Nous avons l’habitude de vous présenter le travail de Thomas Eriksen avec le groupe MORK mais voici qu’il nous présente cette année une autre facette de son black metal sous l’entité UDÅD. Pour vous situer la musique proposée sur son premier album éponyme, on pourrait dire qu’il s’agit du côté sombre de MORK. C’est pour dire ! Car si ce dernier évolue vers un black metal plus atmosphérique et élaboré, UDÅD est plutôt un retour vers un black metal cru et brut. Les huit titres de « Udåd » vous feront vivre la fascination de la mort à travers un son des plus underground et authentique.
Si les premières notes de l’instrumental "Den Evindelige Ende" glacent le sang et campent une atmosphère des plus hostiles, ce n’est rien à côté de "Bakenfor Urskogens Utkant" et son riff répétitif, primitif et complètement captivant. Les hurlements sont frénétiques, habités et semblent extirpés de force d’un corps en transe. Cela donne au titre un charisme puissant, névrotique mais presque chamanique.
S’en suit alors le très païen "Avgudsdyrker" au rythme martial et à la guitare black old-school. Les presque sept minutes du morceau nous plongent dans un paysage hanté par les esprits anciens, où se mêlent passé et présent. Le voile de l’obscurité se densifie et on se laisse emmener au gré de vocaux déchirants. Un joyau de true-black.
La basse de "Blodnatten" et son riff entêtant perpétue une atmosphère funeste et glaciale, avec une lourdeur et un sentiment d’inéluctable qui prend aux tripes là où le plus rapide et dissonant "Den Virkelige Aprokryf" agit comme un rouleau compresseur. Rien ne résiste ! "Vondskapens Triumf" séduit par son côté minimaliste et agressif, brut de décoffrage, du black old-school comme on l’aime, sans fioriture, mais avec une vraie réflexion dans la structure avec des contretemps à la batterie et des breaks habiles.
"Kald Iver" et son côté sale et froid nous prépare doucement au point d’orgue de cet album enivrant avec le dernier mais non des moindres : l’excellentissime "Antropofagens Hunger". Digne des plus angoissants films d’horreur, ce morceau est une véritable bande son à vos cauchemars les plus sombres. Lent, lourd, aux hurlements primaires et viscéraux, aux guitares saisissantes et à l’atmosphère morbide, c’est le titre le plus percutant de l’album, celui qui reste gravé dans notre âme, imprégnée d’effroi et de souffrance. C’est imparable et complètement addictif.
UDÅD fait incontestablement partie des groupes qui vont marquer cette année dans le domaine du black metal tant la musique proposée parle à chaque amateur de scénographie à la fois dérangeante et fascinante. « Udåd » va plus loin que beaucoup de true-black actuel tout en conservant une âme primitive, intimiste même. A ne pas manquer.
