Pèlerinage annuel oblige, nous voici le mercredi 18 juin sur la route en direction de Clisson en train de profiter de nos derniers instants de climatisation avant les 5 nuits en camping et un festival qui s’annonce caniculaire. Après les trombes d’eau qui nous sont tombées dessus au Mystic Festival, on pourra dire que je ne suis jamais contente, mais tout de même, les deux extrêmes en deux semaines, c’est un peu too much !
Un trajet sans encombre et nous voici en début d’après-midi sur le parking à faire la file d’attente pour la navette : dans la bonne humeur, à naviguer entre les chariots et avec un temps d’attente tout à fait raisonnable. Probablement que ceux qui arriveront après le travail y passeront plus de temps, mais après une première année compliquée (en 2023), le système de navettes s’est amélioré et c’est bien agréable.
Arrivés sur le site et au camping même constat : après des années à attendre (trop) longtemps pour la pause des bracelets avec nos sacs de campings trop lourds, maintenant plus d’attente, l’entrée est fluide (on remercie au passage ceux qui craquent et demandent à se faire livrer leurs bracelets en avance !). Au final, on se retrouve plutôt vite à se délester de tout notre bazar.
Là encore, après des années à devoir lutter pour arriver à garder les emplacements de tentes pour tout le monde, ce jour là ça se fait sans encombre. Qu’on se le dise définitivement, on est sur un camping d’habitués qui vont retrouver leurs petits emplacements tous les ans... je ne dis rien : j’en fais partie ! Pour les plus motivés, dès le mercredi, il y a de l’action coté Hell City Square et Metal Corner. Ce dernier est tout simplement rempli à ras bord, un peu trop pour ma sensibilité. Je me contente donc juste ce soir là d’aller me chercher un petit plat, de passer beaucoup trop longtemps à tester toute la gamme Perrier sur leur stand (…que voulez-vous c’était gratuit), à papoter avec les copains pas vus depuis trop longtemps au camping et surtout à essayer d’être le plus en forme possible pour le lendemain !

Chose promise, chose à peu près réalisée... Me voici donc le lendemain avec suffisamment d’énergie pour essayer tant bien que mal de lutter contre une des deux plus grosses journées de canicule qui nous attendent (…façon de parler, les deux autres jours étaient beaucoup trop chauds quand même !).
Petit début de journée, les concerts ne commençant que dans l’après-midi, je pensais faire un tour côté Extreme Market mais vu les températures à l’extérieur de la tente, cela ne donnait pas vraiment envie d’aller à l’intérieur... au final je n’irai que le dimanche soir avec des températures plus clémentes. Bonne surprise ce jour là, le site censé ouvrir en amont des concerts à 14h, démarre une bonne demi-heure plus tôt que ce qui était prévu et avec la chaleur pour faire la queue devant la cathédrale, autant dire que la décision est appréciée et plus que bienvenue en termes de gestion des flux.
Là on a deux teams : ceux qui foncent directement côté Sanctuary pour faire leurs emplettes en premier, et ceux qui partent flâner sur le site, trouver des points d’ombre, remplir leurs gourdes ou leurs verres.
Côté Sanctuary... sans surprise, la file d’attente devant la boutique prend des proportions grotesques, tout l’espace entre l’entrée et les bars Temple & Altar est occupé... Elle dépassera la tête de mort de l’entrée ! Soyons honnête, ça me laisse un peu rêveuse... surtout avec ce cagnard !
De mon côté, après un arrêt sous la Temple pour avoir un peu d’ombre et à 16h30 tapantes me voici côté Mainstage 1 à râler sur la chaleur tout en refusant de louper SKINDRED. Une petite intro au rythme de la marche impériale, et voici les Anglais sur scène. J’aimerais dire que je me souviens de la chanson avec laquelle ils ont commencé, mais j’ai clairement fait un black out devant le manteau de fourrure du chanteur. UN. MANTEAU. EN. FOURRURE. Par 35 degrés, sur la Mainstage... long le manteau en fourrure, avec un énorme col. Je me souviens du motif et de la couleur pour vous dire. Et si vous vous posiez la question : oui, il finit par l’enlever pendant le set, mais pour mieux nous révéler qu’il est en longsleeves + cuir sans manches en dessous. Bref, je veux bien croire que lorsqu’on vit outre manche, on ait du mal à croire à la théorie de la boule de feu dans le ciel qui peut causer une augmentation de la température de l’air, mais enfin tout de même !
Ces considérations mode mises de côté, SKINDRED, c’est toujours un bonheur en live et une très bonne idée pour commencer le festival. Le public est très réactif au metal fusion des Britanniques et le soulèvement de poussière est quasi immédiat. C’est lourd, dansant et on regrette déjà qu’ils n’aient pas un temps de set plus long.

Je pars cependant un peu avant la fin pour aller me réfugier à l’ombre de la Temple mais je retraverse le site avec un grand sourire !
Gros changement d’ambiance avec le set des Islandais MISÞYRMING, qui était de ceux que je ne voulais absolument pas louper, et si l’enchaînement metal fusion / black metal peut paraître ambitieux, c’est aussi un des plaisirs des festivals éclectiques/généralistes que de pouvoir passer du coq à l’âne !

Si j’ai eu un peu peur au début du set côté son, fort heureusement les choses s’améliorent assez rapidement et l’immersion peut enfin avoir lieu. Je ne sais pas si c’est mon manque d’objectivité qui parle, mais le black islandais a cette capacité d'apporter un petit vent de fraîcheur (tout relatif, il fait toujours 35 degrés !). Sur scène, le maquillage des musiciens semble être un hommage à l’état futur des festivaliers sans pass-douches, mais musicalement c’est carré, tout en étant sombre, crasseux, hypnotisant et on a presque l’impression de traverser les longues nuits d’hiver sans soleil en Islande.
Je reste ensuite sous la Temple pour un autre groupe que j’étais très impatiente de voir : THY CATAFALQUE. Bien que sa discographie soit bien fournie, cela fait assez peu de temps qu’il tourne et il s’agit donc de la première fois que je peux apprécier cette formation. D’ailleurs j’en profite pour le préciser, si cette année l’affiche du HELLFEST a été sujette à moult discussions, côté "petites scènes", la programmation est toujours aussi pointue.
Beaucoup de groupes venaient au festival pour la première fois et j’ai pu en voir un nombre non négligeable pour la première fois (et pourtant je donne de ma personne quand il s’agit de traîner mes chaussures en concert).
THY CATAFALQUE c'est donc un duo, devenu one-man band, qui se met à faire de la scène et se transforme pour l’occasion en groupe avec quatre musiciens et quatre aux micros, (deux hommes et deux femmes) ! Grand écart sur la forme, mais qu’est-ce que c’est bon !
Bien que l’on soit sur de l’avant-garde teintée de black metal, cette alternance côté chant n’est pas sans me rappeler THERION... (oui il ne faut pas chercher ce que fait mon cerveau à ce stade... mais rappelez-vous : 35 degrés et dans une tente certes à l’ombre, mais qui se transforme vite en four, je ne suis pas sûre que cette équation laisse les connexions neuronales indemnes, pour peu qu'il y en ait encore). THY CATAFALQUE c’est un groupe qui se joue des étiquettes, n’hésite pas à piocher dans les genres (black, folk, electro, prog'...) pour nous proposer quelque chose de nouveau, unique et qui fonctionne sacrément bien.
Tamas Katai, l’âme damnée du groupe officie à la basse sur scène, et il suffit de voir son sourire pour se dire que le plaisir ressenti côté public est largement présent sur scène. La décision de prendre le chemin de la scène en plus des studios était la bonne, à n’en pas douter !

Je me remets doucement de cet excellent set, et entame un petit moment d’errance sur le festival, à jeter des oreilles distraites par ci par là... D’abord IMMINENCE sur une des Mainstages dont la performance au MYSTIC FESTIVAL deux semaines avant m’avait beaucoup plu, du metalcore avec une touche de violon pour l’originalité, mais que je me contente donc de suivre de loin cette fois, du fait de la chaleur encore présente.
Petit tour aussi du côté d’Ihsahn sous la Temple. Cette dernière est cependant assez peu remplie par rapport à la réputation de l'artiste... L’occasion de se dire que si le site est bien rempli à cette heure-ci, notamment au niveau des mainstages, le changement de public du festival fait qu’on a un peu plus de place sur les scènes "spécialisées" !
Sans être spécialiste d'Ihsahn – je suis moins fan de son évolution très progressive et atmosphérique en solo – je me rends compte que le set semble être plutôt axé sur les compositions black metal et sans que ce ne soit trop prévu on retrouve des ami(e)s et on assiste à la fin du show...
Quitte à être du côté de la Temple, et donc à proximité de l’Altar, je jette aussi une oreille à JINJER. Là encore, sans être une des fans inconditionnels du groupe, il faut bien reconnaître l’efficacité de ses compositions en écoute à la maison, mais surtout en live.
Cette année, ils sont de retour sur une des tentes et non plus sur une des mainstages, et l’Altar montre rapidement que le groupe challenge ses capacités à accueillir du monde. Difficile d’ailleurs pour ceux qui sont au fond au niveau de l’écran géant de pouvoir pleinement en profiter sans être pollué par le son du concert de Till Lindemann qui se déroule juste à côté. Le but affiché de passer une tête sur JINJER était de voir une nouvelle fois en live "Pisces" pour conjurer le sort de l’algorithme YouTube qui le met dans absolument toutes mes playlists (oui à ce stade on se dit que c'est un peu le point Godwin des playlists metal sur la plateforme).
Les conditions pour voir le set étant loin d’être optimales (depuis la Temple et avec des poteaux qui cachent en partie la scène), difficile de se faire une idée plus détaillée sur le set et je pars avant la fin...

Il est ensuite l’heure de faire des choix, et avec cette chaleur qui abrutit toujours, ce sera au final le repas qui l’emportera sur MONKEY3... Côté nourriture, de ce que j’ai pu voir (et tester), pas de grosses nouveautés cette année. Les stands habituels sont présents, les options variées, y compris pour les végétariens et vegans, et vont du fameux sandwich raclette à des options plus légères.
Pour la fin de soirée ce sera ambiance "classique" avec KORN. Sans surprise, l’espace Mainstage est plein à craquer, mais avec un peu de détermination (et promis sans coups de coude !) j’arrive à me frayer un chemin pour pouvoir profiter du show à une distance satisfaisante.
Les Américains sont des habitués du HELLFEST et on les sent "comme à la maison". La grosse machine est bien huilée et on part sur un enchaînement de tubes qui ne manquent pas de faire chanter tout le public. J’ai pour ma part trouvé leur set meilleur que celui qu’ils avaient donné lors de leur dernier passage à Clisson.
Comme à la maison, en terrain conquis et donc un set avec des allures de fan service. On commence avec "Blind" qui annonce plutôt bien la couleur et nous replonge aux grandes heures du nu-metal (grandes heures qui sont d’ailleurs en train de revenir visiblement vu les sorties et les tournées actuelles).
Les incontournables sont là comme l’intro à la cornemuse sur "Shoots and Ladders", "A.D.I.D.A.S" ou encore le final sur "Freak On a Leash". Du classique certes, mais il faut bien le dire, côté public on ne s’en lasse pas et les festivaliers répondent présents en masse. La question de savoir s’ils répondent aussi en masse pour acheter des t-shirts à 85 euros demeure quant à elle bien présente... On en voit cependant qui quitte le terrain avant la fin pour aller se placer pour les concerts suivants.

Ayant vu ALCEST et TURBONEGRO deux semaines avant au MYSTIC FESTIVAL et ELECTRIC CALLBOY étant parti pour faire le plein, je me dis que c’est le moment idéal de tenter la douche au camping sans avoir trop de monde ! Je m’éclipse donc bien décidée à me rafraîchir un peu avant la journée de vendredi !