en chair et en os, et de quelques fous rires spontanés que seules les vraies rencontres savent distiller. Néanmoins nous ne bouderons pas notre plaisir : outre son retour aux affaires en studio avec son mentor Ozzy Osbourne (et premier boss depuis 1987) avant de poursuivre leur tournée ensemble en 2023, outre son side-project Zakk Sabbath qui mine de rien prend davantage d’envergure au-delà du seul but initial de s’amuser autour de reprises de son groupe favori de tous les temps, Zakk Wylde a pendant ces temps troubles non seulement célébré les 20 ans de carrière de son propre groupe BLACK LABEL SOCIETY avec la parution de l’énorme coffret « None More Black » (qui regroupe ses dix albums ainsi que des bonus alléchants), mais il a surtout eu et le temps et l’énergie d’embrayer sur la suite. Soit « Doom Crew Inc. », un onzième album studio et excellent cru qui certes n’épargne aucun des principes, poncifs et clichés de son groupe, mais s’avère après de nombreuses écoutes être l’un de ses plus consistants et réussis depuis un certain « Mafia » en 2005.

Oh, et pour prolonger le plaisir de cette énième conversation au-delà de son actualité, l’interview ayant eu lieu la veille du 30e anniversaire de la sortie du « No More Tears » du patron, nous n’avons pas pu résister à l’envie de poser quelques questions autour de la gestation de ce chef d’oeuvre de 1991 une interview que vous avez déjà pu lire en exclusivité dans le collector #2 de HARD FORCE disponible depuis la rentrée dans un numéro exceptionnel, mais que nous vous offrons ici à nouveau pour faire durer avec vous la parole de Father Zakk.


Tu es autant perçu comme ce gentil père de famille, un type humble et doux qui peut laisser entrevoir des bouts de sa vie simple, que comme ce guerrier mi grizzly mi viking qui passe son temps sur toutes les routes du monde à aligner les concerts, bien plus que n’importe quel groupe. Avant toute chose, comment as-tu personnellement vécu la situation globale : frustré de ne pas tourner, ou soulagé de pouvoir être à la maison ?
Pour moi, on est rentré de tournée il y a à peu près deux ans – 20 mois exactement que nous avons donné notre dernier concert. Cela fait tellement longtemps que je tourne non stop que je n’avais probablement jamais eu l’opportunité de passer autant de temps avec ma famille, d’emmener Sabbath à ses cours de karaté (Sabbath Page, son dernier fils ! NDJ), et de pouvoir jouer avec mes chiens – j’ai même dit à ma femme qu’elle allait enfin pouvoir coucher avec un promeneur de chiens professionnel ! Je les promène tous les jours et j’ai enfin la chance de faire des trucs que je ne peux jamais faire, tu vois ce que je veux dire ? Alors oui évidemment j’adore tourner et être sur les routes toute ma vie, avec ZAKK SABBATH, avec Ozzy ou avec BLACK LABEL SOCIETY – mais quand je suis à la maison, là ce sont les vraies vacances. Lorsque j’y suis pour dix jours (!) j’apprécie vraiment d’y être. Alors là oui, ça a été une sacré extension de cela pour près de deux ans ! Mais entre temps on a quand même sorti cette box-set et j’ai pu enregistrer le nouvel album, tout en tournant quelques vidéos et tout le bazar ; ouais on a même encore des trucs en réserve.

Ecris-tu de la musique en permanence, ou prévois-tu à l’avance des sessions intensives d’écriture étalées sur plusieurs semaines où tu ne te concentres exclusivement que sur le seul album que tu as en tête et qui va te mener directement dans des studios à la suite ?
Oui c’est comme ça que je procède : même si j’ai le Black Vatican, mon studio à la maison où je peux exactement enregistrer tout ce que je veux, j’y vais juste quand on commence à bosser sérieusement sur un disque, une fois qu’on a tout ce qu’il faut. En général je me prends un bon mois avant que les gars débarquent, un bon mois où j’écris pendant juste un mois le corps des futures chansons : voilà ce qui sera à notre disposition. Mais si pendant que les gars sont en train de mettre leurs prises en boite et qu’il nous vient une nouvelle idée de compo, on est aussi capable de la capter sur le champ, immédiatement. c’est comme ça que ça fonctionne, une fois que c’est fait, c’est fait. Si je suis inspiré, et que j’ai besoin d’écrire quelque chose spontanément, je me sers de mon téléphone et puis voilà.

J’ai lu que tu avais amusé trente chansons pour cet album !
Oui trente dont nous avions la musique ; mais des douze que nous avons gardé pour l’album, ce sont les seules complètes où nous avions les paroles et les mélodies. Toutes les autres en sont dépourvues, en fait – seule la musique est en boîte.

Quand avez-vous démarré le travail pour cet album ? Durant le confinement ou bien une fois que vous avez tous pu être libérés ? Est-ce que tout cet environnement vous a remotivé et donné le surplus d’énergie pour vous dépasser et donner le meilleur de vous-mêmes ?
Eh bien je ne crois pas qu’aucun d’entre nous aurait pu imaginer que cette pandémie avait durer aussi longtemps : à la base on pensait tous qu’on allait rester chez nous pour deux semaines ou un mois à tout casser ! Et qu’ensuite on allait enfin pouvoir repartir sur la route ! Et nous voilà près de deux ans plus tard ! L’album « Doom Crew Inc. » date d’il y a déjà près d’un an : entre l’écriture, l’enregistrement, l’artwork à finaliser et tout un tas de détails, ça date déjà !

Comme le « We Are The Road Crew » de MOTÖRHEAD, « Doom Crew Inc. » est un hommage à tous ceux qui travaillent autour de toi et du groupe, aussi bien qu’à tous ces « chapitres » de fans partout autour du monde, comme la KISS Army : le « Inc. » souligne même toute cette organisation comme une mafia ! Sans aucun doute le nom de l’album et de sa pochette ont été pensés pour faire plaisir à ton public –​ public envers qui tu as toujours été très reconnaissant...
Oui, bien que j’appelle pas nos fans "nos fans" mais bien la BLACK LABEL SOCIETY Family. C’est une famille. Et depuis maintenant 22 ans que nous jouons dans ce groupe crois moi c’est incroyable : tu as l’impression de connaître tout le monde. Le Paris Chapter, le London Chapter, le German Chapter, le Canadian Chapter, le Japanese Chapter – ou que l’on soit dans le monde, le Brazilian Chapter, tu as l’impression de connaitre les gens, et même les enfants de certains d’entre eux maintenant ! C’est génial de retrouver les gens et de prendre des nouvelles, de voir comment ils évoluent, comment se passe leur vie – c’est une communauté gigantesque, une immense famille.

Ce qui m’a le plus frappé à l’écoute de cet album, c’est que dès qu’il démarre on est assumé par l’épaisseur du son : c’est si massif et heavy !!! Et il a à nouveau été enregistré à la maison, dans ton Black Vatican : en terme de grosse production, avais-tu un modèle en tête comme référence ?
Quelque soit le groupe, qu’il s’agisse de DEF LEPPARD ou d’AC/DC, si tu compares la production de « Highway To Hell » avec celle de « Back In Black », c’est une sacré progression en terme de son – ça reste le même cadre, mais tout est massif, tout est encore plus gros : la batterie est plus grosse, la basse est plus grosse, les guitares sont plus grosses, et tôt sonne incroyablement bon. Alors pour le cas d’AC/DC, à chaque fois ton objectif c’est au moins d’égaler ça, ou au mieux d’aller au-delà – et donc au pire tu restes au même niveau. Alors oui en terme de production, nous avons établi un standard : quoique nous fassions après, au pire il faut que nous sonnions aussi bien que l’album précédent — et ça sera déjà pas mal. C’est comme quand tu soulèves de la fonte : si tu arrives à soulever 250 kilos, ton prochain objectif ça sera 260 ! C’est toujours un petit peu plus, mais il faut se surpasser. Ainsi va notre crédo depuis que nous avons bâti le Black Vatican pour l’album « Order Of the Black » : jusqu’ici, avec JD, nous avons tenté de battre ce que nous avions déjà réalisé précédemment, d’un point de vue sonique !

Aussi heavy qu’il puisse être, "Set You Free" est introduit par cette courte partition de guitare acoustique assez néo-classique, quelque chose qui sonne comme une intro classique d’un morceau d’Ozzy des années 80 : est-ce une référence directe ?
Oui on a toujours fait des trucs comme ça, avec des références piochées chez BLACK SABBATH ou LED ZEPPELIN : tu démarres ainsi et c’est ensuite suivi par un énorme riff ! C’es tune façon de faire : tu apportes d’abord les fleurs et les chocolats, et c’est ensuite que le mariage démarre ! (Rires)


Dirais-tu que ton engagement dans ton side-project ZAKK SABBATH a encore plus renforcé ton amour pour BLACK SABBATH, plus que jamais ? Quelques-uns des nouveaux morceaux sont définitivement inspirés par ton groupe favori, tels que "Ruins" ou "Gospel Of Lies", don le riff principal peut être perçu comme une réinterprétation de "Into The Void". Avec sa touche sensiblement psychédélique, "You Made Me Want To Live" emprunte même des touches de "Hand Of Doom", non ?
Ah ça sans aucun doute ! Mais comme je l’ai toujours dit, dans le potage BLACK LABEL, l’ingrédient de base de cette soupe c’est lorsque j’ai démarré les cours à l’Université de Lord Iommi ! L’Université du Riff, tu vois ce que je veux dire ? Oui SABBATH flotte toujours dans cette soupe – tout ça est le résultat de la musique et des groupes que j’admire au plus profond – les ALLMAN BROTHERS, SABBATH, ZEPPELIN, EAGLES, SKYNYRD : tout ça est là-dedans. Quant à mes solos de guitare, je suis tout autant inspiré par des Grands comme John McLaughlin ou Frank Marino, Tony Iommi, Jimmy Page... Randy Rhoads... tous ces mecs que j’adore. Tu tires toujours ton inspiration de tous ces musiciens que tu portes sur un piédestal ; toutes ces références sont autant d’épices qui viennent agrémenter ta soupe !

"Forsaken" est aussi sacrément heavy, et est l’un des sommets de l’album, mais elle démontre une très vaste palette d’émotions et de contrastes, avec des parties bien plus calmes et un plus gros travail sur les vocaux et les choeurs. Je dirais même qu’il s’agirait d’un de tes morceaux les plus forts et spectaculaires...
Oh et bien merci beaucoup ! Oui je dois avouer que je suis particulièrement heureux de la manière dont elle sort du lot – son break me fait penser à un truc qu’aurait pu produire Jimmy Page : ça sonne très ZEPPELIN avec ses guitares claires, même si derrière le riff central reviens. Oui, je suis vraiment très heureux de la façon dont sonne l’album.

Toute ta mythologie est bâtie sur cet adage "Strength Determination Merciless Forever", un truc de bikers dur à cuire, même si toutes vos vidéos sur Facebook démontrent d’un humour potache bien débile, tout comme vos clips un peu gore tel le nouveau "Set You Free". Cependant, depuis le début de BLACK LABEL SOCIETY, tu as toujours injecté deux, trois, quatre balades tendres et romantiques, voire davantage encore ce que certains de tes fans ne savent pas, c’est que tu es aussi un immense fan d’Elton John : combiné aux facettes plus pastorales de ta fascination pour le rock sudiste, cela nous amène à ton côté le plus incroyablement doux...
Tu sais pour en revenir à LED ZEPPELIN, j’aime autant lorsqu’ils jouent "Black Dog" et puis ensuite "Going To California"... ou encore "The Rain Song". Pareil avec BLACK SABBATH lorsqu’ils ont joué "Changes" : j’adore tous ces groupes qui ont su développer leur aspect les plus doux et abordables, en les assumant – ça ça m’a aussi tellement inspiré ; la toute première chanson que j’ai écrite pour BLACK LABEL SOCIETY était "Spoke In The Wheel" : ça c’était quand même la toute première compo ; donc ouais il y a toujours eu ces choses douces...

Passons à quelque chose de tout aussi excitant dans ton actualité : le 17 septembre, « No More Tears » a désormais fêté ses trente ans ! Souhaitons un bon anniversaire à cet album, mais à toi également, puisque tu es indiscutablement le grand artisan et le véritable magicien derrière ce disque qui aura fait date...
Oh... eh bien, merci beaucoup ! Tu sais, mon engagement militaire vis à vis du boss pouvait me faire passer pour le Général Patton dans la division des cuirassés, par rapport aux riffs et à la musique que je pouvais lui apporter. On s’est éclaté à réaliser ce disque, comme on s’est toujours éclaté pour n’importe quel autre de ses albums. A chaque fois, c’était un miracle que l’on ait pu en venir à bout tellement on passait notre temps à nous marrer comme des ânes, morts de rire à nous rouler par terre : c’est bien simple, tout était prétexte à la rigolade. Ce disque a été génial à faire avec Duane et John (respectivement Purdell et Baron, les producteurs associés, NdJ) ainsi qu’avec les autres camarades et Michael Wagener qui l’a mixé : l’équipe entière a accompli un boulot remarquable. A chaque fois que je l’entends à la radio, je me dis que cette production sonne d’enfer.

Si l’on se fie aux critiques et aux avis des fans, « No More Tears » est l’un des chefs d’oeuvre de la carrière solo d’Ozzy, juste après les deux premiers réalisés avec Randy Rhoads. Exceptés ceux-ci, aucun autre album d’Ozzy n’a atteint un tel équilibre entre le travail fourni, les évidents talents d’écriture, la production, une certaine expérimentation et l’unité d’un vrai groupe... Qu’en penses-tu ?
En partant de « No Rest For The Wicked » et « No More Tears », quand on a commencé plus tard à travailler sur « Ozzmosis », tout le processus a été bien différent de celui engagé sur ces deux premiers disques. Ouais, ça avait bien changé : parce qu’on l’a travaillé sur une plus longue période, et nous avions déjà des chansons en stock comme « See You On The Other Side » et bien d’autres qui auraient dû figurer sur l’album live « Live & Loud ». Ces chansons se sont donc retrouvées plus tard sur «Ozzmosis» qui marque une rupture dans la façon de faire avec les deux précédents. J’aime tous les albums de la même manière, même si en effet « No More Tears » a été marqué par une période géniale...

Au moment de sa sortie, il était régulièrement souligné qu’Ozzy n’en pouvait plus de te voir le harceler, avec ton obsession pour le rock sudiste : on imagine qu’il a bien souvent cédé, tant l’album en est imprégné! Mais ce sont toutes ces touches qui en définissent sa couleur unique, non ?
Je pense, oui ! Après, c’est ma façon de faire, d’ajouter toujours davantage de poivre et d’épices sur mes plats, sans pour autant les rendre indigestes, tu vois ce que je veux dire ? Donc oui, là, j’ai insufflé toutes ces techniques de jeu, le chicken picking et autres à travers nos compositions, comme « I Don’t Want To Change The World ». J’ai délibérément poussé les limites de ce qu’il était possible de faire en terme d’influences country ! Et, oui, quand je le réécoute je le trouve génial. Oh... et tu as aussi « Mama I’m Coming Home» avec ces notes bien country au tout début. Sans aucun doute, on a repoussé les frontières du southern rock pour un album d’Ozzy!

Dis donc, tu avais sacrément confiance en toi à ce moment-là pour t’imposer ainsi : 23 ans à peine et seulement ton deuxième album auprès d’Ozzy !
Oui, et puis c’est avant tout mon amour pour ces trucs, les ALLMAN BROTHERS, LYNYRD SKYNYRD, MARSHALL TUCKER BAND et j’en passe...

Le line-up Ozzy - Zakk Wylde - Randy Castillo et Mike Inez avait quand même une sacré gueule, non ? Je dirais même que c’était le meilleur groupe qu’ait jamais eu Ozzy depuis le début des années 80, non ?
Oh, il ne faudrait surtout pas négliger le moindre line-up qu’il a pu avoir dans toute sa carrière. Ils sont tous formidables... mais c’est vrai qu’à cette époque, avec ces mecs-là, il y avait une vraie camaraderie et le fait qu’on trainait toujours les uns avec les autres et qu’on adorait ça. On était un groupe, mais aussi et surtout des potes, tu vois ? Crois-moi, c’était une sacrée belle époque.

Quels sont tes souvenirs les plus marquants de l’enregistrement de «No More Tears»?
Oh écoute, c’était surtout toutes les blagues et les farces qu’on se faisait quand on était en studio - la picole et les moments proprement hilarants que nous avons vécus... (rires) Oh la vache, c’était si drôle! Ozzy avait une armada de boules puantes, et il n’arrêtait pas de bombarder les producteurs avec ! « Zakk, qu’est-ce qu’il a Ozzy ? Il a des problèmes de gaz ? » (rires) « Oui lorsqu’il voyage en avion il est souvent assez nerveux ! » ! Ah la vache, c’était du brutal, vraiment brutal ! Lorsque j’ai rejoint le groupe, je n’en croyais pas mes yeux. Ça va être comme ça tous les jours ? A un moment, on avait mis toutes nos bouteilles de bière vides dans notre chambre, Randy Castillo et moi, qui était elle-même mitoyenne à celle d’Ozzy. Un soir, on rentre tous les deux d’une soirée bien arrosée et en pénétrant dans la pièce, il y avait cette odeur atroce de boules puantes - horrible, répugnante - et on se disait « mais où est-ce qu’il a bien pu les planquer » ? Eh bien, elles étaient à l’intérieur des bouteilles vides. Affreux. Alors pour me venger, j’ai attrapé un sac en papier craft et j’ai chié dedans (rires) et je l’ai glissé sous son matelas. Et lorsqu’il est rentré avec son assistant Tony - à l’époque Ozzy passait son temps à regarder des documentaires sur la Seconde Guerre Mondiale pendant qu’on répétait tous, et des fois il venait jammer avec nous... mais ce soir-là, il était allongé avec ce gros paquet sous son matelas au niveau de sa tête, et il n’arrêtait pas de regarder en-dessous pour comprendre d’où venait l’odeur ! Pareil, une autre fois, on l’a surpris en pleine nuit dans le salon-cuisine des studios à méthodiquement appliquer de la merde sur les interrupteurs et sur les poignées de porte avec une petite cuillère ! Non mais, t’imagine ? On était dans un trip scato absolument ignoble à l’époque ! (rires) Mais qu’est-ce qu’on a pu rigoler...

Plus sérieusement, le solo de la chanson titre « No More Tears » est l’un des plus reconnaissables, l’un des plus beaux et émouvants que tu aies jamais interprété - même à ce jour. Difficilement surpassable, non ?
Ça, c’est une certitude, c’est vraisemblablement l’un de mes moments forts, entre « No More Tears » et « Mama I’m Coming Home » ... Oui, je l’ai composé et on l’a enregistré en une prise.Voilà. C’est tout. Dans la boîte. Moi, j’avais l’habitude de tout doubler au moins une fois, par précaution, et là Duane m’a dit : « non non, c’est bon comme ça, on la garde ! ». J’ai insisté, mais il m’a dit : « non, on la garde telle quelle !». Mais avec le recul, ouais, je suis bien content qu’on l’ai laissée en une seule prise.
 


As-tu écouté le tout nouveau remix de "Hellraiser", soit une sorte de mash-up façon duo Ozzy/Lemmy ? Les as-tu déjà entendu la chanter ensemble après l’avoir composée ?
Oui, mais je me souviens surtout quand j’ai entendu la propre version de MOTÖRHEAD l’année qui a suivi « No More Tears », et j’ai trouvé qu’elle était aussi formidable. C’est Lemmy : comment n’aurait-il pas sonné aussi bien ? Mais oui, les deux ensemble, c’est génial aussi !

Comme tu as déjà rendu hommage à BLACK SABBATH avec ton propre side-project ZAKK SABBATH, est-ce que tu pourrais réinterpréter toutes les chansons de « No More Tears » pour un concert particulier ? Ou bien même sur disque ? Tu avais déjà enregistré une reprise de la chanson "No More Tears" à l’époque du premier album de BLACK LABEL SOCIETY en 1999...
Oui à l’époque on devait proposer un bonus-track pour le disque et je me suis dit « eh bien pourquoi pas "No More Tears" en effet ! » On en a donc fait notre propre version, bien plus heavy encore et avec des guitares encore plus soutenues.

La tout première fois où BLACK LABEL SOCIETY a joué à Paris c’était à l’Elysée Montmartre en 2005, un concert filmé pour la sortie en DVD de « The European Invasion Doom Troopin’ live in Paris Chapter » ; ensuite en 2011 tu as joué à La Cigale, un magnifique théâtre de la capitale. Mais te rappelles-tu y avoir d’abord joué avec Ozzy en 1992 lors du "Theater of Madness Tour" ? Ca avait été une pure tempête de folie, et de très nombreux fans s’en rappellent encore aujourd’hui comme un show d’anthologie y compris moi, dont ce fut le tout premier concert ever !!!
Waow, ça c’est fou alors ! Mais oui c’était encore une fois une époque absolument fabuleuse !

Ce "No More Tours 2" a été annulé et reprogrammé de très nombreuses fois depuis trois ans, d’abord à cause des nombreux soucis de santé d’Ozzy : vous deviez repartir ensemble sur les routes européennes au premier trimestre 2022 mais on vient tout juste d’apprendre qu’Ozzy devait aller se faire opérer des vertèbres et de la colonne vertébrale... Te sens-tu encore franchement optimiste malgré toutes ces péripéties ?
Oui, oui. Il suffit juste qu’il se remette sur pieds et nous, on sera prêts ! Je l’ai dit à Ozz’ : « attends d’être vraiment prêt et quand ce sera bon, on sera parés aussi». Sans aucun doute sera-t-il le meilleur Ozzy qu’il puisse être lorsqu’il remontera sur les planches. Personne ne va partir : tout le monde attendra qu’il aille bien mieux ! En sport, c’est la même chose : on attend tous que l’athlète soit fin prêt, et quand c’est le cas , la partie peut reprendre ! (NDLR : La tournée avec JUDAS PRIEST vient juste d'être repoussée à 2023


BLACK LABEL SOCIETY participera l'été prochain à de nombreux festivals européens. Voici déjà les dates confirmées, qui laissent supposer que les Américains pourraient parallèlement caler quelques dates en tête d'affiche.

10 juin : Download Festival 2022, Royaume-Uni
18 juin : Rock The Ring Hinwil 2022, Suisse
24 juin : Rock Imperium Festival 2022, Espagne
26 juin : Hellfest Open Air 2022, France
07 juillet : Masters Of Rock 2022, République Tchèque

Blogger : Jean-Charles Desgroux
Au sujet de l'auteur
Jean-Charles Desgroux
Jean-Charles Desgroux est né en 1975 et a découvert le hard rock début 1989 : son destin a alors pris une tangente radicale. Méprisant le monde adulte depuis, il conserve précieusement son enthousiasme et sa passion en restant un fan, et surtout en en faisant son vrai métier : en 2002, il intègre la rédaction de Rock Sound, devient pigiste, et ne s’arrêtera plus jamais. X-Rock, Rock One, Crossroads, Plugged, Myrock, Rolling Stone ou encore Rock&Folk recueillent tous les mois ses chroniques, interviews ou reportages. Mais la presse ne suffit pas : il publie la seule biographie française consacrée à Ozzy Osbourne en 2007, enchaîne ensuite celles sur Alice Cooper, Iggy Pop, et dresse de copieuses anthologies sur le Hair Metal et le Stoner aux éditions Le Mot et le Reste. Depuis 2014, il est un collaborateur régulier à HARD FORCE, son journal d’enfance (!), et élargit sa collaboration à sa petite soeur radiophonique, HEAVY1, où il reste journaliste, animateur, et programmateur sous le nom de Jesse.
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