Aux confins lancinants et proéminents d'une plainte sonore sacralisée, l'entité française LÒDZ distille son metal atmosphérique lourd, triste et hypnotique en empruntant dignement les digues cédées par l'université internationale menée par les prodiges DRACONIAN, SWALLOW THE SUN, LACRIMAS PROFUNDERE et FUNERAL mais également par les ténors du barreau MY DYING BRIDE, CULT OF LUNA, PARADISE LOST et KATATONIA en tête de cortège musical funèbre. Par son lascif flanc purgé d'influences propres et profondes, un post-metal abrasif encombre également la globalité de l'œuvre en la teintant habilement d'aigreur et de candeur intronisées.
Son style hybride est un mélange détonnant et étonnant assurément comme si Ville Valo, ex-HIM ayant effectué un featuring sur "The Byronic Man" issu de l'album « Thornography » en 2006 de CRADLE OF FILTH, par un ironique antagonisme, enrobait son love-metal de black metal ! Furieusement valorisée en terre hexagonale par la vindicative douce mélancolie superposée de THE OLD DEAD TREE, ALCEST (amputé intrinsèquement de sa partie black metal), ANTHEMON et KILL THE THRILL (occulté officieusement du côté indus-metal), ce troisième album du nom de « Moons And Hideaways » confère une incroyable dextérité à noircir l'horizon auditif de son hôte agonisant en une torpeur maladive et presque curative à bien des égards disparates.
LÒDZ nous délivre d'un mal persistant et accablant en une excellence instrumentale perfide et féconde à la fois. C'est l'alliance parfaite entre un offensant metal atmosphérique et un fracassant post- metal hanté par une voix orageuse à la sueur ténébreuse à foison. Il est rare de connaître le destin atypique d'un groupe charismatique avant son apogée emblématique car qui aurait par exemple parier un seul instant que GOJIRA puisse prochainement remplir l'Accor Arena à Paris en seulement plus de deux décennies de carrière si secouée et acharnée ?
Nul instant où l'ennui existe, seule l'aversion envers une quelconque médiocrité, persiste en un digeste halo d'atmosphères caressées par des rythmiques tantôt alambiquées tantôt enchevêtrées par une pureté d'exécution déconcertante à souhait. Une salve lubrique d'une ordonnance œcuménique vous sera administrée en intraveineuse tyrannique par l'écoute aléatoire mais péremptoire de la sainte triptyque "You'll Become A Memory", "Play Dead" et "This Mistake Again". C'est un vrai bonheur de les savourer ardemment ou un malheur de ne pas les digérer suavement, c'est au choix du réputé auditeur à la faible tension ou du collectionneur d'émotions fortes à apprécier à sa juste valeur.
LÒDZ confirme délicatement son entrée en terre assombrie du milieu converti au point de rivaliser efficacement avec ses confrères scandinaves de surcroît. Un certain GHOST BRIGADE (RIP) pourrait saluer cette brillante nouvelle cuvée qui mérite bien plus que les honneurs d'une profession en mal de signatures alternatives, originales et significativement évidentes comme l'ont été d'une façon impopulaire celles de SENTENCED (RIP), HIM (RIP), CATHEDRAL (RIP) et TYPE O NEGATIVE (RIP) à leurs débuts respectifs.
Pourquoi viscéralement avoir opté pour une signature sur le label français Crimson Productions (DESTINITY, LOKURAH...) ? A croire que l'on maudit nos talents cachés parfois ou trop souvent inespérés, c'est surtout le gage présumé gagnant d'une visibilité, d'une coopération, d'une crédibilité et d'une distribution à la hauteur de l'investissement de son mentor Mick et leader de DESTINITY sincèrement.
Le rideau se baisse profondément, « le temps ne guérit rien » en hommage à leur deuxième album « Time Doesn't Heal Anything » (2017) à moins que l'on se pardonne de ne pas oser reconnaître définitivement l'immense potentiel artistique semé, cultivé et récolté par le téméraire LÒDZ...
