Pochette néon-esque pour le nouvel album « Dream Into It », voici un retour pas forcément attendu de Billy Idol. Vieux fan de ses folles années, j’ai voulu savoir de quoi il en retournait.
« Je suis né avec une vie à vivre, j’ai rêvé au travers d’elle... »
A l’instar de l'artwork, "Dream Into It", la chanson, se dévoile dans une atmosphère d’intimité pure. Rythmique électro et minimaliste très années 80 pour des guitares cristallines, Billy s’interroge sur son parcours de vie alors qu’approche sa septième décennie. Sa voix et d’une sincérité remarquable, tout en confidentielle retenue. Déroutant. Ayant choisi avril pour son grand retour, notre bien aimé punk-rocker décoloré invite avec originalité et un humour printanier Avril Lavigne sur "77". Titre hommage à la légendaire année, nous montons d’un cran avec une basse batterie post-punk, des guitares électriques bien énervées et un duo vocal à la complicité touchante et sincère.
On sent la nostalgie de cette époque qui vit arriver dans les charts, et les cœurs, un CLASH qui clamait qu’il s’en branlait de tout dans le sillage des never mind the bollocks, tout en portant à la mode les chevelures hirsutes et colorées et les voitures rapides. Sainte mère, Billy Idol se livre réellement à nous, se confiant sur ce leitmotiv qui a toujours été le sien, la quête de l’éclate, le "Too Much Fun". Le rock'n'roll de GENERATION X, mêlé d’un soupçon de désinvolture d’un bad-boy ayant su composer avec les sirènes de MTV, quand tant d’autres y perdaient leur âme.
"John Wayne", où Alison Mosshart de THE KILLS et THE DEAD WEATHER vient épauler Billy, est un pur brûlot rock 'n' roll, au rythme entraînant comme un pur-sang sauvage et aux riffs huileux. Et dans cette montée en puissance progressive retentissent à nouveau des paroles d’une authentique sincérité, le rocker met son âme à nue, avoue ses regrets, ses espoirs, ses rêves les plus secrets. Bluffant, à écouter plusieurs fois d’affilée. Avec "Wildside" c’est la déesse du rock Joan Jett qui se pointe. Semi-ballade rock, les deux voix trouvent leurs repères, évoquent leurs trajectoires d’électriques cow-boys. On embraye sur "People I Love", un incroyable titre qui n’aurait pas dépareillé chez PEARL JAM avec ses guitares électriques et vivantes, où une nouvelle fois Billy Idol chante avec une troublante passion dans la voix. Punaise, mais jusqu’où va nous conduire ses confidences ?
Toujours dans un rock-punk léger, mélancolique et authentique, dans "Gimme The Weight" Billy Idol interpelle son public, tel un Bob Dylan revisited à la sauce néon. Et juste après, "I’m Your Hero" nous tire des larmes, comme l’aurait fait Johnny Cash, tellement cette orientation far-west à la justesse savamment dosée est d’une désarmante authenticité. Billy, oui tu es toujours notre héros. C’est avec surprise que jaillit le premier single, "Still Dancing", furieux et punk, comme si notre blondinet voulait balancer un sursaut de ses jeunes années qu’il n’a cessé de conter en détail durant les morceaux précédents.
Billy Idol ne m’a pas simplement pris de cours avec cet album, il m’a parlé, a réveillé mes propres souvenirs de vieux libre dans sa tête. Car telle est la leçon : certains "Iroquois" avaient un futur, au final, même si ce dernier a un goût doux amer. Avec ce rockumentary nous découvrons que ni Billy, ni nous-mêmes, n'avons jamais cesser de danser, ni de rêver, seuls.