25 avril 2024, 19:31

ACCEPT

"Humanoid"

Album : Humanoid

Alors que le groupe approche de la cinquantaine rugissante, les forgerons teutoniques ACCEPT ont investi une nouvelle fois leur antre pour nous marteler de nouveaux sons. Livraison à la Saint-Valentin de « Humanoid », je vous fais un retour...

"Diving Into Sin", s’il est une invitation à plonger dans le péché, nous offre au final une montée vers de divins riffs, gorgés de rage, accompagnés de frappes solides sur la rythmique. Quelques soli d’inspiration symphonique et nous nous souvenons que Wolf Hoffmann est le maître du navire. Et tient toujours avec force la barre et... le manche (de sa guitare, oui). Quant à Mark Tornillo, même si je regretterai toujours l’imposant et hargneux Udo, j’avoue qu’il fait très bien le job avec sa voix éraillée depuis 15 ans. Quand le tempo devient obsédant avec un "Humanoid" que rien ne peut stopper, les guitares deviennent des chevaux fous, leurs sabots de métal défient et martèlent les cordes huileuses pour accoucher d’un heavy metal stratosphérique. Je me régale.

C’est réellement dans les vieux creusets que l’on fond le meilleur metal. ACCEPT est ainsi un artiste au propre comme au figuré, un docteur "Frankenstein" du genre. Et au milieu du titre coule une rivière... de mélodies. Les soli sont de diamant. "Man Up" impose ce balancement des guitares qui a rendu célèbre le groupe en live. Mark donne à son chant un timbre troublant, empreint d’une émotion entre Udo et Brian Johnson. Une excellente déclinaison de hard rock australien je dirais, comme si Wolf étalait ses notes sur de l’asphalte chaud. L’ambiance est donc au heavy fort en goût, des sympho-riffs qui roulent avec classe vers la fin de tous les temps, c’est dans "The Reckoning". Car oui, il y a de l’émotion dans cette débauche de hard'n'heavy, et "Nobody Gets Out Alive" en véhicule un camion plein. Quant à "Ravages Of Time", qui vire au lyrisme pur et se révèle plus larmoyant qu’une pluie écossaise, ACCEPT vient jouer dans la cour de SCORPIONS. Très beau morceau, l’audace est payante. L’émotion devient une quête d’énergie pure dans "Unbreakable", une débauche de rythmes et de riffs heavy metal pur jus. Un titre parfait pour un concours d'air-guitar.

Sur "Mind Games", Mark Tornillo brille une nouvelle fois de lyrisme et d’authenticité alors que les guitares brillent, elles, de mille feux. "Straight Up Jack" est mon gros coup de cœur, avec son groove de balancier et ses guitares claquant un hard rock classieux. A nouveau, avec cette voix blues-heavy, c’est à du très bon AC/DC que l’on songe... un véritable hommage aux influences des débuts du groupe. Personnellement je n’y ai vu aucun irrespect, car c’est d’un jouissif incroyable. En bref, c’est plus offensif qu’offensant. ACCEPT nous crucifie de plaisir une dernière fois avec "Southside Of Hell", une sorte de tango speed metal à l’hallucinante vigueur dopée au riff épique.

50 ans après ses débuts ACCEPT, à l’instar de SAXON et d’autres venus de la même temporalité sonique, s’impose une fois de plus comme un meneur de jeu dans le heavy metal flamboyant et produit par Monsieur Andy Sneap. Sachons en profiter. Danke viel moll die Meisters ! (Merci beaucoup les Maîtres !)

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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