KADAVERMARCH. Avec un nom pareil vous me direz que c’est soit du death, soit du stoner. Nous sommes partis pour un trip bien desert-rock et metal, avec un groupe tout jeune formé à Copenhague en 2019, « Into Oblivion » est son 1er album, nous pouvons donc affirmer que cette formation est aussi fraiche... qu’un cadavre.
La couleur est affichée avec "1000 Yard Stone", on va être défoncés au gros rock bien gras, celui qui éclabousse. Le riff est pesant à souhait, la rythmique est aussi lourde qu’une promesse électorale, en contraste le chant dénote, il est clair et aérien. On se pose et on savoure. "The Eschaton" lui, n’est pas pour les chatons. Trip heavy-psyché jusqu'aux tréfonds du désert danois. Oui, car KADAVERMARCH est contre toute attente 100% danois, il créé son propre monde avec un stoner qui transpire l’authenticité à la façon d'un KYUSS moderne, d'un BARONESS. On plonge littéralement dans les "Abyss" du genre, les riffs fondent tel du plomb au bout des manches des guitares, les caisses du batteur explosent en mille sonorités profondes, merveilleuses sensations. Ce morceau, à l’image du disque, s’étire langoureusement, puis s’accélère tel un cheval fou, au rythme de notre plaisir, porté par divers chants clairs ou gras, mais toujours omniprésents pour nous guider dans notre voyage sensoriel.
Avec cet album, KADAVERMARCH nous offre la brochette parfaite à grignoter sous les fortes chaleurs du moment. Floraison "son-sationnelle". "Flowering Death" c’est l’éclosion de notes dégoulinantes d’un heavy metal martelé et travaillé à l’infini afin de bien glisser dans notre âme. "Into Oblivion" se parfume avec des effluves seventies, le chant est cérémoniel, nos pieds s’enfoncent dans les sables mouvants du stoner pur et gras, gratifié de soli héroïques et décadents. Nous ne pouvons plus nous mouvoir, humains pétrifiés nous transpirons le flower metal power.
KADAVERMARCH est la surprise du moment. Ce jeune groupe fait preuve d’une maîtrise incroyable, mi angélique mi "Satanic". Il envoie du lourd et du beau. Ca respire le désert hanté avec "Hollow Souls". Sincèrement ils assurent ces gars, avec leurs grattes électrisées et leurs rythmiques violemment langoureuses. Paradoxe, rapidité et lourdeur, "Reefer Madness", nous envoie par-delà la perception basique du monde du son.
L’album s’achève sur un magistral "Beyond The End", ultime charge de riffs puissants accompagnés de chœurs lointains. Le riff de plomb brille ainsi que de l’or. KADAVERMARCH réussit l’exploit de nous attirer dans la béatitude du stoner. Assurément un groupe à suivre de très près.
Duels de riffs au soleil, KADAVERMARCH... pas à l’ombre.