23 janvier 2025, 19:42

GRAVE DIGGER

"Bone Collector"

Album : Bone Collector

Après une année 2024 marquée par des sorties solides et remarquables de poids lourds de la NWOBHM, dont JUDAS PRIEST et SAXON, 2025 sera-t-elle celle de la réponse de leurs confrères germaniques ? En tout cas, avant DIRKSCHNEIDER et HELLOWEEN, voilà que déboule le nouveau GRAVE DIGGER, et personnellement c’est avec hâte que je glisse « Bone Collector » dans la platine. Voyons si ce sont les os de ces vétérans, ou les nôtres, que la Faucheuse va cueillir.

Rythme rapide, très rapide, façon JUDAS PRIEST justement, riffs acérés qui crissent dans les virages, "Bone Collector" démarre sur des chapeaux de roue. Quant à la voix de Chris Boltendahl, elle n’a pas changé d’un ton, éraillée et vindicative. On baigne dans un heavy/thrash de qualité, qui va se poursuivre, preuve en est, "The Rich The Poor The Dying" offrant un ren-dur digne d’un METALLICA à ses débuts, couplé à une cadence Lemmyesque. Ça remue, ça fait du bien. Comme toujours avec ces formations forgeant leur son dans les puits en feu du Mordor, GRAVE DIGGER, à l’instar de RUNNING WILD et autre REBELLION, libère un heavy metal épique, dans "Kingdom Of Skulls" ou le viscéral "The Devils Serenade" à la tonalité très RAGE. Ah, on est bien là, lancé en plein metal protéiforme !

Passé l’excellente première partie survient "Killing Is My Pleasure (The Iceman)". Un plaisir qui pourrait bien être un business ? Au vu de la virtuosité des guitares, rapides et audacieuses, il est vrai que l’on n’est pas loin d’un MegaDave, avec dans ce speed thrash un bel écho heavy des premiers âges. En parlant de côté primal, "Mirror Of Hate" est d’une richesse viscérale, avec ses breaks narratifs et des envolées de voix sauvage sur fond de musique huileuse à souhait. Une structure reprise dans "Riders Of Doom", sang pour sang GRAVE DIGGER, avec des riffs lourds se balançant au rythme du cuir et des clous. "Made Of Madness" revient aux affaires avec un speed heavy frénétique, avec l’éclat de la belle époque, décomplexée et sauvage, avec des attaques entêtantes à la guitare, rappelant à quel point GRAVE DIGGER est un maître dans son genre. Nous voilà ensuite repartis pour une furieuse chevauchée, car "Graveyard Kings" a ce côté Kill 'Em All, avant de tous les enterrer. Metalement jouissif.

Tant qu’à bien faire les choses, "Forever Evil & Buried Alive" déboule comme un fou et renverse tout sur son passage, batterie martelée, riffs en fusion et chant défiant l’audience, comme pour nous préparer à la conclusion : "Whispers Of The Damned (The Banality of Evil)" germaniquement MAIDEN. Ton de confidence, progressivité des guitares, basse toute en retenue. Puissant et solennel.

GRAVE DIGGER nous a servi, quand on ne l’attendait peut-être pas, un album... gravement excellent. Après une telle récolte, numérotons nos abattis !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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