25 février 2023, 17:00

LABELS & LES BÊTES

"Le coté obscur de la force métallique" - épisode 65

Blogger : Clément
par Clément


Pas besoin d’être un expert en météo pour constater que ça caille un peu partout dans l’Hexagone. Mais ici, bien installé dans le nid douillet de HARD FORCE, nul besoin de sortir un plaid moche ou le chauffage d’appoint pour se réchauffer les esgourdes. Non, parce qu'avec la sélection mensuelle de LABELS & LES BÊTES et sa dose de metal sans faux col, la chaleur est toujours garantie ! Avec au programme ce mois-ci : dubo, dubon, du bon son qui nous vient d’un peu partout des quatre coins du globe avec un seul point commun : la qualité. Allez, une fois encore : en voiture Simone !
 

DISINTER / DISINTER : « Alliance Of Death » (Pest Records)

Non, vous n’êtes pas atteints de diplopie. Oui, nous avons bel et bien affaire à un split entre deux formations qui partagent le même nom. Celle qui ouvre les hostilités sur cet album avec quatre titres bien en chair est originaire de Lima au Pérou. Formée autour des deux vétérans Roberto Leonardi et Leonardo Navarrete, actifs dans l’underground local depuis presque trois décennies, elle s’est fait chantre d’un death metal classique et mid-tempo comme pouvait le pratiquer ASPHYX ou GOREFEST au début des années 90. C’est bien joué, c’est bien produit et ça fait toujours du bien par où ça passe.
L’autre DISINTER est quant à lui originaire de Chicago, Illinois, et fait monter la température d’un cran à grands coups d’embardées brutal death qui évoquent le MALEVOLENT CREATION de « In Cold Blood ».
Les quatre titres pilonnent sans répit mais c’est surtout cet énorme "Dead Inside", qui fait preuve de nuances dans le matraquage, qui est à coup sûr le point fort de ce split. Un split qui demeure une bonne opportunité pour découvrir des groupes qui perpétuent la tradition avec ferveur... et avouez que deux DISINTER pour le prix d’un, cela ne se refuse pas !
(Clément)


​DISINTER : « Breaker Of Bones » (Pest Records)

Une fois cette savoureuse mise en bouche ingurgitée pour préparer le terrain pour le plat principal, passons aux choses sérieuses avec le sixième album du DISINTER américain.
Roulant sa bosse depuis plus de 30 ans au sein de l’underground outre-Atlantique, le groupe a vu passer dans ses rangs une quinzaine de musiciens, ce DISINTER est plutôt du genre dur à cuire comme en témoigne son brutal death première classe. Pas de place pour les chichis ici, il faut que ça saigne à grand renfort de cassures rythmiques foisonnantes, de breaks casse-nuques et de riffs virils qui alternent puissance et rapidité.
Quant à la basse, celle-ci claque comme une fessée des grands soirs, la section rythmique martyrise et la batterie enchaîne plans mitraillettes sur gros blasts sans sourciller. Exécuté avec doigté, produit sans faux col, « Breaker Of Bones » va donner du fil à retordre aux plus vilains d’entre vous, pour sûr.
« C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes », voilà une expression qui sied comme un gant clouté à nos vétérans qui étalent ici tout leur savoir-faire pendant 38 minutes... intenses. Miam.
(Clément)


​BONECARVER : « Carnal Funeral » (Unique Leader Records)

Un monde, une muraille haute comme le mur qui sépare le royaume des 7 couronnes aux terres glacées dans la série Game Of Thrones sépare le premier album de BONECARVER (« Evil » sorti en 2021) de cette nouvelle offrande. Un dragon de glace nommé LORNA SHORE est à l'évidence passé par là pour tailler une brèche énorme et permettre aux Espagnols de passer un nouveau cap.
De grandes orchestrations comme celle de "Carnal Funeral" annoncent clairement le changement de ton de ces anciens CANNIBAL GRANDPA, s'orientant vers un deathcore résolument symphonique. La recette bien qu'épurée fonctionne parfaitement d'autant plus que BONECARVER dépasse largement l'attendu, n'ayant pas à rougir le moins du monde face à la concurrence techniquement parlant ("Ancient Atrocity") mais aussi au niveau de la production qui s'avère irréprochable.
Une belle prouesse qui ne peut, hélas, faire oublier son statut de suiveur (ou de "clone", le terme est plus fleuri...) de LORNA SHORE et autres A WAKE IN PROVIDENCE qui ont défriché le terrain avant lui. C'est d'ailleurs loin d'être déshonorant compte-tenu du brillant résultat auquel on assiste sur ce « Carnal Funeral » de fort bon aloi.
(Crapulax)


​FAITHXTRACTOR : « Contempt For a Failed Dimension - (Redefining Darkness Records)

Ça faisait un bail qu'on n'était pas tombé sur du bon vieux death metal des familles ! Retour en 2006 où sort la toute première démo d'un certain FAITHXTRACTOR (au moins, ils sont sûrs de ne jamais se faire piquer un nom aussi tordu...), duo composé des deux frères Thomas. Rapidement remarqués, un premier album apparaît dans les bacs dès 2008 : « Razing The World Of Myth ».
Comme la fratrie répète très peu et donne zéro concert, il faudra attendre très longtemps (2013 exactement) pour voir le second travail sortir sur le label Deathgasm Records (DIABOLIC). Pour assurer un minimum de concerts, Ash Thomas prend alors définitivement le lead et recrute deux membres d'ESTUARY, la chanteuse/bassiste Zdenka et le batteur Charlie, ainsi que le guitariste Jason de MACHINATIONS OF FATE.
Après moult changements de line-up, Ash et Zdenka demeurent seuls aux commandes. Autant dire que c'est pas demain la veille qu'on risque de les voir passer dans nos contrées pour pouvoir écouter en live ce quatrième album bien produit et bien brutal ("Relative First Occurence"), jonché de belles petites parties solo qui ne sont pas sans rappeler DEICIDE ou MORBID ANGEL. Sympatoche donc !
(Crapulax)


​AT THE ALTAR OF THE HORNED GOD : « Heart Of Silence » (I, Voidhanger Records)

Avec ce deuxième album d’un black metal atmosphérique absolument hypnotique, voire chamanique, le projet solo THE ALTAR OF THE HORNED GOD place la barre haut dans la quête d’une musique occulte et saisissante. Dès les premiers sons de tambours martelés de "Listen", on est plongé au cœur d’un rituel sombre dont nous serons à la fois acteurs et spectateurs.
Les 8 titres de « Heart Of Silence » sont une véritable ode aux ténèbres, une bande-son funeste pour une plongée avec les démons de l’humanité. Que ce soit aux rythmes de morceaux dark ambient aux synthés lancinants et aux vocaux psalmodiés ("Closing Circle" ou "Guardian Of The Threshold"), de véritables titres black metal blastés tels le morceau éponyme ou encore les plus lents et intenses "Chthonic Summoning" et "God Is In the Rain", AT THE ALTAR OF THE HORNED GOD sait jouer sur les atmosphères pour emmener son auditoire dans transe extatique ou une espèce de catharsis salvatrice.
La structure répétitive des morceaux, la voix de prêtre satanique d’Heolstor et les percussions omniprésentes rendent cet album addictif et novateur.
A suivre, si vous l’osez.
(Aude Paquot)


​ÚLFÚР: « Of Existential Distortion » (Dark Descent Records)

Après un premier EP « First Sermon » paru en 2018, les Islandais ÚLFÚРreviennent avec cette fois un album de huit titres d’un black/death metal furieux mais mélodique qui n’a que pour unique but de dépeindre les paysages volcaniques désolés de l’Islande et leur atmosphère des plus hostiles.
« Of Existential Distortion » est un bel équilibre entre un death brutal, des rythmes bourrins, des guitares tranchantes et des atmosphères black metal mais laisse aussi une place non négligeable et appréciable à des mélodies entêtantes. Des titres lourds et agressifs avec une voix growlée comme "Mockery Theatre" côtoient sans peine des morceaux très black blastés tel "Gods Left Behind" avec des hurlements d’outre-tombe maîtrisés.
Et puis sur "An Elegy To A Paradise Out Of Reach" ÚLFÚРn’hésite pas à imposer des passages plus épiques avec des guitares mise en avant.
Le déroutant et dissonant "Leviathan Dreams" termine un album aussi riche qu’intéressant. « Of Existential Distortion » ravira aussi bien les fans de death que de black, bref les fans de blackened death ou deathened black de tous horizons.
(Aude Paquot)


​TRAMALIZER : « Fumes Of Funeral Pyres » (Soulseller Records)

L'infâme école finlandaise est de retour avec le tout jeune loup affamé TRAMALIZER qui par la vaillance de son authentique death-metal old-school, rend un vibrant hommage aux cultissimes formations compatriotes PURTENANCE, DEMIGOD, CONVULSE ADRAMELECH et CARTILAGE.

Avec ce premier brûlot fumant et empruntant insolemment à la lourdeur incisive des premiers DISMEMBER et ENTOMBED, le groupe puise aussi mélodiquement dans la technicité d'un habile DEMILICH des plus survoltés.

Rendant grâce à l'ignoble boucher russe de Rostow ainsi qu'au défunt pionnier FEROX, TRAMALIZER impulse une impitoyable volonté dégénérée à dramatiser son caverneux death-metal graisseux.
(Charles Zampol)


​OAK : « Disintegrate » (Underground Activists)

D'une funeste rencontre entre le chanteur/guitariste de GAEREA, son invité bassiste ainsi que son ex-batteur présent sur leur album « Unsettling Whispers » en 2018, OAK naquit tristement d'une embryonnaire dépression ornée de tentaculaires oraisons.

Ce spleenétique second album mortifère, « Disintegrate », annihile tout espoir de rédemption permise loin du déjà antédiluvien DAEMONARCH et luciférien MOONSPELL abyssalement sanctifiés.

Tel un anonyme "chêne" colérique à la sève volcanique, OAK émeut par son atmosphérique doom/death-metal funéraire et par sa sépulchrale pachydermie en une infinitésimale douleur auditive des plus acidulées et torturées...
(Charles Zampol)

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK