18 mai 2022, 19:00

SEPTICFLESH

"Modern Primitive"

Album : Modern Primitive

Bienvenue au cœur d'un des albums probablement les plus théâtraux, les plus imposants, les plus lourds, les plus immersifs de l'année, bref, un album aux superlatifs innombrables. « Modern Primitive », onzième album des grecs SEPTICFLESH, marque sans aucun doute une évolution encore plus poussée de leur death metal symphonique déjà très atmosphérique. Les neuf titres de ce rouleau compresseur mélangent avec brio les éléments essentiels du groupe, à savoir un death metal puissant, des claviers saisissants et des growls caverneux. A ceux-ci s'ajoutent la primitivité d'instruments traditionnels comme entre autres la mandoline, le oud ou le luth. Mais aussi un côté organique avec un orchestre symphonique et des chœurs, d'adultes et d'enfants. La modernité vient de la production, assurée à nouveau par Jens Bogren, dont les talents de mise en forme n'ont que peu de rivaux.

Tout commence par une intro orientalisante sur fond d'instruments à cordes. "The Collector" est massif, lourd, prenant, orchestral. On entre tout de suite dans le vif du sujet d'un album digne d'une pièce de théâtre percutante. S'ensuivent alors des morceaux symphoniques emmenés par la voix growlée de Spiros Antoniou et des riffs acérés, tranchants. L'ensemble est grandiloquent mais sans démesure, tout en charisme naturel. Quelques titres se démarquent particulièrement. "Self Eater" en est un exemple, avec ses chœurs d'enfants qui lui confèrent une atmosphère encore plus inquiétante. "Neuromancer" aussi, avec ses passages à la voix claire, ses riffs entêtants, son rythme balancé mais aussi son break très onirique. Le plus mélodique et varié "A Desert Throne" également mais surtout "Modern Primitives" qui mêle tout ce qui fait l'identité de SEPTICFLESH avec des chœurs et un orchestre omniprésents, grandioses. « Modern Primitive » se referme sur un "A Dreadful Muse" qui fait preuve de dissonance comme de mélodie, de blasts comme de mid-tempo, le tout avec un son de basse saisissant. Une excellente façon de faire vibrer les auditeurs jusqu'au bout d'un album totalement galvanisant.

A nouveau SEPTICFLESH fait preuve d'une puissance sans commune mesure et montre toute la maîrise d'un death metal symphonique dont les membres sont capables. En jouant avec l'ensemble des matières musicales à leur disposition, ils nous proposent un « Modern Primitive » abouti qui fera figure d'exemple dans leur discographie mais aussi dans le milieu death.
Plus qu'un album, c'est un véritable show musical, une expérience émotionnelle féconde accompagnée d'une véritable claque assénée d'une main d'acier. Un immanquable assurément.

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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