Avec son patronyme qui laissait penser que le clan finlandais INFERIA œuvrait dans un style sombre comme nombre de ses compatriotes en raffolent, l’affaire paraissait déjà entendue. Grave erreur d’appréciation puisque le quatuor originaire de Lahti se complaît dans le grindcore le plus virulent... et que cela fait plus de trente ans que ça dure ! Cette association de malfaiteurs a déjà six albums dans sa besace et elle va sans nul doute réjouir les amateurs de brutalité à la bonne franquette avec ce « Grind Cumpaign » féroce. Ceux-là même, qui, à l'évocation des premiers NAPALM DEATH ou TERRORIZER laissent échapper une petite larmichette de nostalgie en se rappelant ces temps révolus. Snif tiens.
Parce qu’ici, INFERIA accouche d'un monument de brutalité qui réunit à la table les meilleurs ingrédients du genre : vocaliste porcin, batteur possédé, paire de gratteux qui enchaîne riffs mammouth sur breaks nucléaires, bassiste aux abois : n'en jetez plus, la coupe est pleine. « Grind Cumpaign » annihile à grand coup de décapeuse automotrice les esgourdes les plus endurcies sur vingt-deux morceaux torchés en trente-deux minutes. Les Finlandais mêlent en effet sur ce dernier album tout ce qui se fait de mieux en matière d'intransigeance sonore : grindcore et brutal death metal en lignes de conduite, le tout concassé dans une production façonnée à grands coups de silex dans le mixer. Riffs directs-coups de boules garantis, basse clinquante comme un coup de latte bien placé et descentes de toms qui résonnent comme autant d'appels à la baston : oui, c’est jouissif... et massif aussi.
Pas besoin de tourner plus longtemps autour du pot, les amateurs de grindcore à l’ancienne peuvent foncer les yeux bandés et les esgourdes grandes ouvertes sur cette véritable leçon de violence : c’est du tout bon !