Alors qu’il avait fallu attendre plus d’une décennie entre la sortie de « Cryptopsy » et « As Gomorrah Burns », paru en 2023 chez Nuclear Blast Records, les Québecois semblent cette fois-ci être décidés à remettre les pendules à l’heure au plus vite avec ce nouvel album qui, lui, marque le retour du groupe à peine deux ans plus tard ! Ayant cette fois changé d’écurie pour migrer chez Season of Mist, CRYPTOPSY signe ici une petite merveille de brutalité qui renvoie aux mythiques débuts de la formation Montréalaise.
Attention, il n’est pas question de claironner que « An Insatiable Violence » n’est autre qu’une relecture scolaire des deux premiers chefs d’œuvre de la bande à Flo Mounier (toujours actif au sein de la formation depuis 1992, voilà la parfaite définition « d’avoir de la suite dans les idées » !). Bien au contraire, CRYPTOPSY est de retour avec dans sa besace une version plus moderne de tout ce que l’on peut attendre d’un groupe de brutal death en 2025 : "Until There's Nothing Left" en est le plus parfait exemple avec ses mélodies subtiles. D’une intensité sans pareil, le groupe repousse toutes les limites en matière de composition sur ce rouleau-compresseur, offrant tout de même quelques moments de ralentissement, c’est relatif, pour aérer le tout ("Our Great Deception", le superbe final de "Malicious Needs").
Les compteurs sont dans le rouge, donc, mais l’on sent que CRYPTOPSY a clairement peaufiné son style inimitable pour en sortir la quintessence. Matt McGachy est simplement au top sur ses growls, profonds et hargneux, le guitariste Christian Donaldson délivre une partition de haute volée gorgée de riffs zig-zag dantesques. Le bassiste Olivier n’est pas en reste en imposant ici en finesse toute sa maîtrise et le préposé aux fûts, ce bon vieux Flo, cogne avec un doigté digne des meilleurs dans le genre. Si ce n’est le meilleur. Et comme si cela ne suffisait pas, Mike DiSalvo (ex-grogneur en chef entre 1997 et 2001) vient lui aussi apporter sa contribution aux lignes de chant sur l’énorme "Embrace the Nihility". Quant à l'artwork réalisé par Martin Lacroix (R.I.P.), à la manœuvre aussi sur les derniers GORGUTS ou BEYOND CREATION, celui-ci est juste dans le ton : sombre et menaçant.
En résumé : production en béton armé signée de main de maître par le guitariste Christian, songwriting bodybuildé, section rythmique taille patron, le tout complété par des growls furax et un batteur-pieuvre à faire pâlir Carlo Tentacule ! Le résultat est sans appel : les tympans les plus endurcis vont une fois encore être mis à rude épreuve. Pour leur plus grand bonheur...