28 février 2023, 18:36

THE GREAT OLD ONES

Interview Benjamin Guerry


Alors que NATURE MORTE achève ses balances, Benjamin Guerry, l’âme de THE GREAT OLD ONES, se réjouit de l’accueil fait à son groupe par le Black Lab ce 17 février. La formation est sur la route pour trois dates. Après Wasquehal donc, les Grands Anciens auront été honorés à Arlon (Belgique), le 18 février, et Colmar, le 19 février... L'occasion de s'entretenir donc avec le chanteur et guitariste du groupe de Bordeaux.


Quelle est l’actualité de THE GREAT OLD ONES ?
Nous sommes en train d’écrire pour notre prochain album mais il faudra être patient. Nous mettons surtout au point un nouveau projet pour cet automne. C’est une musique pour un ciné-concert, qui nous tient vraiment à cœur. C’est lié à Lovecraft, bien entendu. Nous y travaillons depuis longtemps, nous avons commencé durant la pandémie car l’idée était de créer quelque chose qui aurait été adapté aux concerts en mode assis. Ça prend plus de temps que prévu. Nous ne voulons pas traiter cette idée à la va-vite, au contraire nous souhaitons la développer en profondeur.

Peut-on savoir de quel film il s’agit ?
C’est un film muet, relativement récent. Nous n’en dirons pas plus pour l’instant si ce n’est qu’il est l’adaptation de l’une des plus célèbres nouvelles de Lovecraft.

Doit-on s’attendre à du pur THE GREAT OLD ONES pour ce projet ?
Nous respecterons notre style, notre univers. La musique sera violente et lourde. Oui, ce sera du pur THE GREAT OLD ONES.

Où cette œuvre sera-t-elle jouée ?
Nous pensons la faire tourner dans différentes salles... mais, même si nous avons déjà quelques idées de lieu, il nous faut encore y réfléchir.

Peux-tu revenir sur votre dernier album, « Cosmicism », qui date de 2019 ?
Il a très bien fonctionné ! Nous sommes ravis de la production de ce disque et de l’accueil que le public lui a réservé. Même s’il a été pénalisé par la pandémie, qui nous a empêché de réaliser tout ce qui était prévu, nous avons eu la chance de faire la tournée française et de pouvoir jouer « Cosmicism » en entier. Depuis 2022, nous avons été actifs, avec des participations à l’Inferno en Norvège, à note quatrième Hellfest, au Motocultor, aux MetalDays en Slovénie et au Graspop, où ce fut fantastique.

THE GREAT OLD ONES sera-t-il toujours liée à HP Lovecraft ?
Même si quelques-uns de nos morceaux s’inspirent d’autres textes, comme Le Roi Jaune – bon, qui a aussi été une source pour Lovecraft... – ou de la ville de Carcosia, créée par Ambrose Bierce, HP Lovecraft reste notre source essentielle.

Continues-tu de découvrir des œuvres autour de Lovecraft ?
En ce moment je lis beaucoup de BD autour de son univers. Je pense aux adaptations en manga de Gou Tanabe, qui sont extraordinaires, au Bestiaire du Crépuscule, de Daria Scmitt, une biographie fantasmée de HPL, ou aux œuvres de Breccia fils.

L’actuelle popularité de Lovecraft, dont les œuvres et les créatures appartiennent désormais à la pop-culture, te dérange-t-elle ?
Je ne suis pas élitiste pour un sou. La popularité de Lovecraft ne me dérange donc pas... D’ailleurs, j’achète tout ce qui est lié à HPL, ses biographies, les bouquins pour gosse tirés de son univers... C’est mon pêché mignon ! Comme je l’ai découvert jeune, ce sont de vraies madeleines de Proust pour moi. J’adore trouver des clins d’œil à ses créations dans des illustrations, dénicher certaines de ses citations dans les textes d’autres auteurs : c’est un plaisir. J’ai l’impression de connaître son œuvre par cœur, de maîtriser son univers, sa cosmogonie, les liens tissés entre ses différentes nouvelles.

Restons dans le domaine de l’illustration. L’univers graphique de THE GREAT OLD ONES est très marqué...
Jeff Grimal, notre illustrateur, appartient à notre univers ; il faisait partie du groupe comme musicien à nos débuts. Je lui donne des indications et son talent fait le reste. Il sait mettre le doigt là où il faut, il tombe juste. Pour le prochain album, je n’ai pas encore réfléchi à l’artwork. Nous pouvons nous ouvrir à d’autres artistes. Ainsi notre dernier t-shirt est-il signé Business For Satan. Il a une âme, il est très sombre.

Et même quand cet univers est traité de façon humoristique, décalé, ça ne t’embête pas ?
Non, ça ne gâche pas mon plaisir... Même dans le domaine du jeu, de société ou de rôle, ça reste de l’épouvante. Le côté sombre et désespéré, nihiliste demeure, comme la profondeur. Cthulhu est si charismatique... Même moi, quand j’offre un cadeau aux enfants de mes amis, il y a toujours un lien avec une pieuvre. Une fois, j’avais choisi une autre peluche... et c’était la déception ! Bon, malgré tout, THE GREAT OLD ONES n’est pas pour les enfants.

Es-tu toujours le compositeur principal, voire unique, du groupe ?
C’est plutôt moi, oui, qui me charge des compositions. J’ai commencé tout seul, dans ma chambre. Pour le prochain disque, j’aimerais des interventions des autres musiciens du groupe, qui sont talentueux... mais il faut avoir du temps ensemble, être disponibles. En tout cas, j’adorerais intégrer mes compagnons au processus de création.

Lequel de tes morceaux résumerait le mieux THE GREAT OLD ONES ?
Difficile... "Antarctica", le premier morceau de « Tekeli-Li ». Il comporte une partie intense et un aspect immersif, atmosphérique, ce qui nous représente bien, qui est un bon aperçu de nos deux premiers albums, très ancrés dans le post-black metal. Cette chanson est très attendue en concert. J’aime beaucoup, sur « Cosmicism », "The Omniscient", très rapide, et "Nyarlathotep", qui mise sur la lourdeur. Ainsi sont montrées les deux faces du groupe.

A quoi peut-on s’attendre comme concert ce soir ?
Nous jouons au moins un morceau de chacun de nos albums, en insistant sur « Cosmicism ». Nous changeons de temps en temps notre set-list mais pas intégralement. Ça demanderait du travail... et notre temps est pris par le projet de ciné-concert !
 

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK