27 avril 2023, 23:59

METALLICA

@ Amsterdam (Johan Cruyjff ArenA)


Full Speed Or Nothing ! (attention, spoiler)

Impatients que nous sommes, nous n’avons pas pu attendre les 17 et 19 mai prochains au Stade de France pour profiter du nouveau concept de METALLICA. Deux soirées avec deux set-lists complètement différentes, AUCUNE redite. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à avoir fait le déplacement, car de multiples nationalités européennes se côtoient, mais aussi américaine et australienne. Il est vrai que pour les fans les plus acharnés, cette promesse de 32 titres différents a de quoi séduire. Les pronostics vont d’ailleurs bon train : allons-nous avoir des inédits ? Des raretés impensables ? Les nouveaux titres vont-ils résister à ce baptême du feu et, surtout, dans quel état est le groupe ? Une question qui sera balayée d’un revers de la main par un METALLICA au top de sa forme.

Ce qui frappe d’entrée de jeu, lorsque nous pénétrons dans cette arène, c’est le gigantisme de la nouvelle scène centrale. Les huit tours imposantes surmontées d’écrans géants donnent une indication, ainsi que la taille imposante de la scène sur laquelle nos quatre cavaliers vont gambader pendant 2 heures. Pour vous donner un ordre d’idée, le précédent snakepit contenait moins de 500 personnes ; on peut désormais en loger 1200. 
Dès l’ouverture des portes, les barrières sont prises d’assaut par des fans qui n’attendent plus que leurs héros.

20h30. Le fameux "It's a Long Way to the Top (If You Wanna Rock'n'Roll)" d’AC/DC préchauffe la salle annonçant le début du show. La foule est électrique et nous voyons défiler sur les écrans les photos du groupe avec ses fans, notamment en meet & greet. Rien de tel pour se conditionner avant la grande messe. Les images rituelles de Sergio Leone que soutient "The Ecstasy of Gold" d’Ennio Morricone (disparu il y a trois ans) profitent également du nouveau dispositif des tours géantes. Dès le premier morceau, les Californiens mettent la barre très haut avec l’iconique instrumental "Orion", joué seulement une dizaine de fois sur ces 10 dernières années. La setlist se montre très vite à la hauteur des espérances, avec un "King Nothing" qui pointait aux abonnés absents depuis presque 20 ans (et à peine joué 20 fois durant cette période). Très vite arrive le moment de découvrir les nouveaux morceaux issus de "72 Seasons" ("Lux Æterna", et pour la première fois sur scène "Sreaming Suicide" et "Sleepwalk My Life Away"). Entrecoupés de "Fade To Black", ils se montrent à la hauteur de la discographie du groupe. Mention-surprise à "Sleepwalk My Life Away" qui voit Robert Trujillo s’emparer d’un médiator, ce qui n’est pas chose courante. On assiste à la réapparition également de "The Day That Never Comes", titre qui avait disparu depuis la tournée "Death Magnetic" achevée en 2010. Le final sera dantesque avec cinq des plus emblématiques morceaux de METALLICA ("Ride The Lightning", "Battery", "Fuel", "Seek & Destroy" et "Master of Puppets").

Une première soirée qui tient toutes ses promesses en terme de choix artistique. L’espace est plutôt équitablement occupé sur une scène circulaire qui se veut offrir une expérience pour tous, quel que soit le point de vue. Le groupe se révèle volontaire et visiblement heureux d’être là. L’objectivité qui s’impose à nous ne pourra nous empêcher de reprocher quelques approximations dans le jeu - comme souvent - et un son qui mérite quelques ajustements, mais il s’agit ici du tout premier concert dans une toute nouvelle configuration, il y a fort à parier que cela se règlera rapidement. Réponse le surlendemain.

Welcome home !

Deuxième soir dans la capitale batave et comme l’avant-veille, les pronostics s’échauffent encore plus entre les fans. Ceux qui ont été frustrés par la première setlist se mettent à spéculer de plus belle que leur titre préféré figure dans le second show. "The Frayed Ends of Sanity" revient d’ailleurs assez souvent dans la conversation. Attendons de voir ce que le groupe nous a concocté. Point commun avec le concert précédent, c’est un instrumental qui ouvre les hostilités : « The Call of Ktulu". Il n’en faut pas moins pour embraser l’arène de l’AJAX. D’autant que "Creeping Death" déboule ensuite avec son pont scandé par 60 000 fans en furie. La première rareté de la soirée, c’est "Leper Messiah", titre rageur extrait de l’album "Master Of Puppets", rarement joué live depuis 2006, tout comme "Until It Sleeps" qui, lui, n’a pas été interprété depuis 15 ans. A ce moment-là de la soirée, le contrat "surprises" est déjà clairement rempli, avec un groupe généreux et impliqué. Comme précédemment, on entre dans la séquence "72 Seasons" qui voit trois nouveaux extraits intégrer la setlist ("72 Seasons", "If Darkness Had a Son" et "You Must Burn!"), le tout entrecoupé de « Welcome Home (Sanitarium)". Le titre donnant son nom à ce nouvel album passe admirablement bien l’épreuve de la scène, tout comme "You Must Burn !". Le choix va en être d’autant plus cornélien à l’avenir. En attendant, le groupe enchaîne les classiques avant de nous ressortir un "Fight Fire With Fire", là aussi délaissé depuis 2009. La séquence finale est, quant à elle plus (trop), prévisible, même si l’intro de "One" est spectaculaire avec le son qui virevolte au-dessus de nos têtes et nous plonge dans un vrai champ de bataille.

A l’issue du package des deux dates, le contrat est-il donc réellement rempli ? Il l’est indiscutablement, et de la plus belle des manières. Même s’il y aura toujours à redire sur la mise en place, le groupe est 100% investi. James Hetfield est de retour : il pète le feu et, surtout, y prend manifestement plaisir. Cette nouvelle scène doit d’être apprivoisée, car elle est immense, mais les batteries de Lars Ulrich placées stratégiquement aux quatre coins de ce donut offrent une bonne rotation (tous les quatre titres, il se déplace vers un autre kit) et offre une prestation visuellement généreuse pour tous.
Niveau setlist, METALLICA a su puiser dans ses raretés live tout en conservant ses classiques (il était évident par exemple que "Nothing Else Matters" et "Enter Sandman" ne seraient pas joués le même soir, afin de contenter tout le monde). Et même si les titres de "St. Anger" manquent à l’appel ou encore certains excellents titres de "Load" ("Ain’t My Bitch" , "2X4"), tout espoir n’est pas perdu, car il se raconte que le groupe proposera d’autres titres sur les prochaines dates, ce qui ne manquera pas de ravir les "die hard fans" qui les suivent partout. 
Prochaine étape : le Stade de France !


© Julien Meurot | HARD FORCE

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