11 octobre 2024, 17:30

THE OFFSPRING

"Supercharged"

Album : Supercharged

THE OFFSPRING peut-il en 2024, soit 30 ans après « Smash », la déferlante punk californienne qui lui a apporté la notoriété, s’ériger encore comme prophète indétrônable du genre ? Réponse avec "Supercharged".

"Looking Out For #1" ou justement comment affirmer sa volonté d’être numéro 1 dans son genre. Punk-rock typique et léché, avec des breaks mélodiques précédant des reprises hyper sautillantes. Du THE OFFSPRING pur fraîcheur, façon "Why Don’t Get A Job". Les Californiens l’ont souvent été, numéro 1, enchaînant quantité de tubes de grande qualité. L’album précédent avait été très bon et bien varié, mais je crois pouvoir parler au nom de tous et toutes en disant que l’on aimerait revivre cette émotion gonflée d’énergie que nous procura il y a 30 ans « Smash ». "Light It Up" déboule façon what the fuck, le niveau monte d’un cran. C’est rapide, c’est vif, c’est riff, avec ces « ho ho hoooo » si authentiques. Les gars, qui se sont collés une fusée dans le dos, ne doivent surtout pas ralentir le tempo après ça. Aucun risque, ils sont aussi motivés qu’un ministre cherchant à planquer sa fortune en Suisse. "The Fall Guy" est un skud skate-punk calibré façon "Americana", un boulet de canon qui tabasse avec sa rythmique et renverse tout.

Gagnons le rayon originalité avec "Make It All Right", introduit par une voix clone de Kim Gordon de SONIC YOUTH signée par la Canadienne et actrice voix Rebecca Shoichet. On est ensuite propulsé par un riff obsédant directement dans les insouciantes nineties, pantalon baggy, t-shirt et chemise ouverte, nous slalomons entre les ennuis et profitons de l’instant présent. Dorénavant les kids sont all right et peuvent venir jouer tranquillement. Punaise, c’est un pur bonheur de retrouver ses 20 ans ! "Ok, But This Is The Last Time" reste dans cet esprit nostalgique et sincère, tel un Damon Albarn démontrant une ultime fois comment il défriche son OASIS à grands coups de guitares échevelées. On y est revenu dans cette atmosphère définitive, dans l’époque de tous les possibles, ou quand la pop n’était pas chiante.

"Truth In Fiction" ou l’hommage bienvenu à BAD RELIGION ? Je dis pourquoi pas... voilà que THE OFFSPRING nous décoche une fusée qui a la patte des talentueux collègues. Un antidépresseur pour éradiquer la plus rude des anxiety. « Ecoute et viens prendre ton pied » dirait Greg Graffin. Après ça on nous chante "Come To Brazil". Clin d’œil à "Going To Brazil" ? On dirait bien, mais il y a autant de speed thrash que de MOTÖRHEAD dans ce hold-up sonore et sensoriel. Dexter, tu es un serial killer musical. Qu’est-ce que vous avez fumé toi et ta bande ? Il y a une telle progressivité dans l’album, et là nous sommes à son paroxysme.

Dernière ligne droite. "Get Some" se pose en classic-rock des années 70 qui roule tel une pierre sacrée avec d’excellents « hou hou hooouuu », et avec tous ses riffs exacerbés à l’extrême dont quelques notes du "Carry On Wayward Son" de KANSAS. "Hanging By A Thread" tabasse genre punk sans concession, tout en accélérations huileuses. Composition bien rodée. "You Can’t Get There" nous rassure sur le fait que nous allons nous en sortir. Indemnes certes non, gorgés de bonne vibrations certainement. "Gotta Get Away" 30 ans après ? Absolument.

Putain, c’est vrai que l’on fête dignement les 30 de l’œuvre maîtresse du groupe. THE OFFSPRING s’en est souvenu et vient de déposer une bombe musicale devant notre porte. A nous d’en allumer la mèche... et de nous faire sauter de plaisir. Applaudissements. J’ai la réponse à ma question au début de ces lignes...

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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