« Il ne faut pas se fier aux apparences ». Voilà une citation qui prend tout son sens avec ONTBORG. Alors qu’avec un tel patronyme, on imaginerait ce groupe sorti tout droit des froides contrées du nord de l’Europe, c’est en fait... du nord de l’Italie dont celui-ci est originaire. Mais il ne faut pas non plus se fier au climat sec et ensoleillé dans laquelle il baigne une bonne partie de l’année pour en déduire qu’il n’a pas son mot à dire en matière de metal extrême. C’est d’ailleurs dans les sources suédoises, quelque part du côté de Göteborg à la fin des années 90, qu’il s’abreuve avec délice. Le contexte étant planté, il est temps d’examiner la bête d’un peu plus près.
« Following The Steps Of Damnation » est le deuxième album de ces quatre larrons, qui avaient déjà fait forte impression en 2019 à la sortie de « Within The Oblivion ». Ce dernier redonnait en effet ses lettres de noblesse à toute cette scène, si prolifique, à grand renfort de mélodies épiques et de riffs d’une époque bel et bien révolue. Voilà qui annonçait un vrai régal pour les amateurs de death metal mélodique rehaussé d’un soupçon de black bien senti ! Toujours inspirés par la scène suédoise de la deuxième partie des années 90, les Italiens partagent une nouvelle fois avec ces formations historiques le sens inné du riff froid et précis ainsi qu’un goût immodéré pour les trémolos par paquet de dix. Cet album est à ce titre exemplaire de la première à la dernière seconde. Majoritairement porté sur le mid-tempo et les grosses rythmiques bien velues, ONTBORG n’en oublie pas pour autant de rendre hommage à l’autre versant, historique, de cette scène en balançant quelques rythmiques à faire dresser les poils des fans de DISMEMBER !
Sans surprise, et c’est aussi une constante dans le genre, l’exécution est ici limpide et exemplaire de précision, avec un travail remarquable effectué par le duo de guitaristes Florian Reiner et Lukas Flarer. Ce dernier fait également des merveilles aux manettes puisqu’il a supervisé l’enregistrement, le mixage et le mastering avec un doigté remarquable. D’ailleurs, le son qu’il façonne pour ses petits camarades n’a rien à envier aux productions les plus musclées du Studio Abyss. Cerise sur le gâteau : Juanjo Castellano est encore une fois préposé aux illustrations en troussant un visuel de toute beauté, très ancré dans cet esprit old-school si cher à Dan Seagrave. Les fans des premiers IN FLAMES, GARDENIAN, EUCHARIST ou, pourquoi pas, NECROPHOBIC vont trouver ici de quoi aiguiser leurs incisives avec bonheur. Parce qu’ils le valent bien !