"Stakhanoviste : personne qui pratique une activité d'une manière excessivement intensive".
Un adjectif et une définition qui vont tous deux comme un gant à Maurice De Jong, illustre musicien néerlandais à la manoeuvre dans pas moins d'une bonne quinzaine de formations. Souvent unique maître à bord, son méfait le plus en vue reste GNAW THEIR TONGUES et sa mixture de noise et black metal tout droit vomie des enfers. Et comme si cela ne suffisait pas, hein, le revoici avec un projet doom/death dans sa besace pour démarrer cette nouvelle année dans la bonne humeur : CADAVER SHRINE.
Avec un tel patronyme et un titre d'album que l'on peut traduire grosso modo par "Profanation Aveugle", inutile de vous faire un dessin. CADAVER SHRINE aurait pu être finlandais tant sa filiation musicale avec des groupes comme KRYPTS et HOODED MENACE est ici avérée : du riffing mammouth, percutant aux parties de batterie écrasantes en passant par le chant profond et ténébreux. Le tout baigne dans un climat oppressant, sinistre, purement doom qui flotte en permanence dans les ambiances délivrées par Maurice de Jong, sorcier d'un autre temps qui n'a pas son pareil pour trousser ces crescendos maléfiques. De ceux qui font froid dans le dos. Brrrrr...
Intenses et sauvages, les guitares tournoient et accompagnent sans jamais baisser la garde ce magma compact qui annihile toute forme de résistance. CADAVER SHRINE écrase l'auidteur sans discontinuer par ses changements de rythmes, les tempos plus massifs et suffocants se mêlent aux embardées dissonantes qui lacèrent sans répit. A l’écoute des terrifiants "The Black Door", "Dragged Away" ou "Faceless Abomination", l'on imagine sans peine un no man’s land ravagé par une guerre qui n'en finit plus. Un climat de terreur que l'on retrouve également sur une production implacable et un artwork énigmatique qui viennent couronner une expérience sonore réservée aux plus aguerris. On vous aura prévenu...