7 juin 2022, 23:50

KISS

@ Paris (Accor Arena)


J’attendais cette date avec impatience. Fan absolu depuis 1984, jour où j’ai vu Gene Simmons aux Enfants du Rock sur Antenne 2 (France 2 pour les non boomers) un samedi soir chez mes parents. Tout a changé lorsqu’a résonné "I Love It Loud" avec ses « Hey, Hey, Yeah » et cette batterie de dingue martelée par feu Eric Carr.

Le 7 juin, KISS, après être passé une dizaine de fois dans la capitale comme nous le rappellera Paul Stanley, joue pour la dernière fois ce soir. La fin d’un chemin ! Un long voyage hard rock...

Retour sur la journée. 15h30 : arrivée près de la salle parisienne pour assister au soundcheck avec une tribu de fans "hardcore". Petite file d’attente. Gene Simmons, Paul Stanley, Tommy Thayer et Eric Singer arrivent, en civil, sur l’énorme scène de l’Accor Arena. Ambiance détendue. Le groupe va jouer des titres qui ne figureront pas sur la set-list de ce soir. Ecouter "Plaster Caster", "Hotter Than Hell", "Got To Choose", "Goin’ Blind" avec un Stanley en pleine forme et Simmons qui jette une tonne de mediators, est un moment particulièrement privilégié. Court moment de questions-réponses avec Stanley. Thayer joue quelques lignes de la partie électrique de "Stairway To Heaven" de LED ZEPPELIN, Singer le suit, Stanley aussi, Simmons n’est pas concentré. Juste une mini-jam pour le fun ! Les leaders semblent heureux d’être à Paris.

Petite tour au Johnny’s Bar le temps de faire une pause sur la terrasse ensoleillée et de croiser les copains et les copines. Ce soir, il y a du monde arborant un T-shirt de KISS !

Après une prestation de THE LAST INTERNATIONALE bien rock retentit dans la sono du bon classic-hard rock comme DEF LEPPARD, AC/DC, BLACK SABBATH, VAN HALEN pour initier une ambiance "hotter than Hell"... Puis "Rock'n'Roll" de LED ZEPPELIN innonde la salle. Le résumé de ce soir en quelque sorte. Les lumières s’éteignent, le classique "You Wanted The Best, You Got The Best" est scandé. Les quatre musiciens sortent des backstage, précédés par leur manager Doc McGhee. "Detroit Rock City" ouvre le bal, Gene, Paul et Tommy descendent du haut de la scène sur des plateformes. Le son est énorme, Stanley est en voix (pour les critiques et sceptiques, il a 70 ans et physiologiquement, il n’aura jamais la même voix que sur « Alive » ou « Alive II »). Ça explose de partout, il y a des flammes et des petits feux d’artifice. Eric Singer est un métronome vivant. Le groupe enchaîne sur "Shout It Out Loud", un second titre de « Destroyer ». Simmons et Stanley se partagent le chant, le public est à fond. Les lights sont magiques.
Le Starchild interpelle le public avec des mots en français, nous évoque la future retraite du groupe. Retour là où tout a commencé pour KISS à New York avec "Deuce" et des images d’archives du groupe en backdrop vidéo. C’est tout bonnement magnifique. Le Demon, du haut de ses 73 ans, est en forme vocalement et assure comme un Dieu le show. Il tire peut-être un peu moins la langue ! "War Machine" et son riff classic-heavy rock poursuit cette fête absolument folle. Sam le serpent, pas loin de Gene, est en ébullition. De plus en plus "Hotter Than Hell" dans l’Arena, KISS nous sert un petit "Heaven’s On Fire" au texte très sexy.

Place au hit de « Creatures Of The Night », celui qui a changé ma vie comme je vous le disais... Stanley introduit "I Love It Loud". Simmons fait chanter le public sur le refrain. Il crachera du feu et les sirènes rouges, qui s’agitaient autrefois sur "Firehouse", retentiront ! Tommy Thayer n’est certainement pas Ace Frehley mais l’ex-BLACK N BLUE est un guitariste hors pair. Paul Stanley présente le titre suivant issu de l’album « Sonic Boom » en entraînant le public avec des « Yeah » pour... un "Say Yeah". Thayer sort sa Flying V avec son manche en fusil à roquettes. Le hit "Cold Gin" avec son riff caractéristique fait suite. Backdrop avec images des années 70. Gene et Paul quittent la scène pour un interlude solo de Thayer qui va éclater une plateforme au-dessus de lui avec ses roquettes.
L’ambiance est fun sur scène. Paul et Gene se mettront à parler en français en se faisant une battle de mots : « tarte aux pommes », « tarte tatin », « crêpe », « Edith Piaf », « Maurice Chevalier » et un petit « salope » de Gene... Stanley aura fait chanter aussi "La Marseillaise" au public en début de show. La fête bat son plein ! « Vous la connaissez celle-là ? » nous dit-il. Le premier hit du groupe démaquillé dans les années 1980, "Lick It Up", avec le passage de "Won’t Get Fooled Again" de THE WHO. Les deux guitaristes se font un petit duo de picking étouffé pour repartir sur le pont de la chanson initiale. La perfection ! Au tour du Dr. Love, appelons-le pour une dose d’oxcytocine heavy rock qui va mettre tout le monde à l’unisson sur le refrain. Le public profite, se régale, crie et ce bonheur homogène exprimé est vraiment quelque chose qu’il fallait vivre. Backdrop rosé avec un logo sucré de KISS pour la ballade "Tears Are Falling". Que de souvenirs !...


La vie est un grand cirque et on sait tout de suite ce qui nous attend. "Psycho Circus" sera partiellement interprété et laissera place à Eric Singer pour un solo de batterie et une ascension dans les cieux de la salle. Singer jouera de sa double pédale, prenant le temps de s’essuyer avec sa serviette marron. Il jouera avec la caméra pour teaser le public. Stanley, sans guitare, revendra avec son micro filaire, jouant avec, se tortillant de façon sexy, KISS terminera sur "100,000 Years".
Quelle soirée ! Lumières vertes, fumigènes, ambiance dark. Au tour de Gene d’y aller de ses lignes de basse dissonantes, de cracher de l’hémoglobine factice, de monter dans les airs pour le heavy "God Of Thunder". Stanley harangue la foule pour savoir si elle veut qu’il vienne les rejoindre. Le public sait à quoi à s’attendre. A 70 ans, un pied sur la tyrolienne, il va traverser l’ex-Bercy et c’est "Love Gun". Gene, Tommy et Eric assurent les chœurs. Paul est en forme et brille de mille feux. Le groupe enchaîne sur son hit interplanétaire disco rock, "I Was Made For Lovin' You”, le public est en furie. Singer assure sur ses fûts, Thayer revisite un peu le solo court de Frehley. Retour de Stanley sur la scène principale qui pose les accords introductifs de "Black Diamond". Singer est parfait au chant principal.
KISS salue les spectateurs et réalise une photo dos au public qui est en folie ! La salle est dans le noir. Un piano sort du sol avec Singer en solo, assis, pour "Beth". Il assure vraiment. Ovation totale ! Stanley rappelle au public le travail qu’ils ont fait avec l’album « Destroyer » en évoquant certains titres et en posant une question au public : « Do You Love Me ? ». Un bon titre hard rock qui claque. La fin approche avec le méga hit festif "Rock and Roll All Nite". Il y aura des confettis, des serpentins violets et argentés, des gros ballons blancs. La fête est à son apogée ! Le public chante à tue-tête. Stanley casse une guitare mais ne jette rien dans le public. La pyrotechnie est en furie également...

Ce dernier concert de KISS, pour ces presque 50 ans de carrière, à Paris, était tout simplement dingue ! Gene, Paul, Tommy et Eric étaient extraordinairement parfaits, en osmose totale avec le public. Quelle énergie ! Un fabuleux spectacle. Une pêche communicative. Un bisou qui sera tatoué à vie pour ceux et celles qui étaient présents. Un public de 7 à 77 ans plus que ravi. Ce n’est qu’un au revoir ! Que d’émotions de se dire que l’on ne les reverra plus et quel au revoir dans la capitale...

KISS fera deux autres dates en France : le Festival du Printemps de Perouges à Saint-Vulbas le 30 juin et aux arènes du Festival de Nimes le 5 juillet. Hautement recommandées ! Bisous •
Set-list


Nos remerciements à Grégory Hernandez (www.greghphotographer.com)

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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