7 février 2025, 10:00

DREAM THEATER

"Parasomnia"

Album : Parasomnia

Nombre de fans inconditionnels de DREAM THEATER attendent avec impatience la sortie de leur 16e album studio, d'autant plus avec le retour de leur membre historique, Mike Portnoy. Ils peuvent vivre des moments de parasomnie durant les nuits qui précèdent la sortie de cette nouvelle œuvre qu'est « Parasomnia ». Se réveiller en se disant : « Zut ! Je l'avais pourtant dans les mains... », puis se rendormir en essayant de retrouver le moment où ils étaient si proches...

Un album de DREAM THEATER ne se consomme pas rapidement. Il faut prendre le temps de se détendre et d'explorer chaque seconde offerte par tous les instruments et... le chant. J'ai donc fait comme c'était parfois le cas il y a de nombreuses années, lorsque je pouvais me permettre de parcourir un album dans son intégralité la première fois, pour ensuite le réécouter en me concentrant sur un seul instrument, en commençant par la guitare. A la troisième écoute, je me concentrais sur la batterie et la basse, à la quatrième sur les claviers et les arrangements, et ainsi de suite, pour terminer par une nouvelle écoute intégrale.

Cela prend du temps, mais cela a bien fonctionné la dernière fois avec le live « Before The Dawn » de Kate Bush. Les vacances de fin d'année aidant, j'ai pu réaliser ce processus avec « Parasomnia ». L'écoute en devient plus confortable car on se souvient des passages subtils et on vérifie leur cohésion avec les autres instruments. Désolé, mais pour du rock ou du metal progressif, la découverte et l'écoute doivent être elles aussi progressives. L'expérience avec « Octavarium » avait également été très efficace.

A l'inverse de ce que pensent certains, je suis désolé, mais le chant de James LaBrie est ce qu'il est et personnellement, je ne pourrais pas m'en passer. Quelques variations et nuances dans les lignes de chant sur ce nouvel album peuvent être attribuées à un travail minutieux avec Mike Portnoy, j'en mettrais ma main à couper... Enfin, les deux premiers tiers de l'instrumental ''In The Arms Of Morpheus'', qui ouvre l'album, ne nous offrent rien de nouveau de la part de DREAM THEATER, mais l'ambiance cinématographique de la rythmique reste époustouflante, glissant ensuite sur les notes mélodiques et douces de John Petrucci... Le thème principal du disque est à retrouver ici et là, comme souvent avec DREAM THEATER.

Choisi comme premier single, ''Night Terror'' est techniquement irréprochable, avec quelques changements de tempo bien placés, et Labrie fait brillamment son travail. ''A Broken Man'' a ce côté cinématographique que j'apprécie chez DREAM THEATER. Après 5 minutes, la partie instrumentale explore plusieurs styles avant le retour explosif du chant en harmonies. On retrouve la mélodie de la ligne de chant de ''A Broken Man'' au violon dans l'introduction de ''Dead Asleep'', avant que la rythmique ne s'intensifie efficacement, ponctuée par de belles séquences mélodiques de Petrucci. Cette structure est la signature de DREAM THEATER : une rythmique puissante, du chant, une rythmique et des instruments mélodiques de John Petrucci, suivis de Jordan Rudess. L'interprétation est parfaite et même si l'on sait à quoi s'attendre, les thèmes musicaux ne sont pas ceux que l'on connaît déjà.

La tentation de revenir sur des albums comme « Octavarium », « Systematic Chaos » ou « Black Clouds And Silver Linings » pour quelques vérifications ou comparaisons se fait sentir et puis... non. Je résiste en écoutant la rythmique agressive du troisième single, ''Midnight Messiah''. Il n'y a qu'un détail qui me dérange sur ce puissant morceau : le début du refrain « Midnight Messiah... » ne s'inscrit pas correctement à la suite de la ligne précédente, bien que celle-ci soit correctement liée à la chanson. Ce n'est qu'un détail, vite oublié avec ''Bend The Clock'', le type de chanson de DREAM THEATER que j'aime tant écouter...  C'est un mid-tempo qui se savoure comme ''Sacrificed Sons''... si seulement le groupe n'avait pas choisi un fondu pour terminer cette chanson, j'aurais aimé prolonger l'écoute du solo encore quelques minutes...

Cette légère déception est estompée par l'œuvre finale de « Parasomnia ». ''The Shadow Man Incident'' est à aborder comme l'ont été les titres ''Octavarium'', ''In The Presence Of Enemies - Part II'', ''The Count Of Tuscany'', mon préféré ''Illumination Theory'', ou encore ''A View From The Top Of The World''. La pièce maîtresse de l'album nous transporte au bout de cette nuit sans fin, dans ce rêve sans queue ni tête mais dans lequel on se sent si bien. Après 10 minutes, ''The Shadow Man Incident'' plonge dans une syncope instrumentale où Portnoy et Myung soutiennent Petrucci et Rudess qui s'en donnent à cœur joie. J'apprécie Jordan, mais je me serais passé des 50 secondes de piano de saloon pour d'autres sonorités ! A 18 minutes et 50 secondes, le titre s'évanouit pour laisser place à la fin de votre rêve... avec un « Wake up ! », qui me ramène, tiens donc, à l'intro de ''Waking The Witch''' de Kate Bush.

Je dois admettre que je refuse de me réveiller, préférant rester là, pensif, en me disant que oui, c'est un disque de DREAM THEATER avec toutes ses caractéristiques emblématiques qui rappellent forcément toutes les périodes du groupe. Mais pourquoi DREAM THEATER devrait-il faire autre chose que du DREAM THEATER ? Bienvenue à la maison, Mike !

Blogger : Christophe Droit
Au sujet de l'auteur
Christophe Droit
Animateur radio chevronné de la région toulousaine, fidèle partenaire de HARD FORCE depuis toujours, Christophe, alias "Godzilla", a participé à l'élaboration du projet Radio Force (CD & Musique) encarté dans le magazine jusqu'en 2000. Depuis 2008, il supervise l'équipe et l'actualité dans HARD FORCE et sur Facebook et anime de très nombreuses émissions sur HEAVY1, notamment NOISEWEEK tous les vendredis soirs, consacrée à l'actualité discographique de la semaine.
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2 commentaires

User
david berger
le 18 févr. 2025 à 15:28
Punaise il est vrai que ce retour gagnant avec Mike Portnoy (et j'adore Mangini, quel batteur incroyable) tape dans le mille et avec ce superbe album sous les bras, a de quoi nous réjouir. Vivement le 29 juillet , en rêvant d'une soirée spéciale, peut être là , au théâtre antique d'Orange qu'ils vont interpréter l'album en intégralité... ?? en tout cas ce serait la date et le lieu idéal ?? En tout excellente chronique, et oui bien sûr : "pourquoi DREAM THEATER devrait-il faire autre chose que du DREAM THEATER ? Bienvenue à la maison, Mike !" Yesssssss !

User
david berger
le 18 févr. 2025 à 15:40
et désolé pour ce dble post, mais Oui le chant de James Labrie est ce qu'il est, et je ne pourrais m'en passer également, rappelons nous qu'il a perdu une grande partie de ces capacités vocales haut perchées, suite à une vilaine intoxication...et comme il le dit, au lieu de critiquer, venez chanter au devant de la scène sans vous évanouir...et puis ce ''Bend The Clock'' totalement inespéré que je ne me lasse pas d'écouter avec ce final à la Pink Floyd pfffff....chair de poule garantie...et puis on est assommé avec pièce épique, ''The Shadow Man Incident'' un pur régal où les musiciens se sont fait plaisir et cela se sent..."Wake up"
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