21 août 2022, 12:14

FIVE FINGER DEATH PUNCH

"AfterLife"

Album : AfterLife

"Welcome To The Circus"... ou "Welcome To The Show" ? Il est vrai que la métaphore utilisée par les cinq Américains sur le morceau d’ouverture de « AfterLife », ainsi que l’imagerie choisie pour leur projet metaverse, peut, de prime abord, rappeler un certain cirque de déglinguos dont KISS nous vantait les mérites en 1999. La comparaison avec les quatre maquillés new-yorkais s’arrête toutefois là. Ni les paroles ni la musique ne peuvent en effet se confondre avec ce que proposent les auteurs de "Detroit Rock City". Au niveau des lyrics, FIVE FINGER DEATH PUNCH chante l’Amérique des oubliés, celle qu’on ne montre jamais dans les publicités pour Coca-Cola.

Musicalement, imaginez plutôt Rob Zombie copulant avec PANTERA dans un bain d’édulcorant. Dit de cette façon, ça peut paraître peu ragoûtant, il n’en reste pas moins que le gang de Las Vegas n’a pas son pareil pour marier des sonorités électroniques à des riffs bien bourrins tout en enveloppant sa musique d’imparables mélodies. Groove, brutalité, technicité et refrains caressants sont donc au menu d’un « AfterLife » qui risque encore une fois de casser la baraque aux States. Et ailleurs aussi. Pour avoir une idée du succès que rencontre 5FDP (autant les appeler par leur petit nom !), pensez seulement au fait que la lyric-video de "AfterLife" (le titre), parue en avant-première de l’album il y a quelques mois sur YouTube, a déjà été vue plus de 4 millions de fois !

Neuvième album du groupe, « AfterLife » est aussi, de l’aveu même du guitariste Zoltan Bathory, le plus varié de sa discographie. Est-ce vrai ? Oui... et non ! Si les incursions acoustiques de "Times Like These", "Thanks For Asking" et "All I Know", et les expérimentations electro de "Judgment Day" apportent un peu de diversité à l’ensemble, on ne peut pas dire que la recette, maintes fois éprouvée, de FIVE FINGER DEATH PUNCH s’en trouve pour autant grandement modifiée. Tout juste paraît-elle légèrement améliorée... et peut-être plus marquante encore ! Car on pourra toujours gloser sur le groupe, critiquer l’aspect formaté de sa musique ou pinailler sur la sincérité de sa démarche, il faudrait une grosse dose de mauvaise foi pour ne pas reconnaître sa redoutable efficacité !

Comment, en effet, ne pas succomber au groove de "IOU", également dévoilée depuis quelque temps sur YouTube, sur laquelle Chris Kael (le frère de Michael ?) nous délecte d’un pattern de basse à faire danser les morts ? Ou à "Judgment Day", avec son couplet parlé façon PANTERA. On jurerait entendre Phil Anselmo nous vendre la reformation de l’iconique line-up des Cowboys From Hell avec Eddie Van Halen à la guitare et John Bonham à la batterie. Oooh ! On peut rigoler, quand même ! Bizarre, au passage, comme la mélodie vocale de ce morceau évoque celle de "My Hands Are Empty" sur le nouvel album de MACHINE HEAD. Toujours est-il qu’Ivan Moody s’affirme une nouvelle fois comme un chanteur de premier ordre.

Au rayon des morceaux mémorables, on peut également citer "Roll Dem Bones" et "Gold Gutter", qui nous font comprendre pourquoi le groupe a opté pour un tel patronyme. Des grosses baffes dans la gueule qui apportent la dose de brutalité nécessaire à la réalisation de musiciens fiers de leurs influences. Comment, en effet, ne pas reconnaître METALLICA au détour de "All I Know" ou JUDAS PRIEST dans l’intro de "AfterLife" ou dans la mélodie de guitares accompagnant le refrain de "Gold Gutter" ? Mais contrairement à d’autres formations, moins talentueuses, ces clins d’œil amènent le sourire chez l’auditeur, pas des grincements de dents.

Vous l’aurez compris, ce nouvel album du Poing Américain ne modifiera pas le sens de rotation de la Terre. Tout juste confortera-t-il ceux qui, comme votre serviteur, pensent que FIVE FINGER DEATH PUNCH est une redoutable machine à hits metal, possédant un sens de la mélodie assez rare dans le créneau qu’elle occupe. Comme je l’écrivais plus haut, on peut y voir une sorte de PANTERA sucré, mais si cette définition vous chiffonne, sachez qu’on peut également y déceler un NICKELBACK arborant une sévère paire de cojones. Gardez cette définition, c’est cadeau.

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KillMunster
KillMunster est né avec le metal dans le sang. La légende raconte que quand Deep Purple s'est mis à rechercher un remplaçant à Ian Gillan, le groupe, impressionné par son premier cri, faillit l'embaucher. Avant finalement de se reporter sur David Coverdale, un poil plus expérimenté. Par la suite, il peaufina son éducation grâce à ses Brothers of Metal et, entre deux visionnages d'épisodes de la série "Goldorak", un héros très "métal" lui aussi, il s’époumona sur Motörhead, Lynyrd Skynyrd, Black Sabbath et de nombreux autres ténors des magiques années 70. Pour lui, les années 80 passèrent à la vitesse de l'éclair, et plus précisément de celui ornant la pochette d'un célèbre album de Metallica (une pierre angulaire du rock dur à ses yeux) avant d'arriver dans les années 90 et d'offrir ses esgourdes à de drôles de chevelus arrivant tout droit de Seattle. Nous voilà maintenant en 2016 (oui, le temps passe vite !), KillMunster, désormais heureux membre de Hard Force, livre ses impressions sur le plus grand portail metal de l'Hexagone. Aboutissement logique d'une passion longuement cultivée...
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