17 septembre 2024, 23:59

HEILUNG + ZEAL & ARDOR

@ Paris (Le Zénith)


Soyons honnête, quand la tournée HEILUNG / ZEAL & ARDOR a été annoncée, passée la surprise de voir les deux groupes réunis sur la même affiche, j’étais extrêmement contente de cette date ! L’occasion de fêter les 10 ans d’existence de HEILUNG et la sortie du nouvel album de ZEAL &ARDOR... Bref, une date attendue de pied ferme pour beaucoup !

Petit couac en tout début de soirée... si le jour même sur la page Facebook de l’événement, les horaires avaient été annoncés, beaucoup, dont moi et quelques amies, n’avaient pas eu l’information et pensaient venir pour une ouverture des portes à 19h et non un début de concert à 19h. Autant dire qu’il y avait quelques déçus dans la file d’attente à l’extérieur en réalisant la méprise, et vue la queue, la méprise était assez généralisée.

Pour notre part, je venais presque plus pour ZEAL & ARDOR que pour HEILUNG (j’adore les deux, mais j’ai une petite préférence pour le premier) et j’étais donc un peu déçue de louper les premières minutes, mais quoi qu'il en soit, avec mon emploi du temps, il aurait été de toute manière compliqué d’être là beaucoup plus tôt...
On arrive donc alors que le show bat son plein. Sans surprise avec une tournée commencée juste après la sortie de son dernier album « Greif », la part belle est faite à ce dernier avec quelques titres phares issus des albums précédents comme ''Death To The Holy'', ''Tuskegee'', ''Blood In The River''... Les Suisses et Américains étaient visiblement (presque) autant attendus que HEILUNG et ce fut vite le bazar dans la fosse, avec un public déjà connaisseur.


Leur mélange de gospel, black, metal extrême, moments plus progressifs ou techniques (rappelons à cette occasion qu’ils avaient notamment fait la première partie de MESHUGGAH à l’Olympia) est particulièrement bien dosé et leur est vraiment propre. Côté scénographie, comme d’habitude, on mise sur le sobre et l'efficacité. Sans fioritures, pas vraiment de spectaculaires costumes de scène ou de maquillage, si ce n’est que tous sont de noir vêtus avec une capuche en début de concert. Tout est dans le jeu de lumières en parfaite adéquation avec la musique et leur grand sceau en fond de scène.

Minimaliste, le groupe l’est aussi dans la communication, mais il est les premier à en rire, Manuel Gagneux lançant quelques morceaux avant la fin « On en a encore deux, alors on va faire ça sans commentaires ». Sobre et efficace on a dit... entre les mélodies de toute beauté de ''Devil Is Fine'' et les grosses mandales sur ''Clawing Out'', soyons clair, 45 minutes c’est trop court !... D’autant plus pour ceux qui en ont manqué le tout début. Décidément, si ZEAL & ARDOR c’est très bon sur disque, rien ne vaut la version live !


Passons au plat de résistance du soir... Tous les concerts ont des airs de rituels, mais certains en sont de véritables et peuvent présenter des formes très différentes : entre le chamanisme de HEILUNG et le satanisme de WATAIN, peu de choses en commun, si ce n’est cette dévotion presque religieuse en début et fin de show. Avec l'ascension impressionnante du groupe en 10 ans d’existence, on a maintenant un mélange de fans die-hard, mais aussi de curieux et pour peu que vous soyez en fond de fosse, le recueillement peut être plus chaotique. On est donc sur un beau brassage de fans l'attention rivée sur la scène avec des étoiles plein les yeux, ceux qui font des imitations de loups plus ou moins convaincantes, la copine à côté qui essaye discrètement de me glisser un mot à l’oreille, oubliant qu’elle a ses protections auditives et donc qu’on est sur une discrétion toute relative, et ceux qui sont déjà à quatre pintes malgré les tarifs du Zénith...

Depuis leur dernier passage dans la capitale, on est moins entre initiés mais savoir que des groupes de ce genre peuvent désormais s'offrir un Zénith, ça réconforte et on se dit qu’avec une scène de cette taille, on va pouvoir bénéficier d’un rituel de toute beauté... en ce soir de pleine lune. C’est ce que l’on espérait, et c’est ce qu’on a eu. Au-delà d’un concert ou d’un rituel, HEILUNG c’est aussi un spectacle magnifique qui nous amène chanson après chanson, ou plutôt tableau après tableau à nous plonger au cœur de nous même au son des percussions du collectif. En parlant de percussions, il faut saluer les musiciens qui, dans leurs coins respectifs, sont comme le cœur du groupe, ne faiblissent jamais et représentent le fil conducteur du show pendant plus de 2h ! HEILUNG profite de ne pas être un groupe de reconstitution historique pur et dur pour nous régaler de ces sonorités venues de loin, tout en y apportant des éléments plus modernes pour créer comme une sorte de pont entre le présent et ce passé dont ils nous parlent.


Les tableaux se succèdent donc, menés par les voix de Kai Uwe Faust et Maria Franz, accompagnés des choristes et danseurs, et il est bien difficile de résister à l’immersion. On pourrait peut-être leur reprocher de manquer un peu de spontanéité mais c’est vraiment en chercher la petite bête, et en même temps vu le nombre qu'ils sont sur scène il faut un peu d'organisation pour éviter de se marcher dessus, surtout quand on est pieds nus ! Il faut bien l’admettre c’est particulier et il semblerait que certains, probablement venus en curieux, aient du mal à vraiment rentrer dedans.  Pour les autres en revanche, il n’est pas rare de voir des yeux un peu brillants, tant la musique de HEILUNG prend aux tripes. Sur ''Hamrer Hippyer'', sorte d’apothéose finale, on remarquera discrètement les membres de ZEAL & ARDOR venus participer à la liesse générale sur scène.

Que l’on adhère ou pas au message, il est difficile de nier qu’un show de HEILUNG c’est une immersion dans laquelle il y a à boire et à manger : que ce soit la musique ou le spectacle qui nous est offert en même temps par le collectif, c’est un vrai moment de partage et une plongée dans un univers onirique extrêmement travaillé. On se passerait bien de ceux qui hurlaient « une autre ! » pendant la cérémonie de clôture, mais si ça nous permet d’avoir l’espace qu’offre la scène du Zénith, finalement ça n’est pas si grave !


Photos © CélEye Kopp - Portfolio


© Céline Kopp | HARD FORCE

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