1 octobre 2022, 13:17

STRIGOI

"Viscera"

Album : Viscera

« A Umbla Ca Un Strigoi » est une expression roumaine populaire signifiant dans la langue de Molière, « vagabonder comme un strigoi », suggérant par le jeu caustique d'une métaphore cynique, désigner une âme tourmentée noctambule sans réel but aucun. A l'instar du côté linguistique, la formation anglaise STRIGOI se pourfend aisément d'une agilité artistique à rude épreuve, tantôt abrasive tantôt contemplative mais surtout tragiquement curative. 

D'une lourdeur pachydermique globale hallucinante, cette ode dégoulinante de tempos acérés et de breaks décalotés porte frénétiquement un patronyme de chimère décharnée, à savoir insidieusement : « Viscera ». Cet album nocturne dépeint un voyage abyssal d'outre-tombe en position verticale inversée, rendant votre lecture malaisante, ambivalente et foudroyante par moments succincts. 

Il reste rare d'observer une marge de progression si propice au sein d'un illustre groupe, aussi expérimenté soit-il d'ailleurs. S'agissant de Gregor Mackintosh (PARADISE LOST, ex-VALLENFYRE) et Chris Casket (DEVILMENT, ex-EXTREME NOISE TERROR), la surprise est de taille, sachant leur dévotion commune pour l'underground le plus originel qui soit. Des brûlots incisifs et décisifs comme "An Ocean Of Blood", « King Of All Terror » et "Napalm Frost" sont autant de salves castratrices à savourer honteusement. 

Fraîchement signés chez Season Of Mist qui s'est savamment illustré à redorer le blason occis de formations passées et émérites telles SEPTICFLESH, ROTTING CHRIST et NIGHTFALL, l'évolution de STRIGOI est toute tracée sous les meilleures auspices qui lui soient sobrement soumises et offertes de fait. 

Squelettiquement charpentée au sein d'une crasse éhontée en une fertilité maculée, cette seconde ode sournoise, belliqueuse et granuleuse poursuit subtilement le creuset de torpeur que constituait jadis « Abandon All Faith » (2019). Nul doute que l'architecture glauque accentuée par des compositions alambiquées et débridées, participe habillement à parfaire ce cauchemar d'outre-tombe sacralisé en un halo hurlé de riffs châtiés à foison. 

Ayant décidé de débuter sagement ses premières prestations lubriques sur les planches scéniques européennes du Bloodstock (Royaume-Uni), le Brutal Assault (République-Tchèque) et l'In Flammen (Allemagne), STRIGOI incarne vicieusement le cortège funèbre d'un funeste solfège sans pareil égal en cette rentrée d'un algèbre du dedans, teinté de ténèbres du dehors...

Blogger : Charles CesÂme Zampol
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Charles CesÂme Zampol
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