Et c’est parti pour le dernier jour ! Mais avant les concerts... L’indispensable retour du pierogis fest le midi ! Si vous alliez déjà au Mystic Festival je ne doute pas que vous vous adonniez également à cette activité et dans le cas contraire, si vous projetez d’y aller, vous finirez bien par le faire aussi. Il suffit pour ça de voir le nombre de métalleux que nous croisons au restaurant pour nous prouver, si c’était nécessaire, que nous ne sommes pas les seuls !
Ceci étant fait, je ne suis pas peu fière d’écrire que je suis dans les plus courageux, ceux qui vont directement au festival sans passer par la case ''cuvage de pierogis'' autrement appelée ''sieste salutaire''. Nous voici donc en train de marcher (plus vraisemblablement rouler le ventre en avant) vers le site du festival pour tenter de voir le concert de THE LAST DECADE. Ayant un amour assez marqué pour le post-punk, je ne voulais pas louper le groupe dans la mesure où il en était le seul représentant au Mystic Festival. Le mélange rock gothique/post-punk se fait plutôt bien, avec une voix profonde très caractéristique du genre. On profite aussi du fait qu’en milieu d’après midi la Sabbath Stage ne soit pas encore pleine à craquer ! Ca passe bien et c’est une bonne entrée en matière, tout en douceur (oserais-je dire parfaite pour digérer ? oui). THE LAST DECADE ne démérite pas et une écoute plus attentive en rentrant en France est à prévoir.
On passe ensuite devant OWLS WOODS GRAVES sur la Shrine Stage. La description du groupe polonais promettant un mélange de black metal avec du punk-rock me donnait bien envie. Et bien c’est plutôt pas mal du tout. Je me suis même surprise par moment à trouver quelques riffs me faisant penser à CARPATHIAN FOREST de la meilleure période... en version punk ! Très efficace en live, je soupçonne par ailleurs qu’ils soient assez connus dans leurs contrées au vu du remplissage de la salle !
Après une pause canapé bien méritée on met le cap sur la Mainstage pour enfin voir LORD OF THE LOST jouer au Mystic Festival. En effet, initialement programmé l’année dernière, ces derniers avaient été empêchés par des soucis techniques ayant conduit à une Mainstage insuffisamment montée et sécurisée pour qu’ils puissent assurer leur concert. Nous savions donc qu’ils seraient programmés de nouveau cette année... et pas bêtes, au lieu d’inaugurer la Mainstage le jeudi, ils ont plutôt sécurisé un slot le dernier jour (soit le samedi). Côté fosse c’est déjà largement rempli et lorsque le set commence, on ne sait pas qui du groupe ou du public est le plus content d’être là ! Les Allemands sont en forme et c’est un set taillé pour le festival qu’ils nous proposent, axé sur des titres très dansants et qui sont là pour faire bouger tout ce petit monde ! Très différent donc de la set-list de leur dernière tournée en date, qui piochait dans l’intégralité de leur discographie pour célébrer leur anniversaire. Une année d’attente en valait clairement la peine et c’est une vraie réussite pour Chris Harms et ses acolytes.
Le dernier jour, c'est une fatigue qui s’installe et une affluence plus forte probablement dû au week-end, alors que nous avions prévu d’aller voir BEWITCHED, on se retrouve finalement à faire une petite pause hydratation bien méritée et on reste aux alentours afin de bien se placer pour Kerry King. Je vous ai déjà dit ce que je pensais des side-projects qui reste dans le spectre du groupe d'origine, mais il faut admettre que le cas de Kerry King est un peu différent. Oui, le guitariste nous joue des morceaux qui auraient clairement pu être dans un album de SLAYER ou un tribute-album, mais dans la mesure où le groupe a arrêté son activité, mais que le guitariste estime avoir encore des choses à nous offrir, je trouve le concept déjà nettement plus logique. En revanche il est le seul à porter un t-shirt Kerry King sur scène... bon là ça fait un peu anti sèche sur le t-shirt au cas où il se serait plus en état de se souvenir de son nom et c’est clairement moins pardonnable. Est-ce que j’ai ris plus ou moins sous cape (la discrétion n’est définitivement pas mon point fort en la matière) parce que le chanteur a un faux air de Tom Araya ? Bien sûr ! Est-ce que j’ai fait des blagues de qualité sur le fait que mettre des KK partout ça lui donne un petit côté fan de Kardashian bien qu’on connaisse son avis sur la question ? Je chipote et je plaisante, mais sur scène ça marche très bien. Le plaisir des fans de pouvoir entendre des chansons de SLAYER est évident mais aussi de retrouver le guitariste emblématique. A la fin du set, et pour la première fois, on piétine un peu pour rejoindre la Park Stage, signe évident de l’affluence pour découvrir les compositions et autres reprises de Kerry !
Quelques pas encore pour le true black metal de DARK FUNERAL. Les Suédois sont de véritables clichés ambulants mais quand on est de ceux qui ont aidé à définir les clichés en question, on a le droit, ce serait un peu râler contre un film de Mario Brava parce qu’il vous fait le coup d’un passage secret derrière une cheminée avec la porte qui met 3 minutes à s’ouvrir en grinçant : on ne dit rien et on apprécie ! Si je suis plutôt friande de la chose en temps normal, ce jour-là, la sauce a un peu de mal à prendre pour moi. J’aurais préféré un set nocturne qui aurait mieux mis en valeur DARK FUNERAL et son black très sombre... On prend donc finalement le pli d’aller finir le set depuis la zone du club B90... aka la zone transat devant l’écran géant un petit cocktail à la main, quitte à ne pas être dans l'ambiance, autant y aller carrément. On est bien loin de la forêt nordique enneigée, je le confesse.
D’ailleurs si j’ai dans un premier temps regretté le stand Bombay Sapphire et de ce fait le basil smash qui n’était plus à la carte, le stand Tanqueray qui a pris le relais ne démérite pas et les barmen commencent à pouvoir prédire nos commandes... on plaisante, mais le fait d’avoir des options en dehors de la bière quand on a un peu du mal à supporter celle-ci, c’est bien agréable ! A noter que la quasi-totalité des bars proposent aussi des softs ce qui est tout aussi louable.
Nous souhaitions aller profiter de LAMP OF MURMUUR mais la Sabbath Stage est malheureusement une fois de plus victime du succès du groupe. Plan B ? HIGH VIS sur la Desert Stage... tout aussi blindée décidément ! Les Anglais sont en train de retourner le public. Entre ce que nous avons aperçu et les retours des copains qui étaient dans les premiers rangs, on se dit que tenter de passer une tête pour leur concert sur la Warzone au Hellfest est une très bonne idée. A ce stade la question qui se pose est : aller voir ENTER SHIKARI au risque de ne pas être bien placés pour SATYRICON avec le public qui fera la migration entre les deux scènes... ou reprendre des forces en grignotant et aller se placer comme des rois pour les Norvégiens ?
On se retrouve donc devant un stand grec pour commander une pita avec du halloumi qui était fort bonne ! SATYRICON reprend les tournées après 5 ans d’absence... Certes, Frost a tournée entre temps avec 1349 et le groupe n’a pas été inactif pour autant, mais il suffit de voir le public massé devant la Park Stage alors que le concert sur la Mainstage est loin d’être terminé, pour confirmer que le groupe est attendu de pieds fermes. C'est une set-list absolument parfaite que SATYRICON nous réserve avec les incontournables et des pépites, trop peu jouées en live. Je ne suis pas la seule à donner de la voix (désolée pour mon voisin mais il n’avait pas l’air de chanter mieux que moi). Ils finissent avec un enchaînement sans pitié pour les cordes vocales : ''The Pentagram Burns'', ''Fuel For Hatred'', ''Mother North'' et ''King''... Ça ne donne qu’une envie, retourner les voir au plus vite, ça tombe bien, j'ai pu les revoir au Hellfest, mais également au Beyond The Gates pour un concert en deux parties. Cinq longues années donc, mais le plaisir est toujours là et il n’est pas près de partir. Ne nous mentons pas, je serais bien partie après SATYRICON pour finir le festival sur ce set absolument irréprochable, mais ce serait dommage dans la mesure où il reste quand même du très bon au programme !
La tête d’affiche de la journée c’est BRING ME THE HORIZON qui vient en majesté ! La scénographie des Anglais est impressionnante et ils ne lésinent pas sur les effets. Une scène sur trois niveaux, des écrans géants partout pour les projections, de la pyrotechnie bref, la totale après le minimalisme de SATYRICON ça fait un peu un choc... La réputation de BRING ME THE HORIZON n’est pas usurpée et ce dernier met le feu à la Mainstage pour achever le public après ces quatre jours de festival.
Debrief avec nos camarades présents avant de se saluer, nous y avons retrouvé tous les points positifs de l’année dernière (dont les transats et les hamacs) avec encore plus de confort. Si la programmation de 2023 était globalement plus à notre goût, celle de cette année bénéficiait quand même d'un certain nombre de pépites et son lot de découvertes. En bref : est-ce que l’on reviendra l’année prochaine peu importe le line-up ? Tout à fait ! La taille du festival, le confort, la ville et l’accueil qu’on y retrouve sont des points vraiment agréables et on prend goût à ce petit voyage annuel en Pologne. On arrive à s’extraire du hamac pour tenter d’aller voir Chelsea Wolfe en concert de clôture, après le départ de quelques ami(e)s. Malheureusement la pluie s’invite et pas une petite celle-ci. On regarde le début de la prestation de la chanteuse sous un déluge mais pas plus, heureusement pour cette dernière, d’autres sont mieux équipés que nous et restent. On finit à regret par aller se mettre à l’abri et profitons d’une accalmie pour rentrer de prendre une bonne douche chaude dans notre appartement. On aurait aimé une autre fin mais ce sont les lois de la météo et des festivals open air !
On se vengera l’année prochaine !
Photos © Leonor Ananké - Portfolio