3 juin 2022, 10:36

HELSÓTT

"Will And The Witch"

Album : Will And The Witch

Découverte d'il y a quelques semaines, HELSÓTT. Ils sont californiens et offrent un metal déroutant depuis une dizaine d’années. Leur 3e album « Will And The Witch » est paru le 20 mai, nous voilà donc partis pour l’ouest lointain pour découvrir l’histoire de Billy The Kid revisitée à grand coup de banjo et de guitares électriques.

Sur "I'll Make Ya Famous" déboulent des riffs thrash ultra rapides, accompagnés d’un synthé symphonique et propulsés par un growl death. La rythmique et des soli aériens imposent des breaks somptueux qui me font penser à CRADLE OF FILTH. Je suis émerveillé et intrigué par ce mélange de genres sacrément réussi. "Southern Shine" prend une toute autre route avec un country-death, où violon et contrebasse s’invitent à la fête pour nous faire swinguer pendant que le frontman Eric Dow se frotte la glotte avec un oursin. C’est incroyable, original et vivifiant. C’est quoi ce groupe de fou ? C'est HELSÓTT, et c’est un OVNI sonore.

Direction le folk-death avec "Will And The Witch". Les cowboys dégainent les grattes saturées et riffent à tout va, Eric réveille les morts du cimetière, c’est règlement de comptes à "O.K. vocal". Vas-y que je t’envoie un solo de "shé-riff impitoyable. HELSÓTT devrait mettre tous les métalleux d’accord. Du bon, de la brute, et du bruyant !

"Independence Night" est puissant de son riff thrash qui défonce tout. Avec, invité d’honneur, Tim Owens pour un duel de voix avec Eric. Duel entre le prêtre hystérique et le growler tribal, le résultat est excellent. Les deux hors la voix galopent sur des guitares agressives aux naseaux fumants. Avec les énervés de HELSÓTT le train riffera trois fois.

HELSÓTT n’a pas encore amené de l’accordéon et du banjo ? C’est chose faite sur "Skin Out", où le thrash metal accompagne les pieds qui tapent le sol du saloon. Violon en contrepoint, le folk metal combine agressivité et mélodie. Un vrai plaisir musical de plus de 9 minutes. "Babylon: Scarlett's Saloon" poursuit la fiesta sur les planches poussiéreuses, un pianiste fracassant les touches d’ivoire en suivant le rythme des riffs et des growls. La foule s’emporte, un moshpit se créé devant le bar sur le bien violent et extrême "Everything Hurts". Le tout devient "autant en emporte le vent de la violence". "Spit Bucket Brawl" dérive dans le fabuleux n’importe quoi, comme si CRADLE OF FILTH s’invitait chez MR. BUNGLE, avec en prime le barjo au banjo de "Délivrance" !

Retrouvons un peu de sérieux avec "Navajo Crow". Que serait notre pièce western musicale sans quelques danses indiennes ? Instruments amérindiens à l’appui nous naviguons en terre pagan jusqu’à "Welded As One", un épique titre au rythme joyeux, aux gros riffs lourds et au chant guttural aussi épais qu’un plat de fayots. HELSÓTT allie mélodie et agressivité une nouvelle fois. Il y a tellement d’influences savamment utilisées dans chaque titre. Le heavy death de "Reap The Whirlwind" notamment, qui au travers de variations étranges nous propulse sauvagement et symphoniquement dans les grands espaces. Plus classiquement old-school, le trépidant "Regulators" vient achever la cavale de monsieur William Bonney M... comme metal.

C’était le dernier HELSÓTT. C’était excellent et jouissif.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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