5 août 2022, 23:59

WACKEN OPEN AIR 2022

@ Wacken (Jour 3) par Withacs B.

Jour 3 – Vendredi, c'est Nergal Party!

La nuit a été courte et fraîche, faute à la pluie tombée dans la nuit. C'est avec une légère appréhension que j'ouvre la tente en quête de la légendaire Holy Mud made in Wacken ! Coup de bol, le terrain est toujours praticable, plus de peur que de mal. Tant mieux car la journée s'annonce chargée !

J'assiste à la fin de FREEDOM CALL. Le public nombreux est en transe, il semblerait que le groupe était vraiment attendu. Ça chante, ça pogote, les visages sont radieux. Je ne retrouve pas forcément ce que j'avais vu d'eux au Rising Fest en 2018 mais je n'en ai pas vu assez pour objectivement me faire un avis et je suis trop impatiente de voir le groupe suivant : ME AND THAT MAN. Deux fois Nergal dans une journée, je me sens chanceuse. Ayant raté le groupe au Hellfest, j'ai hâte de voir ce que ça donne. C'est très bien pour commencer la journée, on se dandine, on est heureux, mais le folk du groupe devient un peu redondant malgré une set-list plus dynamique par moment. L'arrivée de Frank Vollmann (Frank The Baptist) pour "Losing My Blues" apporte un peu de fraîcheur pour la fin du set. J'ai apprécié mais j'avoue ne pas avoir été transcendée.


Je reste sur la Headbangers-Stage pour voir le début de CATTLE DECAPITATION, le groupe à l'artwork tellement beau et immonde à la fois, l'art de sublimer le dégueulasse (allez voir la pochette de « Humanure » si vous ne connaissez pas). Du bon gros death, efficace, Travis Ryan est très en voix, un charisme irréprochable. Le groupe en général se donne à fond. Il n'est que 16h et si Nergal et ses copains m'ont un peu ramollie, je trouve que les Californiens me stressent un peu trop le cœur... Ah l'importance du running-order, on n'en parlera jamais assez... Ça se travaille ces choses là !
J'en profite pour aller flâner du côté des stands de merchandising, faire un tour au Full Metal Store et manger un morceau avant de me rendre sur la Harder pour HYPOCRISY. Le set commence avec "Worship", issu du dernier album en date auquel il donne son nom, avant de repartir loin en arrière avec un petit "Fire In The Sky". Huit albums seront joués avec trois titres de « Abducted » et trois autres de « Worship ». Dommage que le son ne soit pas à la hauteur de la performance de Peter Tägtgren & Co., "Don't Judge Me" et "War-Path" auraient mérité un peu plus d'ampleur ! Comme à son habitude Peter est peu locace, mais le petit « I Love You » à la fin doit être sa manière à lui de dire qu'il était content de l'accueil de Wacken ! Et moi je suis ravie de ce formidable moment passé devant le groupe.


Alors que je migre du côté de la Faster, nouveau happening sur la scène entre les Mainstages ! C'est au tour d'HÄMATOM de faire un petit showcase en altitude ! Génial, ça me laisse 25 min pour me placer pour BEHEMOTH ! J'avoue qu'autant l'annulation de LIMP BIZKIT ne m'a fait ni chaud ni froid autant l'annonce de son remplaçant a fait vibré mon petit cœur ! Une set-list qui se focalise principalement sur les quatre derniers albums, "Off To War !" et "Ov My Herculean Exile" sont bien évidemment jouées et passent plutôt bien l'épreuve du live. Dommage qu'ils n'aient pas joué également "The Deathless Sun", le tout nouveau single paru en juillet.
Vivement le 16 septembre que sorte « Opvs Contra Natvram », mais mon petit doigt me dit qu'il ne surpassera pas à mes oreilles « The Satanist » qui bénéficie, pour mon plus grand bonheur, de l'ouverture et de la fermeture du set. Je ne me lasserai jamais de "O Father O Satan O Sun !" même si j'avoue que de jour elle n'a pas la dimension qu'elle peut prendre dans les ténèbres d'une salle de concert.
Le charisme (Thomasz Wròblewski est toujours aussi impressionnant même s'il a perdu un peu de masse), la prestance du groupe, la pyrotechnie utilisée, les décors de scène, les différentes tenues de Nergal, tout est parfait, mais à cet instant une question se pose : quand est-ce que les festivals feront jouer BEHEMOTH de nuit ? Que tout cela soit décuplé... Quoiqu'il en soit ce concert n'a fait que confirmer que c'est dans ce rôle que je préfère Nergal !


C'est gonflée à bloc que je vais à IN EXTREMO. Il y a foule. Un des membres du groupe harangue le public de derrière le rideau avant le début du concert ce qui a l'effet escompté ! La foule est en liesse ! Bon clairement, à mes yeux c'est un groupe allemand pour un public allemand. Le show est à la hauteur de l'espérance des fans, ils ont sorti le grand jeu, la pyrotechnie est bien présente et les fans chantent en choeur. Le groupe est aussi dynamique que sa musique Cela fait des années que je les vois à Wacken et c'est toujours aussi cool en live... même si je n'achèterais pas ses albums. Physiquement pour moi ça commence à être dur, alors j'opte pour un peu de repos avant SLIPKNOT. Je regarderai de loin le feu d'artifice pour son final...


C'est là que j'observe une scène particulièrement émouvante. Imaginez : un jeune homme plein d'entrain et de concentration fend la foule, une pizza dans chaque main, une troisième en appui sur les deux autres. Cette dernière commence à donner des signes d'instabilité et sur le visage du guerrier naît la crainte, le désarroi, tandis qu'il essaie de rétablir l'équilibre tant bien que mal quand quatre festivaliers se précipitent à sa rencontre, chacun œuvrant de manière aussi spontanée que coordonnée pour sauver le repas de cet inconnu, les yeux emplis de reconnaissance totale et absolue... Tant de solidarité fait du bien et apaise mon petit cœur alors que le gros dilemme du week-end se profile.
Depuis la sortie du running-order un cas de conscience se pose à moi : SLIPKNOT ou MOONSPELL ? Étant incapable de trancher, je laisse à Wacken le soin de le faire. Mon compère photographe ayant obtenu l'autorisation de shooter les Américains, c'est vers la bande masquée que mon choix se porte. Le site est blindé, beaucoup de festivaliers sont venus assister à la première fois de Corey & Co à Wacken ! Malheureusement à quelques minutes du début du set, la sécurité autour de la scène explique que suite à un problème de communication entre le groupe et le festival une partie des photographes n'est plus accréditée pour ce concert... Vous devinez aisément que cela nous concerne. Déception, un peu de colère aussi et si revirement de situation il doit y avoir, alors allons soutenir les Portugais !

Le temps de remonter à contresens les Mainstages en direction de la Wackinger-Stage, secouant la tête au son de "Disasterpiece" et de "Wait and Bleed", j'arrive juste à temps au moment où MOONSPELL arrive sur scène. Décoration sobre, backdrop avec une pleine lune cachée en partie par des nuages, Fernando Ribeiro entame "The Greater Good", s'ensuit "Extinct". Clairement je ne regrette pas d'être là ! Cela m'avait brisé le cœur de leur préférer KREATOR au Hellfest, ma rédemption est là ! C'est une honte absolue d'avoir mis ce groupe sur une si petite scène, il y a peu de monde mais uniquement des fans, venus de tous les pays notamment d'Amérique du Sud, clamer leur amour au groupe. Celui-ci les remercie de les avoir « préféré aux grosses têtes d'affiche ».
La set-list est efficace quoique surprenante, aucune chanson de « 1755 » n'est jouée à mon grand désarroi. « Extinct », « Irreligious », « Wolfheart » le parti pris du groupe rend cohérent l'ensemble dont la prestation montre qu'il méritait largement d'être sur une des scènes de la Bullhead. Qui plus est en face d'un monstre comme SLIPKNOT, c'est tout le problème d'un si grand nombre de scènes en festival. Il faut faire des choix, on se retrouve avec des aberrations comme OVERKILL face à MERCYFUL FATE. TIAMAT qui jouait à ce moment-là sur la Headbangers-Stage dira « On ne comprend pas pourquoi vous êtes là, devant nous, alors que MOONSPELL et SLIPKNOT jouent en même temps mais on est ravi et on vous en remercie ! ». "Alma Mater", "Full Moon Madness" clôturent ce moment de grâce.


Il est temps de repartir vers la Harder, profiter des derniers instants de SLIPKNOT et me faire un avis sur ce que j'ai raté. Il est censé rester une demi-heure de concert, j'entends au loin "Spit It Out", profite de "People=Shit". Le public est très réactif, la troupe de Des Moines est en forme, Corey Taylor est très en voix. Clairement le show a du être démentiel ! A peine le temps de savourer que "Surfacing" retentit et sonne la fin du game. Contrairement à JUDAS PRIEST, il n'y a à priori pas d'adaptation de la sest-list en fonction du temps de jeu imparti, c'est dommage un titre ou deux (voire trois en vingt minutes !) supplémentaires n'auraient rien gâché, au contraire, et j'aurais pu en profiter un peu plus !...

Le temps de retrouver les ami(e)s, j'observe de loin THE HALO EFFECT avant de retrouver le campement et d'essayer de reprendre des forces pour demain !
Withacs B.

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Blogger : Nicolas Blond
Au sujet de l'auteur
Nicolas Blond
Tombé dans une marmite de metal en fusion quand il était petit (légèrement poussé par sa fratrie), c'est à l'âge de 7 ans que Nico encaisse les premières écoutes d'IRON MAIDEN, METALLICA, SEPULTURA, NIRVANA ou THE OFFSPRING qui le marquent au fer rouge. La Bête faisant son œuvre depuis, la guitare saturée est vecteur de sa vie où toute nouvelle expérience liée à la musique est une formidable opportunité. Ingénieur son de formation, musicien, organisateur évènementiel, c'est aujourd'hui la photo de concert qui le fait vibrer. Il voit le metal progressif comme la porte s'ouvrant sur l'univers, et le thrash metal comme le bélier qui l'enfonce, pour lui permettre de capturer la résultante visuelle de cette divine mélodie à l'aide d'un objectif.
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