17 mars 2023, 16:45

STÖMB

Interview pour la sortie de l'album "Massive Disturbed Meta Art"

Blogger : Clément
par Clément

STÖMB est de retour sur les platines et cela va se savoir ! « Massive Disturbed Meta Art », troisième album du groupe parisien sorti ce vendredi 17 mars chez Klonosphere, propose une fois encore un metal moderne à la croisée du djent et du post-metal avec dix chansons de très haut vol ! En attendant de poser vos oreilles sur cette petite merveille, HARD FORCE a pris le temps de faire le point avec le groupe quelques jours avant la sortie du disque...
 

Dans quel état d’esprit êtes-vous avec la sortie de « Massive DIsturbed Meta Art » ?
Nous sommes vraiment impatiens de pouvoir sortir enfin cet album et de proposer une nouvelle expérience musicale. C’est assurément notre production la plus aboutie !

Après plusieurs années d’autoproduction, le groupe a cette fois-ci signé avec Klonosphere, voilà une très bonne nouvelle au vu de la réputation du label ! Est-ce que cela signifie un changement de cap pour la suite ?
Oui, nous avons la chance de travailler avec Klonosphere pour la promotion de cet album. Et nous conservons une liberté d’expression artistique entière sur la production. Le label nous accompagne et nous soutient dans la diffusion et la promotion de façon globale. Nous avions très envie de travailler avec eux compte tenu, comme tu l’as mentionné, de leur réputation, et clairement nous en sommes ravis.

Cet album frappe une nouvelle fois d’entrée de jeu par sa durée qui dépasse l’heure de musique. 1h07 exactement ! Contre 1h11 pour le précédent... Doit-on en conclure que vous étiez encore particulièrement inspirés avant de rentrer en studio ? Est-ce le format qui convient le mieux pour exprimer toutes vos idées ?
Nous avons toujours considéré le format "album" comme une sorte de roman, à l’instar d’une histoire suffisamment longue pour que l’on puisse se laisser entraîner et y plonger sans retenue. L’immersion est importante et il faut pouvoir y accorder le temps nécessaire. D’un autre côté, il ne faut pas non plus que cela soit trop long pour ne pas perdre l’auditeur. Mais ce format nous permet de développer notre concept avec la profondeur qu’il est nécessaire de lui donner. Pour cet album, le processus de création a été fait à l’envers de ce que nous avons toujours fait. Aurélien, guitariste et compositeur du groupe, a toujours été le premier moteur du projet en proposant des morceaux que nous arrangions ensuite pour donner une cohérence et orienter l’ensemble vers un concept. Sur « Massive Disturbed Meta Art », il a composé la musique... après le développement du concept. Nous savions qu’il y aurait 10 titres, et que chacun correspondrait à un aspect du concept, le tout formant un ensemble cohérent. Mais c’est un peu par hasard que nous avons terminé la production sur un timing similaire à l’album précédent.

La première chose que j’ai ressenti à l’écoute de cet album, c’est que celui-ci, tout en ayant la complexité que l'on attend de la part du groupe, n’hésite plus à piocher ses influences au-delà du djent qui est pourtant votre marque de fabrique. Celle-ci incorpore en effet plus de parties atmosphériques et des incursions électroniques qui confèrent un côté très "cinématographique" à votre musique...
C’est vrai qu’une bonne partie des racines du groupe puise dans le metal moderne et dans le djent, mais nous ne nous sommes jamais vraiment rangés dans cette case très "technique". On nous a un jour décrit comme groupe "post-djent", pour associer les sonorités et la musicalité du djent aux ambiances et atmosphères post-rock, et c’est vrai que cette appellation nous a un peu plus parlé. D’ailleurs le côté cinématographique a toujours été important pour nous, jusqu’à l’aspect live où nous utilisons de la projection vidéo pour une immersion totale. Nous avions déjà expérimenté diverses choses sur les productions précédentes avec des samples de voix, des sonorités électroniques, mais cet album nous a vraiment poussé à aller plus loin pour coller aux intentions que nous avions dès le départ vis-à-vis du concept. En plus d’avoir pu collaborer avec des artistes reconnus sur certains morceaux, nous avons eu le bonheur de travailler le son de l’album avec Léo Natale, guitariste et compositeur de THE DALI THUNDERING CONCEPT. C’est lui qui a signé la composition des parties electro des morceaux "The Extantrasy" et "An Absence Of Sun". Lorsque nous avons voulu intégrer ces sonorités assez spécifiques type "dark synthwave", nous avons immédiatement pensé à lui et son travail a parfaitement collé à nos attentes. Nous sommes ravis du résultat...


Le morceau qui introduit l’album, "The Realm Of Delirium", met à l’honneur Laure Le Prunenec qui apporte une patte typiquement IGORRR-ienne sur celui-ci. Vous connaissiez-vous avant cette collaboration ? Votre univers et le sien se complètent à merveille...
Merci ! Non, nous ne nous connaissions pas personnellement mais nous étions tous très fan de IGORRR et de la voix et personnalité uniques de Laure. Quand le morceau a été suffisamment abouti, nous avons eu l’idée d’ajouter des voix pour donner plus d’intensité au côté mystique. Il y avait un côté chamanique, ritualiste qui s’en dégageait et l’idée d’y associer Laure a alors fait son chemin. Nous avons donc décidé de la contacter pour lui proposer cette collaboration et c’est comme cela que le morceau s’est construit avec elle. Nous lui avons donné carte blanche pour son interprétation, seulement quelques directions sur les intentions et le sens du morceau. Mais nous voulions justement qu’elle apporte sa touche, ses propres émotions à la chanson : sa voix donne des frissons !

"Meta Art" a, lui, fait l’objet d’un clip superbe où le frontman des Norvégiens SHINING Jørgen Munkeby apporte sa patte, peux-tu nous en dire un peu plus sur cette collaboration haute en couleurs ? Le saxophone qui accompagne le morceau est juste d’une beauté saisissante...
Le processus sur "Meta Art" a été sensiblement le même que pour la collaboration avec Laure, à la différence qu’Alex, bassiste du groupe et directeur artistique sur cet album avait dès le départ l’envie d’intégrer un saxophone et avait ce rêve un peu fou de proposer cela à Jørgen. Une fois qu’Aurélien avait écrit le morceau avec la ligne mélodique globale du saxophone, nous l’avons contacté. Il a été emballé par l’idée et une fois de plus nous avons été scotchés par sa proposition. Il a été au-delà de ce que nous attendions et son interprétation du morceau lui confère une tout autre dimension.

L’artwork est aussi surprenant, avec un côté ésotérique, psychédélique qui ramène l’auditeur à l’acronyme formé par le titre de l’album « MDMA ». En quoi celui-ci retranscrit ce titre plutôt évocateur ? Quel artiste est derrière sa création ?
« Massive Disturbed Meta Art », alias « MDMA » est un album qui aborde l’altération d’état, de l’esprit par la prise de psychotropes et des prises de conscience qui en découlent. Nous parlons ici de transcender la condition humaine. Il ne s’agit pas de faire l’apologie de la drogue mais plutôt de proposer un voyage spirituel, introspectif et mystique. L’artwork de l’album est en fait un ensemble de symboles forts faisant chacun référence à un titre. Nous retrouvons le crâne pour la conscience, le cœur pour la transe, les yeux pour l’omniscience, les papillons pour la transformation, les cristaux de la substance MDMA, les psilocybes et l’homme. Alex a commencé par esquisser l’idée qu’il avait en tête puis nous avons demandé à Nathan Glover, designer graphique et artiste avec lequel nous avions déjà collaboré sur un design de merchandising pour notre précédent album « From Nihil », s’il était partant. Nous adorons son travail et Alex était persuadé que son approche collerait parfaitement avec le côté psychotique que nous voulions pour cette pochette.

Dans la chronique que j’avais réalisée en 2017 pour la sortie de l’EP « Duality », j’avais mis en avant la qualité évidente de la production "maousse costo" signée par Andrew Guillotin des Hybreed Studios. Une fois encore sur « Massive Disturbed Meta Art », ​la production est d’une clarté et puissance implacable et souligne le travail de Léo Natale et de Pierrick Noel (Atelier Mastering). Comment s’est déroulé l’enregistrement de l’album ?
Cet album a pris une direction artistique différente de façon assez naturelle. Les morceaux comprenant des parties composées par Léo ("The Extantrasy" et "An Absence Of Sun") nous ont permis de l’intégrer dans la boucle et de le plonger dans notre univers. Petit à petit et à force de travailler avec lui, nous avons eu envie de lui laisser les commandes pour l’équilibre global de l’album. Sa vision et sa patte nous avaient déjà bluffés sur les parties composées et connaissant son travail avec THE DALI THUNDERING CONCEPT, nous avons lancé la machine dans la foulée. Concernant le mastering, nous sommes retournés chez Pierrick qui est l’une des meilleures références en la matière et qui avait fait un boulot incroyable sur « From Nihil ».

J’ai vu sur votre page Bandcamp que vous proposiez les retranscriptions séparées des parties de batterie, de guitare et de basse de l’album « From Nihil ». Qu’est-ce qui vous a inspiré cette démarche ? Est-ce une demande de votre public pour plonger encore plus dans l’univers du groupe ?
En effet, il nous est arrivé quelques fois d’avoir des demandes de tablatures, nous avons même vu quelques vidéos de reprises de certains de nos morceaux sur YouTube. Cela nous a agréablement surpris et nous nous sommes dits que si cela intéressait certains musiciens de jouer nos morceaux alors autant leur donner toutes les clefs de la meilleure des façons. Nous retranscrivons chaque morceau depuis le premier album afin de conserver une trace écrite de ce tout ce que nous composons. Les morceaux sont parfois complexes et il peut être assez compliqué de retrouver un riff ou un autre. Là, le challenge était de pousser le travail pour un résultat impeccable autant dans la retranscription que dans la mise en page. Le public rock/metal est, nous le savons bien, composé de nombreux musiciens et l’appréciation d’une musique peut aussi passer par la reproduction de celle-ci.

Voilà un peu plus d’une décennie que le groupe est actif, quel regard portez-vous sur les premières années ? Comment résumeriez-vous simplement ces dix années d’engagement au sein de la scène djent hexagonale ?
Avec le recul, nous sommes très heureux d’avoir pu nous faire une petite place dans le paysage du metal moderne français. C’est un peu moins évident d’avancer en proposant une musique instrumentale mais l’objectif pour nous a toujours été de faire ce que nous voulions... comme nous le voulions ! Nous avons toujours conservé cette ligne directrice tout en évoluant et en cherchant à ajouter de nouvelles dimensions, de nouvelles influences. Le développement des concepts nous a permis à chaque production de sortir un peu, voire beaucoup, de notre zone de confort...

STÖMB a déjà annoncé sa présence sur la 4e édition du Grofest qui se tiendra les 14-15 et 16 avril à Bilière (64), avez-vous d’autres dates prévues dans les prochains mois pour présenter « Massive Disturbed Meta Art » au public ?
Oui, l’objectif est de défendre maintenant autant que possible ce nouvel album. Nous souhaitons rectifier le tir après la sortie de « From Nihil » qui est tombée pile-poil au moment de la pandémie. Les dates seront annoncées lorsqu’elles seront finalisées mais pour l’instant le Grofest est l’événement à ne pas rater si vous voulez nous voir sur scène !

Encore merci pour votre disponibilité à tous les quatre, le mot de la fin vous revient... à bientôt !
Merci à HARD FORCE et à tous ses lecteurs. Nous espérons que vous serez nombreux à découvrir notre nouvel album. N’hésitez pas à nous retrouver sur les différentes plateformes pour en apprendre plus sur le concept et notre musique. Nous espérons vous voir bientôt en live et en attendant... n’oubliez pas de consommer "local" et de soutenir les groupes et associations qui, aujourd’hui plus que jamais, ont besoin de vous pour faire vivre la scène.

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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