Le label espagnol Memento Mori a vraiment le chic pour dénicher des talents en devenir. Ses dernières signatures, SEDIMENTUM, INANNA ou MORBIFIC, ont toutes sorti un album de haut niveau l’année dernière à grand renfort de death metal à l’ancienne. FALL OF SERAPHS, groupe originaire de Nouvelle-Aquitaine, vient lui aussi apporter sa contribution à cette liste prometteuse avec son premier album : « From Dust To Creation ». Et celui-ci ne fait pas exception à la règle puisqu’il puise ses racines dans des vieux pots où MORBID ANGEL et DEICIDE ont fait leurs meilleurs recettes en proposant ici une soupe délicieuse qui rend hommage à l'essence bestiale et maléfique du death metal. Celle-là même qui a fait craquer un paquet de nuques aux quatre coins du globe au tout début des années 90.
Et c’est dans un format resserré, à peine une demi-heure au compteur, qu’il distille ici tout son savoir-faire. Il faut dire que les membres du groupe ont déjà traîné ou traînent encore leur bosse dans des formations reconnues au sein de l’underground hexagonal : MANZER, REVERENCE, MALKHEBRE ou AD PATRES (dont je ne peux m’empêcher de vous recommander l’excellent dernier album, « A Brief Introduction To Human Experiments », paru chez Xenokorp). Une expertise qu’il met au service de l’efficacité et du direct à la carotide avec un doublé d’ouverture bien senti, "The Eradication Dogma" / "Mirror Of Transcendence". Deux morceaux qui portent avec classe les ambitions de FALL OF SERAPHS avec leur quota de breaks casse-nuques, de riffs virils respecté à la lettre et qui ne rechignent pas pour autant à s’amouracher de quelques soli et mélodies d'enfer. C’est propre, net et sans bavures mais cela ne signfie pas pour autant que les Charentais se contentent ici du minimum syndical. J’en veux pour preuve un titre comme "Divine's Lament" et ses riffs rampants, tout droits sortis des enfers, qui donnera quelques sueurs froides aux amateurs du MORBID ANGEL de milieu de parcours. Ou ce "Psychotic Troubled Senses" de derrière les fagots qui dévoile ses sombres atouts au fil des écoutes. Le doute n’est pas permis, FALL OF SERAPHS signe là un album franc du collier, inspiré qui possède de solides atouts pour réjouir les amoureux du riff qui fume.
Dotée, histoire de parfaire le tableau, d’une production massive à décrocher la mâchoire, cette première cuvée met à l’honneur un groupe bien en place qui étale sur « From Dust To Creation » une puissance de feu indéniable. Agrémenté d’un visuel coloré et fourmillant de détails signé Mark Eskine (qui a également fait des merveilles sur les dernières œuvres d’ACOD, CONJURETH et REPULSIVE CREATION), cet album réussit le tour de force de marier une certaine sauvagerie historique à un death metal varié, plus actuel dans son approche. Je prends peu de risques à parier sur l’avenir radieux qui se profile pour le groupe à l’écoute de ces sept morceaux qui font feu de tout bois !