14 octobre 2023, 12:17

Hyro The Hero

"Bound For Glory"

Album : Bound For Glory

Le rappeur Hyro The Hero, ex-Hyro Da Hero, en est à son troisième album, « Bound For Glory ». Il est peut-être temps de s'intéresser au Texan, basé aujourd'hui à Los Angeles.

« Bound For Glory » respire ce rap rebelle bitumé, un gangsta policé, popularisé par Deuce (Aron Erlichman) et HOLLYWOOD UNDEAD, avec des riffs et des envolées ultra catchy, où Markus Videsater de SOLENCE vient prêter sa voix. Il en résulte un air où résonnent les anges déchus de L.A. L’album voit défiler des grands noms du metal contemporain (je vois déjà les puristes du temple s'enfuir, il ne faut pas !), comprenez des représentants du son rock et metal moderne, savamment mixé à grands coups de scratchs. C’est frais et chargé comme un bon mojito, dirait mon pote Shaun.

"Sho Nuff" a le slam et le rythme entêtant, on se l’approprie immédiatement et on se laisse porter par les screams déchirants. "Head Under Water", avec REDDSTAR et Dan Sugarman de ICE NINE KILLS, est porteur d’une douce et troublante mélancolie que l’on n’attendait pas dans la colère musicale qu’exhale l’album. "FU 2", avec cette fois AJ Channer de FIRE FROM THE GODS, revient à l’offensive, avec une rythmique merveilleusement bien malmenée et des riffs qui déchirent. Un appel sauvage à la liberté. J'adore.

"I’m So Sick" résonne comme une bonne fusion pleine de couleurs vivantes, comme dans les années 90. Du slam, du groove et des guitares déchaînées, que demander de plus ? Peut être un rap américain sec à l’ancienne ? Nous l’avons avec "Retaliation Generation", un titre hybride où Spencer Charnas d'ICE NINE KILLS s’appuie sur quelques mix electrocore pour lâcher sa rage, ou ce "Renegade Of Punk" bien verbalement énervé façon "Freedom Of Speech", plus funk-metal que punk d’ailleurs, une excellente dynamique à faire swinguer les morts. Plus on avance, de plage en plage (celles du disque, pas de L.A.), plus la richesse se dégage, David Draiman de DISTURBED en personne vient apposer sa voix, sur "We Believe", un duo à la complémentarité complexe. Je me dis que Hyro The Hero porte toute la richesse de la fusion, force et subtilités de chaque genre. J’aime définitivement ce mélange. Metal united ? Oui !

Vous en voulez encore ? Chad Gray de HELLYEAH prend le micro avec Hyro, pour un double rythme, mi-rap mi-heavy groove, à l’arrivée c’est un régal turbulent sur "Fight", auquel succède le bordéliquement "Woo Hah!" aussi remuant que du FISHBONE. "Legendary" avec Brandon Saller d'ATREYU cogne un peu trop à l'electro pur, mais vaut son pesant de décibels. Je lui préfère "Standing Ovation" qui glisse à nouveau un mood à la Deuce, avec un très bon riff de guitare minimaliste et des chœurs en peine. Uconclusion mélancolique bien placée.

A la deuxième écoute de l’album de Hyro The Hero, je prends pleinement conscience de la valeur artistique des compositions. Bon dieu, comment vous dire qu’il faut l’écouter d’urgence ? Mon chef me glisse que je viens de le faire, ah... alors allez-y, go !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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