Le clan bordelais IRON FLESH est plutôt du genre actif. Jugez plutôt : depuis sa formation, le quartet a enregistré trois albums, deux EP et s’est fendu d’un album live, rien de moins ! Et son avant-dernier témoignage, « Summoning The Putrid », paru en 2020 chez Great Dane, m’avait fait très forte impression entre autres parce qu’il ajoutait à son fond de sauce death suédois de nombreux ingrédients qui sortaient du cadre de la recette initiale . Bref, de là à dire que le groupe débarque en terrain conquis avec ce troisième album qui a atterri en novembre derniers dans les rangs de l’excellent label teuton War Anthem il n’y a qu’un pas... que je franchis ici sans réserve. D’autant qu’un rapide coup d’œil sur les CV des musiciens a de quoi mettre en confiance...
Et pour cause, IRON FLESH a encore affiné sa recette empruntée aux grands anciens que sont DISMEMBER, ENTOMBED et GRAVE en y injectant une bonne dose de mélodies à l’ancienne que n’aurait pas renié un AT THE GATES au meilleur de sa forme (Arf, ce "Overthrow ov The Sermon ov God" qui ratiboise tout sur son passage d'entrée de jeu avec panache !).
Le résultat est sans appel : ça latte dur ! Et quand le groupe se décide à mêler groove de la mort et embardées monolithiques, cela donne les dodus "Cursed Within", "Blessed Be The Creators" ou ce monstrueux "Honor In Death" qui donnera des sueurs froides aux plus endurcis d’entre vous. Les Bordelais n’ont pas pour autant baissé le pavillon du blast et de la brutalité puisque qu’ils savent toujours faire preuve de doigté comme sur le morceau éponyme "Limb After Limb" ou "To Become One With The Dead". Il n’y a rien à redire, IRON FLESH est à l’aise dans toutes les configurations, son death metal foisonnant de changements de rythmes qui lui confèrent un furieux goût de reviens-y.
Je ne peux pas non plus passer sous silence cette production clinquante à souhait signée David Thiers qui ressuscite le temps d’un disque ce que façonnait avec amour un certain Peter Tägtgren il y a plus de deux décennies dans son antre des studios Abyss : un son ample, massif et qui "buzze" comme il se doit. A nouveau superbement illustré par l’islandais Skaðvaldur, ce « Limb after Limb » est un incontournable de la fin de l’année dernière qu’il faut vous procurer sans délai si les quelques noms égrenés dans cette chronique signifient quelque chose pour vous. C’est mon cas...