7 WEEKS fait partie de ces groupes difficilement classables. Une certitude, il avance, explore et trace son chemin sans se soucier de ce que son public pourrait attendre. D’ailleurs, c’est peut être ce que son public attend, de la nouveauté, une nouvelle histoire inattendue sans pour autant être surprenante. Cette indépendance le groupe la cultive jusque dans son label F2M Planet qui, une fois de plus, est utilisé pour l'édition de ce nouvel album intitulé « Fade Into Blurred Lines ». Un titre qui reflète la perte de repères de notre société, et celles des autres, qui avancent dans un monde où l’avenir se fait de plus en plus incertain.
C’est ainsi que commence l’album avec ''Gorgo'' qui, à travers son clip, a permis d'annoncer la sortie de l’album et présente cette statue monstrueuse échouée sur une plage déserte. Le regard tourné vers le large, un écho au passé, mais aussi à cet avenir incertain du naufragé qui espère ne pas sombrer dans l’oubli. Entre couplets mélancoliques et refrains colériques, ce premier titre plante le décor d’un album moins lumineux que ses prédécesseurs, mais qui se révèle au fil des écoutes tout aussi efficace. ''Up The Pressure'' dynamise l’album avec son rythme de basse rapide, soutenu par une batterie martiale. La beauté de ce titre réside aussi dans une ligne de chant posée et fluide qui illumine l’ensemble. A noter le clavier au début du refrain qui lui donne un accent progressif.
Premier temps calme, ''Shimmering Blue'' est un éclatant titre chargé de tristesse et de mélancolie. Comme les fans du groupe l’avaient découvert en septembre lors de la sortie de sa vidéo, “Blackhole Your Heart” est introduit par une batterie qui relance la dynamique de l’album avec un riff rapide et des couplets chantés de manière énervées pour arriver sur un refrain revendicatif. ''Castaway'' constitue un deuxième temps mélancolique sur un mid-tempo toutefois plus énergique que ''Shimmering Blue''.
Entre une rythmique que ne renierait pas Lemmy et un chant aux accents VOIVOD, ''Wax Doll'' est clairement le morceau le plus heavy de l’album. Nouveau temps calme et mélancolique avec ''Mute'', un blues semi-acoustique agréable et planant. Entre arpège qui fait écho à l’univers de SUPURATION mélangé à un gimmick de guitare dans celui d’Ennio Morricone, ''Windmills'' propose un début surprenant qui peut paraître décousu pourtant, il reste cohérent et se développe crescendo pour déboucher sur une seconde partie plus dynamique et classique dans sa structure.
Le bluesy ''Travellers'' clôture en douceur ce nouvel album en commençant sur un arpège acoustique sur lequel vient s'ajouter une volute de clavier. « Fade Into Blurred Lines » de 7 WEEKS est une sorte de roller coaster émotionnel très réussi où l’alternance entre morceaux heavy, énervés et d'autres plus mélancoliques et tristes, ensorcelle l’auditeur. Incité à réitérer l'expérience, il peut alors en découvrir la richesse, un peu plus à chaque itération.
