Parallèlement à l'actu musicale à proprement parler, nos amis les musiciens s'épanchent au détour d'interviews. Morceaux choisis.
Mick Thomson (SLIPKNOT)
« Mais bon sang, pourquoi n'y avait-il pas de solos de guitare sur le premier album de SLIPKNOT ? » Même s'il est peu probable que cette lancinante question vous taraude encore, 25 ans après sa sortie, c'est un fait : y en a pas à l'arrivée et pourtant, y en avait au départ. « J'ai effectivement enregistré plusieurs solos, mais ils ont tous été coupés. Parce que Ross [Robinson, le producteur] et Joey [Jordison, défunt batteur salement lourdé en 2013] trouvaient que les solos de guitare, c'était ringard » se souvient Mick Thomson, autrefois surnommé #7, à Guitar World qui s'est enquis de la chose. « A l'époque, toute forme de technique à la guitare était moquée et mal vue. Il y avait une partie de lead dans “(sic)”, qui s'appelait au départ “Slipknot”, mais elle a été virée. J'ai compris, mais merde, j'étais dégoûté. Je me suis dit que j'avais joué et travaillé dans ma chambre pendant des années et que le jour où j'arrivais en studio… enfin, c'est comme ça. C'est vrai qu'à l'époque, on entendait deux solos par chanson et que c'était devenu trop prévisible. » Ça s'appelle faire contre mauvaise fortune bon cœur… Et ça permet de rester dans un groupe plutôt que de ramener sa gueule et de risquer un licenciement intempestif.
Steve Vai
Quand Steve Vai a commencé à apprendre à jouer de la guitare, il n'en a parlé à personne. « J'étais plutôt timide. La guitare était un instrument super cool et si tu en jouais, tu te disais que tu étais cool aussi, confiait-il récemment à Guitar World. Mais moi, je ne me considérais pas comme un mec cool. Alors j'ai gardé ça pour moi. Mais je me suis inscrit à un concours de jeunes talents. C'était la première fois que je jouais devant mes camarades de classe. C'était dans un grand auditorium et j'ai joué “The Star-Spangled Banner” [l'hymne américain] avec les dents… et j'ai gagné. C'était la première fois que je gagnais quelque chose et j'ai touché 50 dollars. C'était beaucoup d'argent. Mes amis et moi, on s'est offert des caisses de bonne bière. »
Le fantôme de Jimi Hendrix devait avoir le sourire.
Perry Farrell (JANE'S ADDICTION)
Si vous suivez Planète Metal (si vous ne le faites pas, un conseil : suivez-le !), vous savez certainement que Perry Farrell a pété une durite/coulé une bielle/fait une crise de calcaire en plein concert de JANE'S ADDICTION à Boston, le 13 septembre dernier. Le chanteur s'est en pris physiquement à Dave Navarro, son guitariste. A qui il a essayé de mettre un coup de poing sans que l'on sache pourquoi avant d'être maîtrisé par plusieurs membres du crew (malgré son gabarit de sandwich SNCF, Perry était très vénère et plus maître de lui-même, ceci expliquant cela). Non sans avoir hurlé : « Fuck them ! » à l'adresse de ses musiciens qui n'en demandaient pas tant. Du coup, le concert en est resté là et la tournée a été annulée.
Quand on pense que les fans de JANE'S ADDICTION avaient attendu 14 ans pour retrouver le line-up originel et que l'on se lamentait que le Covid long dont a souffert Navarro retarde leur retour… Preuve que, parfois, mieux vaut vivre sur ses souvenirs qu'assister à une explosion en plein vol. Car, comme si ça ne suffisait pas, les parties vocales de Castafiore de Perry ont été isolées par Dan Cleary, road guitare et basse des Californiens qui devait avoir une dent contre lui. Et, comment dire… on a mal pour le chanteur. Et aux oreilles aussi car le ramage se rapporte définitivement au plumage. Depuis l'implosion, Farrell suit une thérapie. Pas sûr que ça l'aide à chanter juste, mais qui sait ?
Scotti Hill (SKID ROW)
Dans la foulée de “l'incident” qui a vu l'annulation totale du reste de la tournée de JANE'S ADDICTION, Scotti Hill en a profité pour dresser un parallèle avec SKID ROW. Alors que les ex-Youth Gone Wild n'ont pas encore trouvé #7, leur nouveau chanteur (nouvelle chanteuse) officiel(le), suite au départ en début d'année d'Erik Grönwall, remplacé haut la main en live le temps de quelques concerts par la frontwoman la plus badass et douée de sa génération, Lzzy Hale, il y a encore des fans qui rêvent du retour de Sebastian Bach presque 30 ans après son éviction. Qu'ils retournent donc dormir, c'est toujours pas prévu au programme.
« Je comprends pourquoi ça plairait aux fans, mais ça ne ressemblerait pas aux souvenirs qu'ils ont gardé de l'époque, a expliqué le guitariste à Hear 2 Zen. Ça ne répondrait pas à leurs attentes. Ils seraient déçus. Nous serions malheureux. On a vu ce qui se passe quand on tente un truc comme ça, comme avec JANE'S ADDICTION. C'est terrible ce qui s'est passé, je me sentais mal pour eux. Il y a des réunions qui ne devraient jamais avoir lieu. Tout leur crew se retrouve sans emploi du jour au lendemain. Beaucoup de gens sont affectés, leur famille, les musiciens, ceux qui organisent la tournée… Les fans ne sont pas conscients du nombre d'intervenants qu'il faut pour qu'une tournée puisse avoir lieu. »
Bien que considéré comme l'un des meilleurs jeunes groupes américains (ventes à l'appui) à la fin des années 80 et au début des années 90, l'ambiance au sein de SKID ROW a rapidement dégénéré. La faute à l'ego démesuré de Bach, de plus en plus incontrôlable, qui multiplie les sorties de route, bagarres et pétages de plomb en tout genre. Deux exemples parmi tant d'autres : en 1989, en plein concert, il renvoie dans la foule une bouteille en verre qui l'a touché et blesse une spectatrice qui termine avec le nez cassé et une blessure au crâne, avant de sauter dans la foule pour se battre avec un fan qu'il accuse d'être le lanceur. Il finira au poste. Un peu plus tard, il déclenche la colère des gays et des défenseurs des droits à baiser avec qui l'on veut en apparaissant avec un T-shirt “AIDS kills fags dead” (le sida tue les pédés), clin d'œil odieux au slogan d'un insecticide pour terrasser les cafards… Des années plus tard, il expliquera que c'est un T-shirt qui ne lui appartenait pas et qu'on lui avait passé après le show et qu'une photographe avait insisté pour faire un cliché. Mais que non, il n'avait rien contre les homos.
Viré en décembre 1996 après avoir insulté sur son répondeur Dave "The Snake" Sabo, l'autre guitariste, ce dernier le rappelle pour lui annoncer que jamais, il ne rejouera avec SKID ROW. D'ailleurs, Rachel Bolan, le bassiste, raconte que quand il a téléphoné à leur manager, Doc McGhee, pour lui annoncer que Bach ne faisait plus partie des meubles, ce dernier lui aurait répondu : « Il vous en a fallu du temps ! »… Depuis, cycliquement, l'éconduit fait du pied (qu'il a grand) à ses ex par presse interposée. Mais, comme K.K. Downing avec JUDAS PRIEST, c'est râteau sur râteau. Niet. Nada. Nicht. Nib. Et pourtant, sans rien enlever au groupe du New Jersey poussé par Jon Bon Jovi à la fin des années 80, ils auraient tout à gagner – du moins en termes de mise en avant, de notoriété, et donc de dollars – à rappeler Bach. Ce qui en dit long sur les sentiments qu'ils nourrissent à son égard… Mais au moins, on ne pourra pas les accuser d'être prêts à vendre leur âme pour une “vulgaire” question d'argent. Droits dans leurs bottes !
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