Je viens à vous avec un petit bijou musical d'outre-Rhin : SCHATTENMANN, un très jeune mais très productif groupe œuvrant dans la neue deutsche harte (le metal moderne allemand, dont OOMPH! et RAMMSTEIN sont devenus les porte-étendards). Voici leur dernière album, « Dia De Muertos ».
Première surprise, le style musical sur la chanson-titre "Dia De Muertos". Entre indus metal, trompettes mariachis et refrains pop des années 80, nous sommes dans un groove ultra catchy. Un tube adopté immédiatement. "Jeder ist schlecht", une relecture de l’instant présent avec un metal sautillant façon OOMPH! Superbe rythmique rapide mariée à des samples electro, et à nouveau un refrain au chant clair entraînant. On dirait que cet album va me plaire...
Nous allons de surprise en surprise avec "Hände hoch". Nous levons les mains comme l’invitation dans le titre pour un tour de piste de corrida electro EBM. La folie s’empare de nous alors que l’ex-chanteur de STAHLMANN nous livre une prestation vocale époustouflante, sur un rythme baigné aux amphétamines et aux riffs aiguisés. On n’est pas loin de ces dingos de ELECTRIC CALLBOY. "Menschenhasser" fait dans le midi-tempo, le romantisme allemand moderne sur fond de grosses guitares électriques. Il y a une patte d’authentique rock qui devrait séduire tout le monde. "Dämonen", jeu de mots sur les dames démons, poursuit dans cette veine.
"Meer aus Licht" revient à un electro indus des plus offensifs. C’est dingue comme on retrouve toujours une chanson sur la mer parmi les groupes allemands, il faudrait demander à Sigmund son avis. Plus sérieusement les riffs et la batterie se font merveilleusement martiales, ça balance ses déferlantes de son puissant. "Haters Gonna Hate" devrait largement contenter les loulous qui pensent que RAMMSTEIN est l’unique groupe de metal indus germain. Un titre lourd et entraînant au classicisme imparable.
"Dickpic" apporte l’originalité dans la musique, même si SCHATTENMANN avait déjà fait fort sur la première partie du disque. Avec son refrain de boîte à musique obsédante le titre nous fait tourner dans une ronde de conte de fées, version friches industrielles, c’est fascinant à souhait. "In deinem Schatten" est plus cérémoniel et musicalement sérieux, tel une ballade 2.0 de l’ère des réseaux sociaux. "Ewigkeit" se révèle plus agressif, et c’est une bonne idée pour nous marquer émotionnellement dans cet ultime chapitre de l’album.
SCHATTENMANN aura alterné douce folie indus et sentimentalité moderne au cours de cette succession de chansons captivantes. Je recommande « Dia De Muertos » !