Pour un deuxième album, CONSTELLATIA fait dans le magistral. Plus que de la musique, c'est une véritable expérience auditive que l'on peut vivre à l'écoute de « Magisterial Romance ». Le duo Sud-Africain emmené par Gideon Lamprecht et Keenan Oakes avec la guitare d'Adam Hill et Frank Schilperoort à la batterie pour l'enregistrement, propose ici quatre titres de post-(black) metal de toute beauté, romantique, mélancolique, mélodique et habité. Les qualificatifs pourraient être nombreux mais peut-être pas suffisamment riches pour décrire à la fois la puissance et l'atmosphère de ce « Magisterial Romance » si nuancé, si varié, si fécond.
Dès le premier "Palace: I - Shimmering II - Sprawling", on se sent pris dans une danse langoureuse et romantique, pleine de nostalgie mais en même temps de poésie, un mélange de douleur et de joie, de douceur et de force, avec un juste équilibre, inébranlable. N'y voyez bien sûr pas de niaiserie, le contexte est clairement metal, black metal même par moment. L'humain est ici au cœur des préoccupations, avec ses craintes et ses faiblesses mais aussi sa détermination et finalement sa résilience. Un joyau captivant.
"In Vituperation" est plus progressif, plus triste aussi, avec une voix hurlée comme en détresse. Les guitares sont à pied d’œuvre pour un ensemble rock avec des soli éthérés et des rythmes mid-tempo ambiancés. Ce n'est qu'en milieu de titre que l'on tombe dans un black metal sombre, presque funeste, glacial en tous cas avec des ambiances lacérantes mais toujours majestueuses. Du post-black bien mené, carré et emmené d'une poigne de fer.
"Adorn" et son black gaze lourd, aux vocaux caverneux fait presque office de ballade, notamment lors des passages aux voix féminines claires et légères de Alison Rachel et Skye MacInnes de HONEYMOAN. L'ensemble est lent et hyper atmosphérique, intense d'émotions et vibrant avec un final aux allures de voyage cosmique.
Le début rapide et blasté de "Paean Emerging" contraste avec son évolution hyper ralentie, aux riffs minimalistes tout en feeling. La clôture de « Magistral Romance » se fait sous forme d'ascenseur musical, entre passages presque agressifs et moments de pur apaisement, c'est ce qui fait la richesse palpable de CONSTELLATIA. Impossible de détacher son oreille de cette bande son simplement envoûtante, hypnotique mais foisonnante.
Si vous ne connaissez pas CONSTELLATIA, il est grand temps de vous plonger dans son œuvre. Car il ne s'agit pas là uniquement de musique mais d'une véritable bande son pour l'âme humaine.