12 mars 2023, 23:59

KISSIN' DYNAMITE + DYNAZTY + FORMOSA

@ Strasbourg (La Laiterie)

Grosse affiche en ce dimanche soir à la Laiterie. Le programme ? Du heavy et du hair metal, du « riff fifilles pas à Paname... mais à Strasbourg », ou plus simplement du glam-rock dirait l’autre.

Avec ma collègue d’un journal concurrent nous arrivons en retard. Une bête erreur de lecture du running-order nous fait rater la moitié du concert de FORMOSA qui ouvre le bal. Nous sommes ébahis par les dernières chansons que nous découvrons. Ce tout jeune groupe d'Essen en Allemagne déborde d’une incroyable énergie. "Horns Up" est un mélange maîtrisé de JUDAS PRIEST et du reste de la NWOBHM. Le frontman avec son manteau à plumes noires pourrait tenir la dragée haute à crazy Ozzy. Une réelle maîtrise du style, avec de l’ampleur et de l’aisance. "Manic Lover" se livre à une audience déjà nombreuse, un hard rock contenu, des soli façon southern-rock, ou comment tirer des larmes aux minettes, mais aussi aux bikers barbus aux cœurs d’artichaut que nous sommes. Le final arrive avec un "Bad Boys" qui résonne comme le leitmotiv de FORMOSA. Ça claque comme dans les 70's, AC/DC et KISS touch, ça remue dans la fosse... je regrette d’avoir manqué le début...

Place aux Suédois DYNAZTY. "Power Of Will" te réveille les morts avec un heavy power metal digne des premiers BATTLE BEAST. Nils le frontman a une voix incroyable, qui porte loin. La salle part en vrille, ça danse et ça chante. J’adore. Une heure quinze de show pour une douzaine de titres, on va être bien ce soir. Un groove au style AMARANTHE sur "Firesign", miam... Gros moment avec le hit "Natural Born Killer", ovationné avec son sens du riff et des mélodies dignes des collègues de SABATON. Si vous devez décourvir ce groupe, ce titre est parfait. DYNAZTY c’est comment exorciser une journée de merde avec une bonne dose de heavy metal !

Avalanche de styles, des fulgurances tel ce "The Grey" qui nous baigne de power-metal, des soli de guitar-heroes, plus 80's tu meurs. Un larmoyant "Yours" prenant, va falloir éponger la salle please, un offensif "In The Arms Of a Devil" qui gagne les cœurs de chacun, un groovy et poignant "Waterfall", ou l’explosif "Presence Of Mind"...  j’ai bien dit qu’il fallait passer la serpillière. Le temps file comme du sable entre les doigts quand le concert est bon. Et il l’est. Tu en veux plus ? "The Human Paradox" déboule, vif et heavy à souhait, on frôle l’émeute chez les chevelus. Puis, le final d’enfer est servi avec "Heartless Madness", avec son refrain ultra fédérateur. DYNAZTYa réussi son tour de force metal. On acclame bien fort.

Voilà les stars. KISSIN' DYNAMITE, et ils commencent fort avec "No One Dies A Virgin", embrasant la Laiterie. Oui mais non, nous n’étions pas préparés à prendre une claque sonore d’emblée ! Faut croire que les Allemands voulaient faire comme chez eux et ne pas prendre de gants. Ma collègue est toute folle, remarquez que cela résume l’état d’esprit de chacun en entendant "I've Got the Fire", puis l’ultime "Sex Is War". Cette philosophie du plaisir immédiat on la connaissait sur albums, mais l’entendre chanter haut et fort à grands coups de riffs heavy c’est autre chose. On se croirait revenu à l’ère "Runaway" de Jon et Richie. Incroyable comment Hannes Braun cet enfant star de 10 ans révélé dans une émission télévisée est devenu la rock Idol d’aujourd’hui, malgré sa tête de renard malicieux et sa crinière peroxydée. Je me moque, ma collègue me corrige, j’avoue que sa voix porte loin et fort, que sa prestance est indéniable quand il nous fait groover sur "Love Me Hate Me". Et chapeau à ses interventions en français régulières qui montrent son respect pour ses fans gaulois. Voilà toute la fosse qui chante à tue-tête et ondule du corps, excellent !

 Le show sous les spotlights colorés se poursuit avec un "Only The Dead" qui restera dans nos souvenirs rock'n'roll. Le dernier album « Not The End Of The Road » est très représenté et cela augmente ma jubilation. Ajoutez "What Goes Up" et le fédérateur "Yoko Ono" pour que les 300 personnes présentes hurlent les refrains comme 3000. KISSIN' DYNAMITE est un réel grand représentant du genre, usant de riffs hérités des aînés pour un rendu live moderne, on obtient un très bon "crüe". Instant royal avec "I Will Be King" qui voit Hannes revêtir cape, couronne et sceptre pour un clin d’œil glam à son enfance sous les projecteurs. La scène dotée d’escaliers parallèles et d’une deuxième scène surélevée permet une mise en valeur du frontman et des guitaristes. C’est classe, c’est rock, c’est impérial. J’espère que personne ne m’a filmé en train de danser.

On s’offre un break jazzy hard rock sur "Six Feet Under", ma jolie consœur m’apprenant qu’à la base les frangins Braun sont issus du jazz, d’où le titre si typique, et nous profitons d’un moment de pure émotion. Puis on file à 200 à l’heure sur les highways du hair metal avec "You’re Not Alone", les perruques sur nos crânes chauves s’envolent au son de nos voix scandant « You’re Not Allooooonnnneeee !!! ». Bon dieu comme le son live de ce groupe vous libère de tout. Et comme KISSIN' DYNAMITE est généreux... Nous terminons sur "Not The End Of The Road", un morceau qui a dû être né d’un pacte avec le diable du rock'n'roll...

Rappel avec "Flying Colours". Dernier tour de piste à grand renfort de rock joué vite et fort, de sourires et d’applaudissements. C’était KISSIN' DYNAMITE, un bon coup de pied heavy metal dans le cœur. Punaise j’ai adoré. On s’embrasse tous et on est prêts à démarrer une nouvelle semaine...

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK