2 février 2025, 23:59

PALEFACE SWISS + THE ACACIA STRAIN + DESOLATED (ENCOURS)

@ Paris (La Maroquinerie)

Très attendus ce dimanche soir de février, un an pile après leur dernier passage à Paris, PALEFACE SWISS nous réservaient enfin le plaisir d’une date où ils étaient en tête d’affiche. Accompagnés de deux groupes pépites, DESOLATED et THE ACACIA STRAIN, c’est une soirée hardcore pleine de lourdeur et de violence qui s’annonçait. Intenses et sauvages, ils auront littéralement retourné la Maroquinerie.
Je savais à quoi m’attendre avec PALEFACE SWISS qui ne m’a jamais déçue en live, mais DESOLATED et THE ACACIA STRAIN n’étaient clairement pas en reste. Mes oreilles et mes bras s’en souviennent !

La Maroquinerie est de ces petites salles de concerts parfaitement agencées où vous êtes sûr de pouvoir profiter de la scène où que vous soyez et où vous pouvez facilement vous tenir éloigné du pit. Autant dire que c’est plutôt bienvenu avec un plateau hardcore comme ce soir. Perchée sur les marches au bord de la scène, je me tiens à distance d’un pit dont les participants commencent à s’échauffer en attendant l’arrivée de DESOLATED. Le groupe anglais de hardcore qui flirte entre beatdown et deathcore officie depuis 2007, et cumule déjà 3 albums et 4 EPs. Pas de sortie récente mais ils connaissent la scène par cœur et vont allumer très vite le feu qui couve parmi les spectateurs, sagement ordonnés devant la scène.

Il ne leur en faut pas plus : à peine arrivé, le chanteur se jette littéralement dans le public, quasiment sur nous en l’occurrence. Juste le temps de se redresser, que ça enchaîne directement avec des riffs d’une parfaite violence et un scream qui ne laisse aucun répit. Le public ne se fait pas prier et ça mosh très fort... Le groupe a une jolie présence sur scène et il interagit pas mal avec le public, entre les remerciements et les encouragements à retourner la Maroquinerie. Son hardcore beatdown est bien efficace et très lourd, mais simple et direct. Pas de fioritures, la direction artistique est très sobre, les lumières assez contrastées, en un mot : brutalité. DESOLATED réussit sa mission : réveiller un public qui n’a qu’une hâte, voir PALEFACE SWISS sur scène.


Mais auparavant, c’est au tour de THE ACACIA STRAIN. Je ne cache pas mon plaisir de les découvrir en live. J’aime beaucoup leurs albums studio et suis curieuse de voir si je vais retrouver cette même violence et cette même atmosphère de noirceur. THE ACACIA STRAIN possède déjà une belle, longue et prolifique carrière, avec beaucoup de changements de line-up, hormis son chanteur Vincent Bennett, accroché à son poste. Une douzaine d’albums dont le dernier en 2023 « Step Into The Light », et de jolies collaborations comme l’EP « The Depression Sessions » en 2016, avec les monuments du deathcore THY ART IS MUDER et FIT FOR AN AUTOPSY. Un plaisir donc de les accueillir en première partie des tous jeunes PALEFACE SWISS.

Alors, d’ores et déjà, il faut noter qu'ils ont pris très au sérieux leur rôle de première partie et ont vraiment, comme leurs confrères de DESOLATED, créé une incroyable ambiance dans la salle. Leur son est d’une extrême lourdeur et même s'il est classé deathcore, je vous assure qu’on flirte plutôt allégrement avec le hardcore. Les codes sont là, c’est épuré, direct, efficace et violent. Le son de batterie est un peu fort à mon goût, mais c’est difficile de faire autrement dans une petite salle avec cette acoustique. Le chant disparait un peu parfois au profit de la batterie et on profite un peu moins des mélodies. Ils ont choisi d'insérer pas mal de samples entre leurs morceaux pour rythmer le set. Le scream du chanteur est incroyable, en particulier sur les aigus. Le guitariste propose également beaucoup de choeurs en scream, très lourds. L’ambiance est survoltée, avec un pit complètement déchaîné qui n’hésite pas à remuer les gradins. Bref, ils mettent littéralement le b***el.


Le chanteur crache régulièrement l’eau qu’il boit sur le public et passe son micro aux spectateurs dans le pit ou sur scène pour leur permettre de screamer avec lui. Il interagit énormément et nous fait vraiment participer au show. Il a aussi, il faut le dire, un sourire constant et une énergie communicative, qu’il agrémente d’un discours vraiment cool sur la santé mentale et la nécessité d’avoir une scène hardcore et metal safe. Un espace pour oublier pendant quelques heures ce que l’on peut vivre ou ressentir. Il parle du combat contre la dépression et de l’importance de pouvoir se sentir suffisamment bien dans sa peau. Un agréable moment de partage et de bienveillance qui tranche avec la violence de la soirée ! Le groupe est vraiment ravi d’être là et le fait savoir à de multiples reprises, et termine même son set en offrant des bouteilles d’eau au public, un petit moment de partage et de bienveillance très… mignon.


Je me demandais comment il serait possible de caser plus de public dans la Maroquinerie, mais il semble que la preuve en est faite. La salle était déjà blindée pour les deux précédents groupes, elle se remplit définitivement avec les derniers retardataires pour assister au show de PALEFACE SWISS. Un concert sold-out depuis longtemps déjà. Si vous n’avez encore jamais vu PALEFACE SWISS sur scène, je ne peux que vous le recommander, c’est une claque visuelle et auditive qui vaut la peine d’être reçue au moins une fois dans sa vie. De mon côté, j’ai fait le choix de la ressentir à chacun de leurs passages à Paris, et je ne le regrette pas. Jusqu’à présent, ils étaient en première partie et il fallait se contenter d'un set d’à peine 30 minutes. Autant dire que je restais toujours sur ma faim en bonne fan qui se respecte. Il a donc fallu attendre la sortie de leur dernier album « Cursed » début janvier, pour profiter de leur tournée, rien qu’à eux.


Même si ce dernier album laisse voir que le groupe s’est un peu assagi sur certains morceaux et adopte une énergie un peu plus heavy, il n’en reste pas moins d’une incroyable brutalité et efficacité. J’avais été littéralement bluffée il y a deux ans à la Bellevilloise en première partie de COUNTERPARTS et plutôt contente bien qu’un peu frustrée au Cabaret Sauvage l’an dernier en première partie de LIONHEART. Ce soir, il commence très fort et après une curieuse ambiance à base de samples et d’encens, enchaîne avec une incroyable violence ses premiers morceaux, comme le tout récent "Hatred" issu du dernier album ou encore le délicatement violent, "Supressing Times" tiré du formidable album « Fear And Dagger ». Le groupe va jouer pas mal de titres de ses deux derniers albums et laisse définitivement de côté ses premières réalisations. Les musiciens sont clairement ravis d’être là, très communicatifs et affichant en permanence le sourire et une forte complicité sur scène.
Le son est plutôt bon, même si comme précédemment, j’aurais préféré avoir un peu plus de chant et un peu moins de batterie. Ça groove énormément, accompagnant un public complètement hors de contrôle. Ça saute et ça chante en chœur sur les morceaux, le public se déchaînant encore plus fort à chaque breakdown. Rien à redire également sur les lignes de chant clair et le rap de Zelli, le chanteur. Nous avons également droit à une interprétation très puissante sur "The Gallow". Un baiser échangé entre Zelli et son batteur est aussi l’occasion pour eux de rappeler que qui ce soit qui puisse avoir un problème avec ceci, est prié de quitter la salle, prolongeant les discours bienveillants de leurs prédécesseurs. Cela sera complété par des incitations à demander de l’aide, prendre soin les uns des autres et en particulier d’être vigilants à propos de la santé mentale et du suicide.


L’enchaînement sur le très puissant "Please End Me" offre une transition brutale mais émouvante. L’ultime sample qui n’est autre que l’intro "666" de l’album « Fear And Dagger » propose une pause interminable et presque insoutenable au son des hurlements et des pleurs. Parfaite transition pour finir sur "Pain", avec un « Feel The Pain » hurlé et brutal où le groupe demande au public de donner tout ce qu’il a sur cette ultime chanson.

Ces dernières années, PALEFACE SWISS s’est fait une place de choix dans la scène core, en démontrant avec quelle efficacité il pouvait proposer un metal flirtant perpétuellement entre influences deathcore de ses débuts et un hardcore beatdown où se mêlent lourdeur et violence sans concession. Brutale, la musique du groupe ne vous laisse aucun répit et ce soir, il a montré qu’il avait tout à fait sa place en tête d’affiche, tout en proposant un plateau de qualité.
C’est clairement le hardcore que je veux voir mais surtout entendre !

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Blogger : Amandine Moonblaast
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