Et de sept ! Avec son dernier album en date, « Cutting The Throat Of God », le clan néo-zélandais mené par son indéfectible trio continue d'accumuler une discographie impeccable en tout point. De ses débuts très techniques, brutaux à souhait, ULCERATE s’est rapidement constitué une forte personnalité avec un style à part et ce depuis le fabuleux « Everything Is Fire ». Il faut dire que le groupe, album après album, ne cesse de pousser dans ses derniers retranchements les atmosphères glaciales, d’inquiétantes dissonances et une technicité à toute épreuve. Le Roi Saint-Merat livre à ce titre ici une prestation olympique derrière ses fûts.
Oui, ULCERATE est encore une fois au firmament de son art. Des morceaux comme l’introductif "To Flow Through Ashen Hearts” et ses riffs hypnotisants, le crescendo maléfique de "The Dawn Is Hollow" ou ce "Transfiguration In And Out Of Worlds", vicieux et cruel, montrent le groupe sous son visage le plus séduisant. Les guitares sont toujours lourdes à souhait et ponctuées de viles dissonances, de tremolo pickings tout droit sortis de l’enfer. A l'instar des quatre autres titres présents sur ce disque, qui naviguent à vue entre mid-tempo inquiétant et embardées sauvages de première classe.
Inutile de préciser, une fois encore, que ce batteur prodigieux qu’est Jamie Saint-Merat fait preuve ici d’une créativité, d’une complexité, d’un toucher unique et sans limites. Le dernier album en date de VERBERIS paru en début d’année, autre formation à laquelle il contribue avec classe, avait pu mettre la puce à l’oreille quoique officiant dans un registre plus véloce. Ce qui est sûr, c'est que le bougre est à l’aise dans toutes les situations ! Côté guitares, Michael Hoggard fait une nouvelle fois preuve d’inspiration sur ses parties qui happent l’auditeur à grands coups de dissonances et de breaks irrésistibles. Quant à Paul Kelland, dont la basse fait toujours le job avec doigté, ses growls sont empreints de cette hargne qui font tout le charme d’ULCERATE. Comme à son habitude.
Comme depuis les débuts discographiques du groupe, l’album a été enregistré et mixé par son batteur-pieuvre, responsable aussi de l’artwork. Artwork qui ne semble pas cette fois avoir été conjointement réalisé avec le guitariste. Peu importe, le rendu final est sans surprise de très haut niveau, les Néo-Zélandais restant l’un des ambassadeurs les plus illustres de ce death metal tarabiscoté et dissonant qu’affectionnent tant leurs parrains québecois GORGUTS. Dont on attend d’ailleurs des nouvelles depuis qu’ils ont annoncé en tout début d’année travailler sur un nouvel album sur leur page Facebook. En effet, huit ans cela commence à faire long !