29 février 2024, 23:59

BLAZE BAYLEY + ABSOLVA

@ Wasquehal (The Black Lab)


Le Black Lab a accueilli une chaude soirée 100 % heavy de tradition avec l’affiche Blaze Bayley/ABSOLVA. Initialement prévue le 20 avril 2023, cette date avait été reportée suite aux gros problèmes de santé du chanteur de « The X Factor » et de « Virtual XI », victime d’une crise cardiaque. Un triple pontage coronarien plus tard, le charismatique chanteur est de retour, prêt à en découdre sur cette tournée européenne qui passe aussi par Lyon, La Rochelle, Clermont-Ferrand et Marseille. Entre "la belle France", comme il ne cesse de le répéter, et le gaillard, c’est un histoire d’amour qui semble ne jamais devoir s'achever. De nombreux fans, t-shirt vintage à l’effigie de MAIDEN fièrement arboré, se racontent ainsi des anecdotes datant du passage, en 1998, de la bande à Steve Harris au Zénith de Lille.

ABSOLVA monte sur scène le sourire aux lèvres, avec une bonne humeur communicative. Chris Appleton, entre un chant correct légèrement nasillard et un brillant jeu de guitare, communique avec le public, précise qu’en douze ans d’existence le groupe a sorti six albums. Aucun d’entre eux ne sera négligé, même si le solide petit dernier « A Fire In The Sky » sera privilégié.
La chanson-titre, riffs efficaces à la DEEP PURPLE et choeurs entraînants, lance d’ailleurs la prestation sur d’excellentes bases. "Stand Your Ground" révèle la face plus lourde, voire sombre, du quatuor... qui revient vite aux cavalcades de guitares où Luke Appleton, crane désormais rasé, montre un talent comparable à celui de son frère.
Leur complicité est parfaite dans leurs lumineuses harmonies à deux guitares ("Code Red"), dans les poses jumelles qu’ils multiplient. Rigolard derrière ses fûts, Martin McNee assure ses parties en toute sérénité, en osmose avec Karl Schram décontracté à la basse. La machine, bien rôdée, galope à toute allure, alliant mélodies (l’excellent "Never a Good Day To Die"), soli pas piquée des hannetons ("Far Beyond The Light" et son pont instrumental d’une richesse rare), refrains fédérateurs et rythmiques trépidantes ("Refuse To Die").
Les Mancuniens ont récité leur leçon, bien apprises auprés des maîtres de la NWOBHM, avec brio... avant de revenir en tant que backing-band de Blaze Bayley.


"Hells Bells" s’achève et Blaze, pantalon et marcel noir, est acclamé par une foule dense déjà conquise. "Alive", le très bien nommé, est un excellent titre d’ouverture. Présent sur le sombre « Blood and Belief » de 2004, il est une bombe heavy maîtrisée à la perfection par les gaillards d’ABSOLVA, chantée avec conviction, notamment sur le break mélodique bienvenu. Nous voilà rassurés sur l’état de santé du bonhomme, jamais avare de longs discours sur la nécessité de vivre le moment présent, sur la force de la communauté metal, toujours unie, sur l’importance de croire en ses rêves, même s’il s’agit de réussir une omelette (!). Ses fans deviennent la "tribu de Blaze" avant qu’il ne lance "Call Of The Ancestors". Ce morceau est l’un des six extraits de « Circle Of Stone » dont il présente le vynile en le couvrant de baisers, tout en remerciant, encore et encore, son public.

Soutenu par des musiciens qui lui vouent une réelle admiration – Karl Schram a sa signature tatouée sur le bras ! – l’Anglais de 60 ans, ses emblématiques favoris depuis longtemps devenus blancs, rigole entre deux tirades, accompagne les chansons de gestes expressifs, glisse sans cesse ses mains sur son visage, comme possédé par ses textes. Il s’avance au contact des premiers rangs, joue avec l’assistance à qui il demande, entre autre, de bien chanter les « strike twice » du jouissif "Lightning Strikes Twice". Les quatre titres de MAIDEN proposés, surtout les énergiques et ultra efficaces "Man On The Edge" et "Futureal" finaux, font exploser le Black Lab en une folle furie pogotante.


Si ces classiques sont attendus par tous, il ne faudrait pas oublier la qualité des compostions de Blaze en solo. Le récent "Mind Reader" et l’immense "Stare At The Sun", piéce nimbé de mélancolie tirée de l’excellent « Silicon Messiah », se glissent ainsi dans le passage dédiée à la Vierge de Fer sans faire offense aux classiques qui les entourent. "Rage" est un autre exemple de la qualité d’écriture de mister Bayley : arpèges et calme précèdent un hurlement qui marque le début d’une montée en puissance ultra heavy. "A Day Of Reckonning", dans une veine épique et mélodique qui fait de l’oeil à qui-vous-savez, est une réussite qui emporte la salle dans ses « oh, oh, oh » fédérateurs. Le style des frères Appleton convient à merveille à la musique proposée, comme sur les guitares harmonisées du solide "The Path Of The Righteous Man".

Si les lights, invariablement blancs, sont sobres par nécessité médicale, si Blaze a parfois recours à un cahier pour se souvenir des paroles, le concert a offert une belle heure et demi de communion. Les quelques approximations sont largement compensées par le dévouement et l’honnéteté des protagonistes, ravis d’être ensemble. La fête se prolonge bien après la dernière note avec un "meet and great" gratuit au stand de merchandising. S’il semble fatigué, Blaze Bayley se prête au jeu des selfies et dédicaces. Chapeau, Blaze balèze !


Photos © Sébastien Feutry - Portfolios : Blaze Bayley / Absolva

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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