Cela faisait déjà pas mal d’années que Liv Jagrell avait déserté l’excellent groupe de hard rock SISTER SIN, reformé en 2019, pour fonder un nouveau projet. LIV SIN nous offre là son troisième album, « KaliYuga ». J’ai cessé de pleurer l'autre formation pour me régaler des nouvelles compositions.
Gros changement dans l’ambiance déjà. Si LIV SIN revendique toujours ses racines fast rock’n’roll, une sorte de MOTÖRHEAD aux courbes vocales féminines plus gracieuses, on sent l’arrivée d'un heavy metal moderne avec des riffs plus lourds et des scratchs aux échos par moments presque nu-metal. Il y a un fracas de vagues furieuses dignes d’ARCHITECTS dans "The Process", avec une jolie patte symphonique sur le break de fin. Vraiment une composition entraînante et jouissive. Avec le bien nommé "I Am The Storm", nous sommes entraînés par un riff martial que ne renierait pas PARKWAY DRIVE, avec une subtile dualité de voix angéliques et rageuses. On a trouvé le "holy growl" dans ce titre. De mêmepour "D.E.R." qui lâche de la puissance pure dans une joute vocale lyrique et agressive, avec une mise en musique sacrément enlevée. Franchement, c’est une surprise de constater une telle évolution chez LIV SIN. Un pont temporel entre les genres. J’adore.
LIV SIN c’est aussi du heavy metal ultra efficace dans son classicisme, tel ce "Antihero" conçu pour les fracassages de nuques. Saluons un bon sens de la mélodie accrocheuse dans "King Of Fools", titre aux riffs de boxeur conquérant le ring auditif, et "Karma", où comment ravir son monde avec un rock tout en simplicité, tel que le chanterait notre reine du metal Doro, le rendu dégageant l’odeur suave du cuir et des clous chers à notre genre musical de prédilection. "Forget My Name" offre de l’entertainment pur, avec clavier et riffs martiaux limite indus, une surprise savoureuse. On retrouve un peu le groove de BATTLE BEAST ancienne génération, un pur plaisir. Comment sont les ballades me demanderez-vous ? Très eighties, très... progressive en puissance et intensité des sentiments, vitalité et sincérité des émotions dans "Virus".
Quelle que soit l’influence l’album est clairement sous l’influence de riffs heavy, voir thrash, d’une incroyable force. "The Swarm" notamment dégage une telle force que l’on veut le voir jouer sur scène. "Horizon In Black" ne lâche pas l’affaire, ça reste heavy à souhait, dégoulinant d’huile électrifiée jusqu’à je dernière note.
Excellent album, du pur heavy metal aux nuances agréables. Voilà comment doit commencer cette nouvelle année. Une victoire par KO... royal !