Le fascinant retour du plus important groupe suédois de death-metal mélodique, se précise en ce jour symbolique de l'accouchement théâtralisé du magistral « Foregone ». Oubliez son triste dernier revers de changement inéluctable de line-up désavoué puisque le guitariste Niclas Engelin, présent sur « I, The Mask » en 2019, a grandiosement enfanté à son tour le projet lunaire THE HALO EFFECT, aidé d'anciens membres d'IN FLAMES pour l'occasion, dont Mikael Stanne actuel chanteur de DARK TRANQUILLITY. Son premier album « Days Of The Lost » s'est vu être directement classé en tête des charts suédois tel un record inégalé à ce jour concernant un groupe mineur acté, mais majeur en expérience cumulée.
Aussi âgé qu'un Christ crucifié en son temps relaté, IN FLAMES peut se targuer de fêter actuellement le quinzième anniversaire de son versatile album « A Sense Of Purpose » (2008) avec son intemporel hit d'ouverture « The Mirror's Truth » mais doit intérieurement aussi pensé aux prochaines trente bougies de son premier et récurrent coup de maître originel, le galactique « Lunar Strain » (1994). Jamais une inspiration instrumentale scandinave aussi dissimulée, choyée et érigée comme son Göteborg death-metal, n'aura fait autant d'émules de par sa fascination pour ce genre si religieusement reconnaissable, adoubé et indémodable à la fois.
Sagement revenu d'une triomphale tournée européenne en compagnie fortifiée d'AT THE GATES, IMMINENCE et ORBIT CULTURE, l'aura mystique du groupe aura délibérément amplifié la sacro-sainte sortie de « Foregone » en relayant cinq singles issus de ce dernier : « State Of Slow Decay », « Foregone, Pt. 1 », « Foregone, Pt. 2 », « The Great Deceiver » et « Meet Your Maker ». Des rythmiques soniques amenées aux riffs dynamiques engendrés, des mélodies imparables au chant imperturbable, l'élixir jouissif de l'entité dégorgée en flammes prolongées, est obtenu et prêt à être généreusement distribué au plus grand nombre de disciples comptés.
L'extrême bonne musique ne se tarissant point, leur impressionnante et non cloisonnante discographie de quatorze albums au compteur à présent, préfigure tel un véritable flash-back des plus vertigineux lorsqu'on reconnaît l'héritage massif de leur identité artistique ayant forgé systématiquement celle de ses puissants contemporains de SOILWORK, SCAR SYMMETRY, MNEMIC (RIP), SONIC SYNDICATE, THREAT SIGNAL et plus récemment DEMOTIONAL à dire vrai. Cette carrière exemplaire explosant en pleine orbite stellaire avec « Clayman » (2000) ayant bénéficié l'année dernière d'une version complètement réenregistrée, reste un mystère d'humilité unique en son genre.
Renouant visuellement avec l'artiste américain de ces cinq précédentes pochettes à savoir Blake Armstrong (CARNIFEX, KATAKLYSM, HYPOCRISY...), le groupe s'est intelligemment entouré du producteur renommé des débuts Howard Benson (APOCALYPTICA, MOTÖRHEAD, SEPULTURA...) avec un mastering confié à Ted Jensen (PANTERA, ALICE IN CHAINS, GOJIRA...). Notez également la publication il y a quelques semaines d'un EP exclusif nommé « Hell Is Overcrowded And Heaven's Full Of Sinners » et édité à 666 exemplaires pour le marché allemand seulement.
A défaut de rougir immaturément en un suintant spectateur ou de périr puérilement en un instant salvateur, le quintet suédois ne redoute aucune concurrence aussi commercialement suiveuse ou consciencieusement programmée soit-elle en vain. De TRIVIUM à KILLSWITCH ENGAGE en passant par PARKWAY DRIVE et HEAVEN SHALL BURN, le groupe les aura inconditionnellement influencé à plus que de raison pour certains. Assurément adoré et sans commune mesure invalidée, IN FLAMES incarne royalement l'idyllique quintessence du death-metal mélodique dans toute sa frénétique splendeur la plus idéalisée, complexe et jalousée...
