Autant se le dire sans détour, ce troisième album du multi-instrumentiste américain Andrew Lampe, alias INVULTATION, s'adresse aux conduits auditifs les plus aguerris. Et exigeants.De ceux qui se délectent de violence et de barbarie, celle-là même qui ramène tout droit à l'époque des premiers BLASPHEMY, CONQUEROR et par extension REVENGE. La sauvagerie à l'état pure : dix morceaux torchés en trente-sept minutes d'une intense férocité.
Difficile d’accès pour le commun des mortels, ce black/death lapidaire ne s'adresse qu'aux irréductibles chevelus ayant banni le mot "mélodie" de leur vocabulaire, lui préférant les charmes de la brutalité sans limites. Vous voilà prévenu : pour encaisser une overdose de rythmiques furibardes, blasts démoniaques et autres vocalises douloureuses, c'est bel et bien par ici que ça se passe. D'autant qu'Andrew continue depuis sa toute première démo, parue il y a huit ans, d’abreuver les meutes de sons toujours plus extrêmes à grands renforts de rythmiques bien sauvages. Celles-là même qui vont faire craquer un bon paquet de nuques à coup sûr. Et le plus fort dans l’histoire c’est qu’INVULTATION a encore élevé le niveau, pilonnant ses fûts tel un canon d’artillerie tout en enchaînant les riffs cinglants. N'oubliant pas évidemment de cogner sans ménagement sur une basse revancharde... comme le CRS sur le zadiste récalcitrant.
Andrew Lampe est donc ce chantre d’un black/death cinglant qui redonne ses lettres de noblesse à la sauvagerie avec classe et son « Feral Legion » est l’illustration parfaite de l’absence de compromis, préférant défourailler les esgourdes à grand coup de blasts plutôt que d’envisager un quelconque ralentissement du rythme. Ce qui donne au final un must have dans le genre, à ranger soigneusement dans les étagères aux côtés du dernier PROFANE ORDER, lui aussi impitoyable.