Alors que son label, Earache Records, a resserré l’étau autour de ses sorties heavy et metal extrême pour s’aventurer vers des horizons plus "grand public" et classic-rock et hard rock (GOODBYE JUNE, HYPER, THE DUST CODA...), WORMROT n’a, lui, jamais montré le moindre signe d’ouverture à d’autres oreilles que celles qui le suivent depuis son premier album, « Abuse », paru en 2009. Une bonne chose en soi tant son grindcore de haute volée se bonifie au fil des ans. Et « Hiss », quatrième dérouillée façonnée par les Singapouriens ne fait pas exception à la règle : c’est une boucherie.
Du haut de ses vingt-deux morceaux expédiés en trente-deux minutes, le moins que l’on puisse dire c’est que WORMROT va ici une nouvelle fois droit à l’essentiel. Poussant son grindcore dans ses derniers retranchements : vocalises hargneuses, breaks titanesques, basse meurtrière, le tout concassé dans une production façonnée à grands coups de silex dans le mixer, le trio maîtrise son sujet sur le bout des moignons. Le potentiel de destruction est clair et sans détour sur ce nouvel album où le groupe semble plus que jamais décidé à en découdre et le démontre sur un "The Darkest Burden" d’ouverture aux allures de gros pavé balancé dans le plus pur respect de la tradition. Et les rares moments plus calmes, c'est relatif, comme sur "Weeping Willow" ou "Sea Of Disease" ne font pas longtemps illusion : l'accalmie n'est pas au programme. Du tout même... mais comment cela pourrait-il en être autrement à la vue de titres prémonitoires comme "Doomsayer", "Desolate Landscapes" ou "Vicious Circle" ?
Pas besoin d’en faire des caisses, « Hiss » est un rouleau-compresseur impitoyable, massif sur lequel WORMROT applique à la lettre tout ce qui se fait de mieux en matière d'intransigeance sonore. Un "True Carnage" dans les règles de l’art comme dirait ce bon vieux Chris Barnes...