Un groupe de jeunes aux sons bizarroïdes, ça vous tente ? Voici 3TEETH. Pour fêter son 10e anniversaire, les musiciens de la Cité des Anges déboulent avec leur nouvel album, « EndEx ».
"Xenogenesis" est une introduction au metal industriel de 3TEETH, les machines à riffs s’activent, elles sont lourdes et huileuses, la rythmique est obsédante. Il y a comme un vieil air de NINE INCH NAILS. Redoutable efficacité, qui voit ensuite "Acme Death Machine" et "Slum Planet" résonner sur un groove metal indus qu’aurait pu cuisiner le padre Rob Zombie, avec des cymbales et des synthés qui lèchent les guitares électrisées dans un lâcher-prise (électrique) empli de folie. Comme quoi, même lobotomisés par les machines, il y a moyen de se régaler les amis.
Je découvre réellement 3TEETH avec cet album. Avec eux, l’indus se veut varié, électrocore même, comme avec le bien rageux "What’s Left". Le genre devient intrigant sur "Merchant Of The Void" aux riffs et synthés pachydermiques. Les amoureux de MINISTRY vont adorer. Les fusions machines et chœurs sont presque indécentes d’humanité. Pour preuve, ce "Higher Than Death" au refrain enjoué qui t’apporte l’horizon. Oli Sykes approuverait. "ALI3N" affole gravement nos cadrans neuronaux, batterie martelées, chant électronisé et riffs saignants. Une baffe sonore, je vous jure !
"Plutonomicon" pompe ses pistons à la façon d’un KRAFTWERK revisité, où un PINK FLOYD qui viendrait rouler et gagner en puissance metal sur des autoroutes déshumanisées, pour finir accouplé avec Al Jourgensen. Un titre fascinant et furieux, prolongé par un "Paralyze" où viennent jouer les déglingos HO99O9. Presque du REVOLTING COCKS me direz-vous, presque...
On se calme niveau crises d’épilepsie avec "Scorpion", plus industriellement classique, à savoir, porteur d’une rythmique asthmatiquement pesante et des guitares de plomb. Avec 3TEETH, la légèreté est d’une gravité toute relative. Welcome to the New... ton. "Drift" file les manettes à l’ami Fritz Lang pour une atmosphère electrobeat des plus savoureuses, emballée dans une dark-wave très eighties. Qu’on m’apporte les SISTERS OF MERCY pour le sacrifice, ai-je envie de crier ! Et c’est avec les années 80, définitivement revisitées, que l’album s’achève, sur l’incroyable reprise de "Everybody Wants To Rule The World" de TEARS FOR FEARS. Franchement top, cette modernisation 2.0 d’un classique.
3TEETH et son « EndEx »marque un essai transformé... en monument indubitablement indus.