13 avril 2022, 23:59

DEAR MOTHER + CELLAR TWINS

@ Ittre (Zik-Zak)

En ce vendredi 13 avril, nous prenons la route vers la Belgique pour nous rendre dans la petite ville d'Ittre, située au sud-ouest de Bruxelles à une heure de Lille. C’est au Zik-Zak que nous avons rendez-vous pour assister au tout premier concert du groupe néerlandais DEAR MOTHER. Celui-ci fait office de répétition générale en vue du release-show qui aura lieu le lendemain au De Helling à Utrecht. Ce concert est en effet organisé pour marquer la sortie de l’album « Bulletproof » dont nous vous avons parlé à l’occasion de sa sortie, le 18 juillet 2021. Plus de deux ans se sont écoulés depuis l’annonce de la campagne de crowdfunding jusqu’à ce concert qui marque une étape importante dans la jeune histoire du groupe de Merel Bechtold. Pourtant, cette étape comporte un vendredi 13 et les plus superstitieux ne seront guère surpris des derniers écueils que DEAR MOTHER a dû affronter afin que ce week-end ne soit pas encore reporté. Début mai, sur la page Facebook du groupe, le batteur Joey Marin de Boer annonce avec émotion qu’il s’est blessé au pied et ne pourra donc assurer ces concerts. Malgré ce contretemps qui perturbe le programme des répétitions, c’est Ruben Israel (ex-LESOIR et DELAIN) qui se tient derrière la batterie pour ces deux soirées.


Comme annoncé, il est 20h30 lorsque le groupe chargé d’ouvrir pour les Néerlandais monte sur scène. CELLAR TWINS est un jeune quatuor belge originaire de Namur formé en 2014 et qui a réalisé à ce jour un EP, « Cellar Twins » sorti en 2017, et un premier album remarqué, « Duality » en 2019, dont la set-list nous propose un large aperçu. C’est sur une scène où trône déjà la batterie de DEAR MOTHER que les Belges font leur entrée. De ce fait, la batterie du groupe a été excentrée sur le côté droit de la scène pour laisser aux autres membres suffisamment d'espace pour s’exprimer. Globalement, le groupe bénéficie d’un son correct qui lui offre un rendu live qui fait honneur à sa production discographique. La présence scénique du chanteur Carl Kubinsky permet au groupe d’embarquer le public et de le convaincre. Il ne manque pas non plus de se faire plus discret afin de laisser le guitariste Jean-François Sternon occuper le devant de la scène pour exécuter ses solos. Si la bassiste Elodie Vainqueur se fait plus discrète sur la gauche de la scène, elle n’en assure pas moins solidement la section rythmique avec Valentin Michalsky, nouveau venu qui a commencé la batterie il y a tout juste huit mois. Après un set d’une quarantaine de minutes, CELLAR TWINS quitte la scène en faisant l’impasse, faute de temps, sur le titre "Lyssa" dont le clip sera révélé le 3 juin prochain.

Il est 21h45 lorsque les lumières s’éteignent et la musique d’introduction annonce l’arrivée imminente sur scène de DEAR MOTHER. Couplée à l’ambiance bleutée et les flash lumineux qui simulent un champ de bataille, c’est au rythme de la batterie de Ruben Israel que le bassiste Kane van Diepen, le guitariste Ferry "Punto" Duijsens et la guitariste Merel Bechtold partent à l'assaut du Zik-Zak, le tout sous la clameur d’un public conquis d’avance. C’est en parfaite synchronisation que le trio s’efface pour laisser le devant de la scène au chanteur David Pear qui déboule avec les premières paroles de "Means To No War". D'emblée, le quintet démontre qu’il est prêt à en découdre et à marquer les esprits. Cela n’est guère surprenant vu l’expérience des musiciens et si tout se passe pour le mieux, un événement en fin de morceau aurait pourtant pu casser l’ambiance et mettre fin à cette première prestation live. Une coupure de courant plonge la salle dans le noir. Malgré l’effet de surprise, David Pear ne se laisse pas démonter et réussit à garder l’attention du public pendant cet intermède. Il démontre ainsi qu'au-delà de ses qualités de chanteur, il se révèle être un vrai meneur. Ce moment prématuré passé, DEAR MOTHER continue sur sa lancée en délivrant une prestation musicale de très haut niveau et agrémentée d’un light-show qui réussit à mettre en relief l’ensemble.

Cela permet ainsi de découvrir un autre talent de Joey Marin De Boer qui a toutefois fait le déplacement pour s’occuper du merchandising et de la console des lumières. Après "An Eye For An Eye" et "Satellite", c’est un nouveau titre intitulé "Wilfire" que le groupe nous fait découvrir. "Vertigo" est l’occasion d’un nouvel échange entre David et le public qui lui permet de revenir sur les circonstances de sa rencontre improbable avec Merel sur les réseaux sociaux. Comme à son habitude, Merel se révèle totalement dans son élément. Malgré sa petite taille, que ne manque pas de mentionner David, elle rayonne se déplaçant avec aisance, allant retrouver à tour de rôle les autres musiciens, notamment Ferry avec qui elle a développé une complicité scénique qui remonte à la tournée avec THE GENTLE STORM.


Même si le volume des micros était un peu trop bas, les chœurs permettent au groupe d’avoir plus de percussion. En particulier la participation de Merel qui nous avoue après le concert avoir été vivement incitée par David à le faire. Nous la voyons ainsi alterner des chœurs en chant clair et growlé. C’est sur le puissant "Symbiose", qui résume bien l’esprit de la soirée, que ce premier concert de DEAR MOTHER se termine. Pris dans l’intensité de cette conclusion, le disjoncteur de salle saute à nouveau et après deux tentatives sans succès pour terminer le concert, les cinq musiciens renonceront. Par chance, la malédiction n’aura pas réussi à être la star de la soirée face au professionnalisme d’un jeune groupe extrêmement prometteur qui, on l’espère vivement, réussira à passer le cap du second album. Nous espérons donc que les mois à venir seront l’occasion pour DEAR MOTHER de prendre la route et de faire partager sa musique sur scène et, pourquoi pas, de venir mettre le feu dans les salles françaises •
 

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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1 commentaire

User
Olivier Concert Hall France
le 28 mai 2022 à 23:45
Super review Bruno !!! Merci à toi. Nous avons du nous croisez au Zik-Zak, et au De Helling le lendemain si tu y étais ! Je partage sur DEAR MOTHER France ! \m/
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