25 mai 2023, 23:59

GOROD + DROPDEAD CHAOS

@ Wasquehal (The Black Lab)


Avec DROPDEAD CHAOS, nous voilà invités à un saut dans le passé, à faire un bond au tournant des années 90 et 2000, à l’époque du neo-metal triomphant... La horde, aussi sauvage que sympathique, prend possession de la scène à sept, dans le rythme imposé par la batterie de Boris (BETRAYING THE MARTYR) sur "Underneath The sound", morceau tribal dans l’esprit des TAMBOURS DU BRONX.

Dès lors la folie s’empare des musiciens et de la salle. Après un échauffement sur le groovy "Escape", la fosse obéit à l’injonction de jumper lancée par un Renato (TREPALIUM) en feu avant d’attaquer l’imparable et Kornien "Save Yourself" au refrain fédérateur. Les gaillards occupent à merveille l’espace, se relaient aux avant-postes sans se marcher sur les pieds, affichent une réelle complicité.

Derrière leur micro respectif, Renato et Déha unissent leur talent, varient leurs styles, du rap au growl en passant par des mélodies aériennes, pour faire exploser les fans conquis. Alors que Jacou (BLACK BOMB A) est fêté en tant que local de l’étape, que Nils (SIRENIA) envoie ses soli tout sourire, Déha passe de temps à autre derrière ses machines pour balancer ses scratchs ; il s’offre même un bref  DJ set, sous l’œil goguenard de Boris qui enchaîne avec un court solo de batterie, prélude à un "Dropdead" sous forte influence hip-hop. Une reprise de SLIPKNOT ("Surfacing"), en hommage à Joey Jordison, et un morceau plus sombre, moins festif ("One Last Encore"), tissent une toile d’émotion déchiré par "Humans", conclusion brillante – mur de guitares, groove, refrain imparable – d’un concert enragé.

DROPDEAD CHAOS, né en 2020 pour soutenir les soignants, dégage une énergie euphorisante et une bonne humeur contagieuse. Du travail de professionnel accompli avec une mentalité d’amoureux de la musique.
 

Après ce set euphorisant, la tâche s’annonçait ardue pour GOROD. De retour d’une tournée aux Etats-Unis, qui s’est tenue en mars et avril, les Bordelais, riche de 25 années d’expérience, relèvent sans peine le défi. Leur death metal technique a attiré de nombreux adeptes, ravis d’être piégés dans des compositions aussi complexes qu’envoûtantes. Si certains d’entre eux vivent intérieurement cette cavalcade de notes, d’autres se lancent dans des pogos furieux.

Promouvant leur huitième album, « The Orb », consacré au soleil, les Girondins attaquent avec deux de ses titres, le direct "Chrematheism" et "Bredding Silence". Plus tard ils proposent l’incroyable "We Are The Sun Gods", guitares éblouissantes et basse merveilleuse, et le morceau éponyme, surprenant, quasi progressif, qui passe d’une atmosphère inquiétante à un groove bienvenu.

Le chant de Julien est remarquable, car il ne se contente pas de growler ; derrière sa batterie Karol parvient à proposer des rythmes variés avec subtilité. Tout sourire, avec son frontman n’hésitant pas à discuter avec le public, le groupe se promène dans sa discographie de haut vol, où s’allient brutalité et finesse, comme dans "Inner alchemy", mélodie et puissance, soli et blastbeats.

Les guitares – wahou, ce début de "Bekhten’s Curse" ! – scintillent, belles et dangereuses, comme une succube, attirante et mortelle ; est-ce elle la "Goddess Of Dirt" ? GOROD, comme le veut la tradition, achève sa leçon sur "Disavow Your God", point d'exclamation final à la hauteur d’une soirée aux deux visages distincts mais aussi séduisant l’un que l’autre.


Photos © Sébastien Feutry - Portfolio GOROD / DROPDEAD CHAOS

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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