Steven Wilson n’est pas comme le commun des compositeurs. Si son précédent album solo n’avait pas fait l’unanimité malgré d’indéniables qualités, il a toujours une vision très clair des buts qu’il souhaite atteindre. Après le retour tant attendu de PORCUPINE TREE, le voilà donc de nouveau seul aux manettes. Et quel disque. Si vous et moi pensons en 2D, lui, il a vu ce disque tel un voyage initiatique envoûtant en nous englobant dans un mix Dolby Atmos. Pour nous, qui avons eu la chance de découvrir « The Harmony Codex » dans ces conditions en avant-première, on ne peut que saluer le travail incroyable de l’Anglais. De gauche à droite, de haut en bas, devant, derrière la musique vous englobe afin de délivrer tout son potentiel. Les consignes étaient même drastiques. Pas de lumière, pas d’interférences, plus d’une heure seule face à la magnificence de cette œuvre. Il nous a promis que de nombreux mixages allaient être proposés afin de pallier au manque de matériel. Les versions Blu-ray avec un 5.1 et Lossless d’Apple Music avec de bons écouteurs devraient être les plus proches de l’expérience que nous avons vécue.
Le constat est donc posé, la production est tout simplement incroyable (mais peut-on en attendre moins de la part de Steven Wilson ?). Reste que sur « The Futur Bites », de nombreux fans s’étaient perdus dans des expérimentations électroniques pas forcément à leurs goûts, avant d’être ensuite rassurés par « Closure/Continuation » de qui vous savez. « The Harmony Codex » corrige le tir de la carrière solo de Wilson avec un quasi sans faute. On retrouve cette enveloppe électronique omniprésente mais ce dernier fait appel à tout un arsenal de musiciens qui donne un côté très organique et prenant à l’ensemble. Plus encore - et là c’est tout à fait personnel - le retour de Ninet Tayeb fait le plus grand bien à ce disque. Dans un premier temps en soutien de la voix de Wilson mais surtout par sa composition ''Rock Bottom'' se retrouve sublimée par la production.
Pour le reste, Il n’y a pas plus à redire. « The Harmony Codex » est un voyage initiatique qu’il faut savourer, posé au calme afin qu’il puisse vous envelopper. Si certains titres ne sont pas sans rappeler les travaux précédents du maître, les curseurs y sont poussés au maximum. On retrouve ses envolées de guitare absentes de « The Futur Bites » comme sur ''What Life Brings'' pour n’en citer qu’un. Ce qui démontre toute la maestria de ce disque c’est la facilité avec laquelle on passe d’un univers a un autre avec une harmonie déconcertante. Le voyage n’en est d’ailleurs que plus beau. De même, le disque rappelle avec goûts les influences de Steven, on peut aisément y distinguer du Peter Gabriel ou encore dPINK FLOYD, sans pour autant crier au plagiat.
Nous parlions des musiciens qui accompagnent Wilson sur ce disque, s’ils sont bien connus des fans, ils ne déméritent pas. Chacun à sa façon apporte sa pierre à l’édifice « The Harmony Codex ». Niles Peter Molvear et son saxophone sur ''Inclination'', Nick Beggs et sa basse incroyable sur ''Staircase'', la batterie de Nate Wood sur ''Impossible Tightrope'' et bien entendu Ninet Tayeb omniprésente elle aussi. Il y a véritablement de quoi faire un cas d’école de ce disque sans le moindre réel défaut.
Les fans seront donc heureux de retrouver Steven Wilson au top de sa forme. Pas vraiment un concept-album mais un véritable voyage transcendantal qu’il faut apprécier à sa juste valeur, au calme et l’esprit ouvert.
