On peut parler d’eux comme étant de vieux routards, plus de 30 de carrière dans le death, puis l’indus metal, toujours avec des habits gothiques toutefois.
Nouvel album pour les très prolifiques CREMATORY.
Voici « Destination ».
Les attaques à la guitare sont bien offensives dans « Destination », la rythmique claque sur une nappe de synthé façon vieux zombie blafard, Gerhard Felix Stass déroule sa voix bitumeuse à souhait, l’ambiance gothique indus est « plus humaine qu’humaine ». Un joli groove que validerait volontiers Rob Zombie. On continue dans la froide gaité avec « The Future Is a Lonely Place », un titre drapé de riffs langoureux et sombres, ainsi que d’une voix sépulcrale. De toute évidence, CREMATORY semble bien inspiré. « Welt aus Glas » flirte avec la Neue Deutsche Harte, sa germanique lyricité et son metal new wave obsédant y sont pour beaucoup. Comme un écho qui ne surprend pas réellement, les Allemands versent ensuite dans la cover de « My Girlfriend’s Girlfriend » (des mythiques TYPE O NEGATIVE, pour ceux et celles qui viennent de nous rejoindre) avec Michelle Darkness de END OF GREEN, on se régale de cette version qui pousse son gothisme swinguant jusqu’aux tréfonds des Carpates. Excellent.
Après un solennel - et un peu convenu dans sa contemplativité gothique, « After Isolation » - CREMATORY redevient plus bourrin sur « My Own Private God » : de puissants chant et riffs aux accents viking, une offensivité à la AMON AMARTH, auxquels s’ajoutent des claviers sortis d’un chef d’œuvre de la Hammer. J’aime beaucoup ce goût de l’audace. « Days Without Sun » nous cueille alors que nous sommes encore vêtus de peaux de bête et l’épée à la main, et nous emmène sur un improbable dancefloor electro metal. Que dire du morceau suivant, empreint d’un death prog mélodieux à souhait, growlé sur le ton de la confidence, si ce n'est que c’est très prenant. Avec CREMATORY, pas l'ombre d'un doute, on aime varier les styles.
Quelques pirouettes electro de plus avec « Banished Forever », un metal bien trempé dans les cordes huileuses des musiciens, puis nous glissons dans les « Ashes Of Despair », hymne fort bien emmené par Felix et son chant guttural hypnotique, guitares et claviers toujours omniprésents. De la beauté dans la sombritude, sur laquelle rebondit un « Toxic Touch » ultra catchy et agressif. Il ne nous reste plus qu’à prendre le métro pour la nuit éternelle avec « Das Letzte Ticket », une ultime ruée electro indus en compagnie de ce groupe qui sait toujours nous charmer.
Un excellent trip aux frontières des genres, qui sait rester metallement captivant. Bien joué CREMATORY !