« Le groupe préféré de Lars Ulrich »... Une fois cette déclaration lancée tu as toute l’attention de la planète. Sa première partie de METALLICA l'a sorti de l’anonymat, comme tant d’autres avant lui. En petit curieux, mais toujours en retard, c’est en mode lapin d’Alice que je suis allé écouter le quatrième album des Norvégiens BOKASSA, « All Out Of Dreams ».
L'album commence avec "The Ending Starts Today". Nous skions sur une couche de riffs gras, ça fleure le bon stoner rock. Les baguettes martèlent le kit avec un style presque punk, pendant que le chant se révèle râpeux et chaudement hargneux. Il n’y a que les nordiques pour pondre des alchimies aussi folles que "Garden Of Heathen", magies où les riffs raclent lourdement le sol tandis que la rythmique s’envole hors de contrôle. Ce titre, avec Lou Koller de SICK OF IT ALL, est un citron pressé si fort qu’il en gicle un jus jouissif et plein d’optimisme avec son refrain fédérateur. J’adore sincèrement. "Straight Edgelord" claque son heavy'n'roll dans l’assemblée, les amplis explosent de riffs thrash avec un groove offrant son bouquet de « ho ho hooo », vous savez ce que ça me rappelle ? Les premiers ébats de VOLBEAT. Oui. Tiens, encore un groupe monstre mis en lumières par METALLICA.
On change un peu de ton avec "All Out Of Dreams". Nous voici dans un stoner plus classique, où ça fuzze façon QUEENS OF THE STONE AGE. Si je dois faire la promotion de BOKASSA (mon chef me souffle que je suis en train de le faire), j’emploierai un seul terme : entertainment. "Bradford Death Squadron" avec Aaron Beam de RED FANG, nous fait encore plus jammer avec des instruments en parfaite complicité. Voilà un power-trio complètement stone. Chœurs et guitares qui échappent à tout contrôle (aérien), propulsés par une batterie solide.
Tout s’emballe à nouveau sur "Let's Storm The Capitol". Ça martèle à la sauce rock'n'roll, la voix déverse son goudron furieux et les riffs se déroulent à nos pieds. De la pure devil-music. Rien ne va plus sur "Everyone Fails In The End", 46 secondes de punk-rock façon BAD RELIGION. Puis c’est un rock hypnotique, "Gung Ho" où le rythme desert-rock s’accélère pour mieux ralentir dans la lourdeur du riff.
BOKASSA aime le gras et le punk, pour preuve "No More Good Days", un morceau aussi possédé qu’un hit des MISFITS, à servir chaud à un sabbat moderne. Une réelle furie. C’est très curieusement donc que l’on déguste en conclusion "Crush (All Heretics)", plus langoureux, un canonique stoner au chant enfumé sous des guitares qui tonnent comme mille canons.
BOKASSA m’a bluffé avec cet album fort en rock et riche en saveurs. Un groupe protéiforme qui nous joue un sacré amalgammes. Des fois, il n’y a pas que grand-mère qui sait faire un bon café !