Par la force cosmique du dragon épique, le groupe suédois TWILIGHT FORCE originaire du fief originel de ses illustres compatriotes SABATON (le guitariste Lynd et le claviériste Blackwald ayant joué sur leur album « Heroes » en 2014) et FOLLOW THE CIPHER, nous revient vaillamment avec un alchimique quatrième chef-d'œuvre d'un heavy metal symphonique brodé de prestige ornemental des plus aériens, magiques et envoûtants qui soient. Imaginez virtuellement un monde féerique et colérique où feux de donjons et jeux de dragons se multiplient à mesure d'écoutes répétées, dévouées et amplifiées...
L'inspiration planante du meilleur crû passionnel de l'unique groupe italien RHAPSODY OF FIRE, époque « Power Of The Dragonflame » (2002) est toujours aussi présente au sein d'une savoureuse suite d'envolées orchestrales matinées de mélodies dissonantes chères à WIND ROSE, WIZZARDTHRONE et GLORYHAMMER. Cependant, un tout nouveau prétendant à l'énigmatique patronyme ANGUS McSIX risque avec son premier joyau musical à venir, de littéralement bouleverser l'ordre établi du style par son fantasy-metal hypersonique et dithyrambique à outrance au vu du plébiscite médiatique constaté en ce moment même par son label Napalm Records.
En novembre et décembre dernier, le groupe nous offrait modestement coup sur coup deux singles de noble facture, à savoir "Twilight Force" et "Sunlight Knight" qui annonçaient efficacement l'étincelante poursuite éthérée de leurs suintants exploits discographiques. Moins surpris que d'accoutumée car habitué à leur grandiloquence exacerbée aux rythmiques effrénées, on plonge intensément dans cette œuvre emplie d'espoir, de partage et d'ambition tant choyés et convoités depuis leur premier disque « Tales Of Ancient Prophecies » en 2014.
De "Dragonborn" aux deux admirables mais interminables (plus de dix minutes chacun) chansons "Highlands Of The Elder Dragon" et "The Last Crystal Bearer", on reste stupéfait de la maîtrise affichée doublée d'une assurance au niveau des riffs déployés si justement et des mélodies imposées si majestueusement, oserons-nous le proclamer fougueusement à jamais ! Fidèle à leur artiste fétiche turc Kerem Beyit (TWILIGHT FORCE, DREAM TONE, HEAVATAR) qui a foncièrement réalisé les trois dernières pochettes de ses albums, le groupe s'est également entouré à nouveau des élogieux services de la chanteuse américaine Kristin Starkey.
Au cœur étoffé de ce truculent « At The Heart Of Wintervale » qui ravira les nombreux mélomanes des débuts inconsidérés de groupes tels que SONATA ARCTICA, FREEDOM CALL et FAIRYLAND, on peut subtilement se forcer à écouter l'internationale concurrence des plus féroces. En voguant timidement au son des imbibées œuvres de VICTORIUS, DRAGONY, MAJESTICA et POWER PALADIN, l'auditeur tend à s'auto-persuader aisément que la marque de TWILIGHT FORCE a humblement fait des émules au sein de cette inquiétante génération moderne de musiciens, secrètement plus spoliateurs que compositeurs.
Si ALESTORM est incontestablement le maestro invétéré du pirate-metal en de violentes mers agitées, TWILIGHT FORCE défend indubitablement sur ses terres chevauchées comme dans les airs foudroyés, son adventure-metal d'un sceau gravé en l'instant passé, incontesté par la présente développée et gracié en un futur épié. Longue et trépidante vie en une carrière haletante à ces fidèles dragonniers d'un espace-temps fantasmé et si désiré par tout fan inconditionnel d'heroic-fantasy galvanisé au heavy metal symphonique adoubé...
