15 mars 2023, 23:59

KISSIN' DYNAMITE + DYNAZTY + FORMOSA

@ Wasquehal (The Black Lab)

Les t-shirts POISON ou SKID ROW, en plus de ceux à l’effigie des groupes à l’affiche, fleurissent dans la salle. Pas de doute, voici une soirée glam (heavy) rock avec le passage par le Black Lab de la tournée en co-tête d’affiche de KISSIN’ DYNAMITE et DYNASTY, accompagnés de FORMOSA.

Devant un parterre dégarni – est-ce dû au début du concert à 19h30 alors qu’il semblait prévu pour 20h ? – les Allemands, en cuir pour deux d’entre eux, aux couleurs de JUDAS PRIEST (une source d’inspiration du groupe comme en atteste "Horns Up") pour le guitariste, entament un show solide de 40 minutes. Leurs titres évoquent souvent MÖTLEY CRÜE, surtout en raison de la voix de Nick Bird – trois des quatre membres du groupe se prénomment Nick... – qui rappelle celle de Vince Neil. Le chanteur, coiffé d’un superbe mulet, tombe vite la veste pour se retrouver torse nu et enfile un extravagant costume à plumes noir pour interpréter la ballade "Manic Lover". Un soupçon d’AC/DC, des soli southern-rock et un air de WHITESNAKE complètent les influences des hard-rockers qui livrent, dans la bonne humeur – « Aimez-vous la bière ? » demande le frontman – et les poses heavy, un set efficace, lancé par l’excellent "Living On A Blade".


Me voilà ensuite confronté à un dilemme : à la différence d’une grande majorité du public, j’ai choisi de me rendre ce soir au Black Lab pour la prestation de KISSIN’ DYNAMITE bien plus que pour celle de DYNASTY, dont la musique ne m’a jamais enthousiasmé. Le concert des Suédois, hélas, n’a pas modifié mon ressenti. Brillants techniquement, portés par un son d’excellente qualité, ils sombrent dans une grandiloquence vite lassante. De leur intro ("Ameno" d’ERA) aux interminables soli de basse, guitare, batterie, le temps s’écoule lentement... Certains passages, comme quand les guitaristes Rob Love Magnussen et Mike Lavér descendent leur bière à toute vitesse en continuant à jouer, sont amusants mais les morceaux m’apparaissent trop calibrés, comme si les gaillards appliquaient sans cesse leur petite recette noyée de mélodies sirupeuses ("Presence Of Mind"). Quand ils ajoutent un peu de sel, le plat devient franchement immangeable comme sur le dansant et pénible "Natural Born Killer" qui fait penser à AMARANTHE, groupe d’origine du chanteur Nils Molin, impecccable vocalement. Si je finis par fuir l’ennui et les premiers rangs en allant savourer une bière, je dois avouer que de nombreux fans se régalent, connaissent toutes les paroles et vivent un moment intense.


Après un temps mort un peu longuet, voici enfin sur scène KISSIN’ DYNAMITE, emmené par Johannes Braun, chanteur au charisme intense, aux mimiques rieuses sous son épaisse chevelure blonde très années 80, très Michael Monroe... et dont la voix légèrement éraillées colle à merveille au "stadium rock" de ses comparses. Certes ancrées dans le hard-rock/glam-rock des années 80 américaines, leurs compositions, enrichies de touches personnelles, sont de vraies bombes qui donnent envie de partir en virée, de se lancer dans une soirée qui ne finira qu'à l'aube. La prestation des Allemands est un enchantement, un ravissement, ponctué de moments forts, marqué par les intervention, en un français recherché s’il vous plaît, du frontman.


Le concert débute et s’achève, hors rappel, par les deux seuls titres tirés du dernier et excellent album du gang, « Not The End Of The Road » : le rapide "No One Dies A Virgin" est idéal pour une entame explosive et le morceau éponyme, au refrain jouissif – l’une des marques de fabrique du quintet – claque comme un hymne. "You’re Not Alone" est un chef d’œuvre glam d’émotion et d’intensité, repris en chœur par une fosse conquise. "I Will Be King" reste un incontournable avec un Johannes déguisé en roi, cape sur le dos et sceptre à la main, qui s’assoit sur un roadie comme sur un trône. Il fait participer le public qui, beau joueur, répond à la moindre de ses sollicitations. Ses comparses, légèrement maquillés pour certains, multiplient les attitudes metal, entre deux soli bien sentis. Le mid-tempo swing "Six Feet Under" transmet une émotion réelle, sans briser l’intensité, sans éteindre l’énergie du show. "Living In The Fastlane", inédit publié sur le double best-of du groupe en 2021 précède un solo de batterie. Enfin "Flying Colors", archétype du talent de KISSIN’ DYNAMITE, conclut en beauté cette petite heure savoureuse, passée bien trop vite.

Le public applaudit les musiciens alors que Johannes Braun, ultime facétie, grimpe sur les épaules de ses camarades avant de longuement saluer ses fans. C’était frais, c’était fun, c’était festif !


Photos © Sébastien Feutry - Portfolios : KISSIN' DYNAMITE / DYNAZTY / FORMOSA

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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